Canaries – La Palma – Jour 4 – la caldera de Taburiente

Quatrième jour à la Palma et après les terres agricoles, il est temps de revenir vers les volcans. Le rendez-vous est pris, via le site de réservation en ligne du service des parcs espagnols, pour 13h, sur le parking de la Cumbrecita, aux portes de la caldera de Taburiente. Ce gigantesque chaudron que beaucoup imaginaient comme un reste d’un gigantesque volcan, est en fait le produit de l’érosion de ces mêmes volcans ayant glissé vers le sud de l’île avec le déplacement de l’île au-dessus du point chaud de la zone.

Je parle de réservation car oui, il faut absolument réserver si l’on souhaite se rapprocher au plus près de la caldera et pour aller y randonner sans parcourir les quelques kilomètres de bitume entre l’entrée du parc et le parking, sympathiques au demeurant mais pas indispensables. Il n’y a là-haut que 16 places, si je ne m’abuse, autant donc s’y prendre quelques jours à l’avance pour espérer y laisser sa voiture pendant quelques heures. De toute façon, avant 16h, si vous n’avez pas de réservation, on ne vous laissera pas monter.

Mais bref, c’est 13h, pas avant ! Alors que faire ? Direction Los Llanos de Aridane, l’autre capitale de l’île, la seconde grande ville qui se déploie autour d’une belle place d’Espagne et de quelques rues anciennes aux maisons si typiques. Une jolie balade, quelques boutiques ou chiner ou faire un bout de soldes, une jolie vue sur le pico Bejenado, la destination de l’après-midi qui ferme la caldera au sud.

Même en ayant passé un peu de temps à flâner dans Los Llanos, il en reste encore avant de devoir se présenter à la porte d’entrée de la caldera. Direction un autre point de vue et accessoirement le point de départ de nombreuses randonnées allant dans la Cumbre Nueva : le refuge El Pilar. Depuis la route principale faisant la jonction entre Los Llanos et Santa Cruz, un petit bout de rouge grimpe à travers bois et lave vers les sommets incroyables de cette ancienne chaîne de volcans.

Je l’ai déjà dit ailleurs, je regrette presque de n’avoir pas passé plus de temps à la Palma. Ne pas avoir pu randonner depuis El Pilar sur la route des Volcans et autour fait partie de ces quelques frustrations, les paysages observés depuis les quelques miradors sont splendides, peuplés de pins canariens splendides sur un fond de lave noire et de scories. Au fond ? La caldera de Taburiente. Quelle masse.

Allez, direction le parking. On traverse une belle forêt de pins canariens, visible sur la droite de la photo ci-dessus, pile dans l’axe du pin au premier plan. L’arrivée sur place n’en impose pas tant que ça, la caldera de Taburiente est difficilement perceptible devant soi, masquée par les pins. De l’autre côté en revanche, c’est… beau, tellement beau avec cette ligne de crête coupant l’île en deux !

La randonnée du jour est simple et double : d’abord l’ascension du Pico Bejenado et ensuite un petit tour des miradors accessibles en une petite boucle depuis le parking. 3h30 pour la première et disons une grosse heure pour la seconde, à trouver dans le Rother aux numéros 52 et 55. Dès l’attaque de la première, le paysage change alors que l’on dépasse les pins. Au bout d’une demie-heure, un premier mirador permet déjà d’en prendre plein les yeux avec à droite, ce pico incroyable qui domine les lieux.

La randonnée bifurque ensuite en longeant la pente du côté intérieur de la caldera, sinuant à travers pins et offrant de temps à autre de jolies vues vers le Pico Bejenado. Paisible, pas un bruit, allez, un randonneur croisé… histoire de dire. On est seuls face à l’immensité écrasante des lieux.

On atteint alors une autre étape, une sorte de randonnée de crête qui se nomme le Rodéo et qui permet d’observer tant le sud de l’île que le cœur de la caldera de Taburiente, ce de manière alternée. Aucun risque de tomber d’un côté ou de l’autre évidemment, les pentes sont nettes mais le chemin est large à souhait. Et la vue, la vue… splendide !

Phase finale de l’ascension. La pente du Pico Bejenado n’est pas particulièrement raide et sillonne dans les roches, d’épingle en épingle, tournant le dos à la Cumbre Nueva. Le sommet, enfin. Un cairn trône sur les lieux, massif. Les corbeaux veillent à effacer les miettes éventuelles laissées par les voyageurs. Il faut bien sûr se gorger du paysage de la caldera de Taburiente mais ne pas oublier non plus de pousser un peu plus à l’ouest, vers une autre borne qui offre une vue dégagée sur la crête ouest de la cuvette et sur Los Llanos et Tazacorte, là-bas, loin et bas !

Redescente. La lumière commence à changer tandis que les nuages ont définitivement abandonné les lieux. La Cumbre Nueva est splendide sous cette lumière, tout comme la caldera de Taburiente, à travers les pins.

J’aborde ensuite la petite randonnée des miradors. Objectivement, le mirador de las Chozas est plutôt décevant après les vues démentes du Pico Bejenado ! En revanche, la petite balade à travers pins est agréable, bien que n’offrant que peu de vues sur les alentours, à quelques points près. Le dernier mirador, celui que tous les touristes montent voir en ne restant qu’une petite demie-heure sur place, c’est le mirador de Los Roques. Et lui tient toutes ses promesses à cette heure tardive.

Dernier regard avant de quitter le parking en direction de la Cumbre Nueva, quelle vue là-aussi à quelques dizaines de minutes du coucher du soleil. Je suis amoureux de cette île, c’est définitif.

Je n’ai finalement que bien peu parcouru cette formidable caldera de Taburiente. Il y avait tant à voir à la Palma que des choix durent être faits. Le fond de la cuvette a de nombreux sentiers à offrir, faisant notamment la part belle aux ruisseaux et piscines naturelles, soit au départ de la Cumbrecita, soit depuis un autre des belvédères, le second étant surtout accessible via taxi ou navette et non pas doté d’un parking comme mon point de départ du jour.

Une chose est certaine, la caldera de Taburiente mérite à elle seule une visite sur l’île. Cette phrase d’une banalité absolue combinée à la même prononcée sur le quart nord-est, le quart nord-ouest et la pointe sud donne une réalité d’une banalité tout aussi évidente : j’adore La Palma et je veux y retourner. Point.

La carte de cette journée de roadtrip à la Palma :