Troisième journée. La plus important peut-être sur Tenerife, la plus « cliché » en tout cas pour une raison simple : elle est consacrée à l’attraction phare de l’île, son légendaire et gigantesque sommet, le mont Teide. Cela va être difficile de ne pas vous abreuver de nombreuses photos tant la journée fut riche, de l’ascension du mont à proprement parler aux diverses randonnées et points de vue, sans oublier l’escale sur la côte ouest et la baignade tant attendue !
Alors voilà, j’avais rendez-vous avec lui à 10h. Mes billets étaient réservés sur le site du téléphérique, le soir d’avant, un choix que je ne peux que vous conseiller une fois la météo vérifiée, tant l’endroit grouille de monde et de déçus de ne pas avoir de place à partir de la mi-journée. A 9h30, il y a déjà une foule toute relative et beaucoup d’impatients. Le temps est clair, presque parfaitement, même si l’on sait que l’horizon hivernal sera bouché.
Montée. La cabine s’ébranle rapidement et couvre très rapidement les quelques 1400 mètres de dénivelée. Je m’efforce de ne pas trop regarder mais je ne peux m’en empêcher. La caldera prend rapidement tout l’horizon, son immensité est désormais tangible, encore plus que pendant les quelques kilomètres déjà fantastiques entre Las Canadas del Teide, l’entrée du parc et le téléphérique, en son centre.
En haut, la vue est démente. Il fait froid, quelques degrés à peine et la neige est encore bien présente, tombée un ou deux jours auparavant. Les sentiers sont par conséquents fermés, à moins d’être équipés de piolets et crampons. Ce n’est pas mon cas et on ne plaisante pas avec une randonnée, même mineure, à 3700 mètres d’altitude. L’accès au cône sommital est quant à lui réservé à quelques 200 personnes par jour mais il faut réserver plusieurs mois à l’avance !
Autrement dit : ce ne sera pas non plus pour moi mais je prévois très honnêtement de revenir un jour pour faire l’ascension complète du volcan, avant de filer sur son voisin et redescendre. Une belle balade, en somme. En attendant, je profite de la vue du fainéant qui a pris le téléphérique et qui assume totalement !
Une fois revenu sur le plancher (élevé, certes) des vaches (il n’y en a pas), il ne faut pas manquer d’aller faire un tour sur le petit promontoire au pied du volcan. La balade est courte mais le point de vue, assez proche du volcan et donc assez large sur lui comme sur la caldera, est plutôt intéressant.
Les rochers un peu étranges que l’on aperçoit au loin sur la photo ci-dessus sont le point de rendez-vous d’une foule innombrable de voitures et aussi un point de départ de grandes randonnées comme d’une petite balade : les Roques de Garcia. La plupart des visiteurs s’arrêtent au parking, font trois photos, jettent un œil depuis le promontoire et repartent.
Il y a pourtant une jolie balade à faire en une grosse heure, tout autour des Roques. Il s’agit de la numéro 72 du Rother mais à dire vrai, impossible de la rater tant le chemin est bien dessiné. Je l’ai effectuée dans le sens antihoraire, découvrant d’abord l’envers des rochers avec un beau panorama à la main droite sur le Teide ; avant de plonger ensuite dans la cuvette et de voir les rochers me surplombant, la silhouette du volcan se laissant parfois entrevoir.
La dernière portion de la randonnée est en remontée et permet de vraiment prendre la mesure de la caldera, plus encore que depuis le sommet du Teide ! Les laves, scories, poussières et autres promontoires volcaniques qui font l’intérêt principal de Tenerife sont stupéfiants et écrasants d’immensité. Un régal de bout en bout, que l’on doit conclure sur la petite colline située tout au sud, offrant une nouvelle perspective embrassant les Roques de Garcia, le Teide, la caldera mais aussi la fameuse Guajara que je reviendrai voir un jour !
Après cette grande bouffée d’immensité tout de même assez peuplée d’êtres humains en tous genres, du randonneur averti au touriste en goguette ne sachant pas trop s’il doit mettre un pied devant l’autre en sortant du bus ou si le sol va avancer de lui-même, j’avais tout de même envie de m’éloigner un peu de ce point certes immanquable de Tenerife mais forcément plus couru que d’autres.
J’ai donc repris la route pour traverser la caldera, dans le sens inverse de pas mal de monde finalement, en ayant fait le choix d’arriver de bon matin par le côté est ! La plupart des touristes arrivent en effet de la côte sud et de la pointe sud-ouest. Autrement dit, l’essentiel du flux passe par la route de Vilaflor que je n’ai pour ma part pas emprunter.
On se retrouve alors, à mi-journée passée, plutôt tranquille sur la TF-38, à aller de point de vue en point de vue, découvrant notamment les champs de lave bien récents issues du Pico Viejo. La TF-38, après la bifurcation retournant vers Vilaflor, est incroyable, trait linéaire de bitume coupant le flot de lave solidifiée en deux, fabuleux bout d’asphalte avec des airs de fin du monde.
C’est l’heure d’une nouvelle randonnée, conseillée quant à elle par le bureau des rangers du parc et non pas par le Rother, qui fait étrangement l’impasse sur ce parcours vraiment intéressant appelé Samara. On y accède pile avant de redescendre la TF-38 vers la côte, via un petit parking. La petite boucle, censée durer 2h30 mais avalée par votre serviteur en une heure en partie courue à petit trot (j’avais envie d’un trail, c’est comme ça), offre des vues géniales sur un beau désert de lave et les contreforts des deux volcans : le Teide et le Pico Viejo. Splendide de bout en bout, y compris pour ce qui est de la portion peuplée de jolis pins clairsemés prenant des couleurs dorées en cette fin de journée – le moment idéal dixit les rangers).
C’est l’heure de la baignade. Deux jolies randonnées à défaut d’une très longue en ces journées courtes de début janvier, un peu de crapahute dans les laves aussi et une portion de trail, cela mérite un beau panorama pour finir et après la longue et merveilleuse descente de la TF-38 vers la côte ouest, ce sont les falaises de Los Gigantes qui font le travail !
Cela tombe d’ailleurs particulièrement bien puisqu’il y a une très jolie piscine naturelle, joliment aménagée, à deux pas de la petite station bien proprette de Puerto Santiago. Un régal après une journée de randonnée, n’est-il pas ?
Une journée dense, il faut en convenir mais si c’était à refaire, je referais exactement le même parcours ! Non, la vraie question, en cette soirée du troisième jour, c’est « faut-il passer une journée de plus dans la caldera du Teide à Tenerife ? »… Il reste à voir les parcs ruraux du Teno et de l’Anaga. J’imagine qu’une fois ces balades bien différentes passées, la réponse s’imposera comme une évidence. Réponse dans deux jours, donc.