25 Décembre. Un auto-cadeau de Noël semble approprié, surtout que la météo s’annonce un tant soit peu moins capricieuse, les nuages d’évaporation devant être un peu plus rares dans les jours qui viennent. Je retourne donc à Vallehermoso pour une nouvelle section de randonnée longeant la superbe côte nord de l’île. Direction le petit hameau de Tamargada mais pour le moment, garé à la plage de Vallehermoso, je me dirige vers le Castillo del Mar. L’absence d’activités sur la zone de la plage m’a toujours choqué, avec cette piscine abandonnée alors qu’elle a un potentiel incroyable. Plus loin, les édifices du Castillo del Mar prennent le soleil, battus par les flots, déserts également.
L’explication vient en cours de route, détruite par des éboulements et sur divers sites web. Le site, rénové, avec une guitoune d’entrée, était destiné à devenir un superbe lieu d’activités et de restauration. Las, la garde côtière a déclaré la zone comme étant dangereuse, sujette aux éboulements de falaises et il est vrai qu’il est difficile de leur donner tord quand on voit l’état de la route menant au lieu. Qui prendrait la responsabilité d’autoriser une exploitation commerciale sur ce lieu ? C’est un peu comme la route d’accès au pescante de Hermigua et d’ailleurs, ce Castillo del Mar servit également de pescante pour la production bananière de l’île, entre autres ! C’est donc à vos risques et périls pour ce qui est de l’accès au lieu, superbe et bien évidemment fermé. Je ne me suis pas risqué à tenter de pénétrer dans l’ancien fort, évidemment. La vue était bien assez belle…
Bercé par les flots quelque peu déchaînés ce matin, je rebrousse chemin pour entamer la randonnée à proprement parler, direction Tamargada donc. La première partie est une franche montée pour passer la petite montagne qui borde le côté est de la playa de Vallehermoso, fort heureusement ombragée à cette heure matinale ! Le Castillo del Mar resplendit au soleil en contrebas, superbe. C’est d’ailleurs l’occasion de se rendre compte de ses proportions et de son étalement le long de la falaise avec le petit fort et l’entrepôt un tout petit peu plus loin. Un petit coup d’urbex ici aurait définitivement de l’allure. Au sommet de cette première ascension, la suite de la randonnée se voit nettement sur le prochain éperon rocheux plongeant dans les flots.
Je m’attarde un peu sur la crête avant de continuer ma route, redescendant jusqu’au fond du joli barranco en contrebas. Quelques fermes et masures sont là, exploitées car la zone est accessible via une piste en état correct. Je tourne à gauche et continue de descendre vers l’océan, que l’on entend distinctement se fracasser sur les falaises, ça résonne dans tout le barranco ! La Punta de la Sepultura m’accueille dans un léger brouillard salin, m’offrant de superbes vues sur le Castillo del Mar, sur Tenerife et le Teide et au premier plan, sur l’océan déchaîné venant battre la falaise de la playa de la Sepultura. Superbe !
Il faut ensuite rebrousser chemin le long de la vallée, ça grimpe doucement en fond de barranco avant finalement de bifurquer à gauche pour une nouvelle ascension cossue vers le hameau abandonné et absolument charmant de Simancas. Du moins, la partie basse est abandonnée et délicieuse, un vrai appel à la réfaction, même si l’accès est clairement compliqué. Les vues, le calme, c’est un nouveau petit paradis, ici. Plus haut, à portée de route, on accès au village encore bien vivant de Simancas, sans y pénétrer toutefois car le sentier bifurque de nouveau pour longer la falaise et continuer de monter vers un beau sentier balcon.
Le chemin longe alors doucement les flancs de la montagne, découvrant soudainement une vue à couper le souffle sur le Roque Cano, se découpant au dessus des falaises fermant le précédent barranco. Quelques virages et une pause déjeuner plus loin, c’est Tamargada que l’on découvre, village lové au fond du barranco, avec ses belles maisons longues. Forcément, le sentier descend, ne faisant pas un tour complet en balcon de la zone ! C’est l’occasion de découvrir de plus près certaines des maisons et tous leurs jardins. Paradis, encore, avant une nouvelle (!) remontée en plein soleil.
La récompense, c’est évidemment le Roque Cano, que l’on découvre dans son intégralité en arrivant à un col. La route en contrebas gâche un peu le paysage, que l’on aimerait immaculé et dénué de présence humaine mais sans elle, l’accès à la randonnée serait autrement plus compliqué… La descente finale vers le barranco de Vallehermoso et le retour vers la plage est un régal de douceur, à travers palmiers, jardins et luxuriance végétale en général. Quelle belle randonnée et quel beau cadeau de Noël, que j’agrémenterai d’un nouveau passage au pescante de Hermigua, sans baignade toutefois car l’océan était déchaîné !
Les photos de la randonnée entre Vallehermoso et Tamargada :
