De mon séjour précédent à La Gomera, je gardais un souvenir affectueux d’une superbe descente de barranco, celui de Guarimiar. Aussi, quand j’ai découvert cette nouvelle randonnée, au départ de Alajero, annonçant une double ration de barrancos sauvages et impressionnants, je ne pouvais que me jeter dessus ! Le parcours est un aller-retour, malheureusement, mais il existe quelques chemins permettant de varier un peu le parcours s’étalant de Alajero, où j’avais séjourné en 2019 à Arguayoda.
Il faut pour commencer à randonner traverser le village depuis sa place centrale et s’engager sur une petite route bitumée qui s’achève en surplomb d’un premier barranco, encore partiellement ombragé. On y descend gaiment, sur un excellent sentier, jusqu’à un immense bassin de retenue pas bien riche en eau. Une menue cascade s’échappe d’un autre petit barranco que l’on franchit pour passer du côté ensoleillé et se diriger vers le point suivant. Il s’agit d’un petit groupe de maisons, dont l’une trône fièrement au bord de la falaise. Superbement entretenue, il s’agit très certainement d’une maison secondaire ou d’une location de vacances et c’est une vraie beauté.
On passe ensuite sur une piste pendant quelques temps, pour rejoindre une autre ferme, en cours de restauration et perchée sur les hauteurs et apercevoir à la faveur d’une trouée dans la roche le barranco suivant, absolument gigantesque. On s’y engage au gré d’une pente douce, retrouvant l’ombre tandis que de premiers nuages d’évaporation commencent à remonter vers le sommet de l’île. La pente devient plus abrupte pour rejoindre le fond du barranco, où l’on découvre d’anciens canaux et autant de maisons abandonnées, superbement placées avec leurs cultures en terrasse encore en bel état.
Le sentier, excellent, continue de descendre un brin, surplombant désormais le fond du barranco d’une belle hauteur ! Des cultures en terrasse sont toujours visibles, jusqu’à un dernier virage où le barranco devient tout à fait sauvage et dénué de constructions humaines, du moins visibles. On entame alors une remontée qui nous fait longer une installation pastorale exploitant les cavités naturelles de la paroi. Arguayoda est enfin là, quelques centaines de mètres plus loin, avec la belle El Hierro en fond. Le coin de la pause déjeuner est tout trouvé puisque je ne descendrai pas jusqu’au village, un peu la flemme à dire vrai !
Pour le retour, je décide de prendre une sorte de variante, au niveau peu ou prou de la bergerie. Je remonte un peu dans la pente, cherchant en vain des traces de sentier, que je finis toutefois par trouver puisqu’il longe ensuite une petite falaise en franc surplomb du barranco. D’autres anciennes cavités étaient ici exploitées, servant au menu hameau que je rejoins, dominant le barranco de la Negra et les maisons abandonnées vues précédemment. La descente se fait en lacets tortueux et légèrement glissants, jusqu’à rejoindre le très bon sentier de fond de barranco. Les vues en surplomb valent franchement de faire la variante, dans le sens arpenté afin de vous éviter un gros morceau de dénivelée supplémentaire !
Les nuages d’évaporation se sont fait la malle entretemps et j’entreprends la remontée du barranco sous le soleil, profitant d’une belle luminosité faisant ressortir toutes les nuances de vert, de rouge et de noir du paysage. C’est un peu long, mais c’est beau et la lumière, totalement différente de celle du matin, donne l’impression de faire une toute nouvelle randonnée ! Quand en plus on aime les barrancos, c’est un plaisir assez inégalable. La Gomera n’est que superbes barrancos, voilà sûrement pourquoi je m’y sens si bien.
Les photos de la randonnée de barranco en barranco entre Alajero et Arguayoda :
