Après cinq jours passés sur la Gomera, il est temps de changer d’atmosphère en prenant le ferry de 19h45. L’arrivée à la Palma se fera donc de nuit, avec les gros sacs sur le dos et quelques centaines de mètres à faire pour rejoindre l’auberge choisie pour la nuit. Le lendemain, direction l’aéroport et il est déjà temps de faire quelques premiers constats sur cette nouvelle île en forme de cœur : c’est encore plus abrupt que la Gomera et les champs de lave sont clairement plus récents, formant quelques langues de malpais s’achevant dans les flots. Voilà qui augurait du bon pour ce nouveau séjour, de cinq jours également.
Pour la première journée, le choix s’est porté sur la zone la plus proche, étant donné le caractère un peu complexe de la récupération de la voiture ! Entre l’absence de comptoir, la panne de réveil et le temps de bus, la journée a commencé à un bon 11h du matin. Il a donc fallu choisir quelques activités situées au nord-est de la capitale et donc de l’île pour se dégourdir les jambes et avoir un premier aperçu de la Palma. Ou plutôt devrais-je dire un premier aperçu de l’une des multiples facettes de la Palma.
Premier arrêt courses et autres bêtises : Puntallana. Rien à voir avec celui de la Gomera, c’est ici une petite bourgade dotée d’une église assez remarquable qui mérite qu’on s’y arrête.
Depuis le centre-ville de Puntallana, on peut également rejoindre après quelques kilomètres de descente d’une route au milieu des palmiers la jolie plage de Nogales. Voilà une facette de la Palma : la roche volcanique ! Les falaises sont ici différemment érodées et certaines roches, tranchantes, sont encore bien visibles. Plus encore qu’à la Gomera, le volcanisme est ici bien présent et semble nettement plus récent.
On continue la route ! Direction un petit bout de randonnée forestière pour découvrir les forêts primaires de la Palma. Voici donc une nouvelle facette, comparable là-aussi à la Gomera. La côte nord de l’île de la Palma, l’une des îles les plus abruptes au monde par ailleurs – 28 km de large pour 2400 m au sommet – est tout aussi baignée par les alizés que sa voisine et n’a donc pas subi de glaciation. Ainsi, dans la balade nommée « El Cubo de la Galga » ou dans les nombreuses randonnées au départ de la forêt de Los Tilos, on peut découvrir une forêt enchantée, splendide en effet mais peut-être pas tout à fait autant que celle du Garajonay. Autant dire que j’ai vite passé mon chemin, déjà bien nourri de forêts, de lichens et mousses divers pendant mes cinq jours sur la voisine.
Je continue la progression vers le nord avec une nouvelle étape, mignonnette : le centre-bourg de Los Sauces. Une belle église, des bananeraies à perte de vue, quelques jolies maisons et balcons, il fait bon vivre ici.
Rapprochons-nous des flots pour terminer la journée… Il y a sur les Canaries une petite histoire du rhum, avec l’influence fort logique des colons allant et venant depuis les Amériques (n’oublions pas où Christophe Colomb a fait ses dernières escales avant la traversée, je vous laisse regarder…). La plupart des distilleries ont disparu mais il reste à la Palma la maison Aldea, qui produit aussi quelques whiskies et vodkas, mais surtout des rhums vieux de 10, 15 ou 25 ans. Le 15 a rejoint ma cave et ma foi, il se laisse très agréablement boire (loi Evin, tout ça tout ça). Ne manquez donc pas la petite visite et la dégustation.
Dernière étape, encore un peu plus près des flots : les piscines naturelles de Charco Azul ! Elles étaient un peu fraîches, ma foi, mais quel bonheur de se baigner en fin de journée avant d’aller siroter un verre et grignoter un bout juste au-dessus, au bar éponyme. Dont acte.
La carte de cette journée de roadtrip à la Palma :
Comment arriver à La Palma ?
L’arrivée à l’aéroport a ceci de pratique que la plupart des loueurs automobiles y ont leur plus gros parc de location. D’ailleurs, c’est bien simple, j’ai du me rendre à l’aéroport pour récupérer la mienne (bus navette direct qui passe toutes les 1/2 heures, sinon taxi, compter 12-15€ environ). Le ferry est un peu moins cher mais les horaires pour la liaison avec Tenerife sont tardifs ou matinaux. Il faut donc bien prévoir le coup.
J’ai donc presque tendance à conseiller l’avion pour rejoindre La Palma, même si la liaison en ferry se fait sans trop de problème. Il faut donc s’assurer que l’on puisse récupérer la voiture à l’arrivée, soit que l’on passe la nuit dans le centre-ville. Je n’ai pas eu d’autre choix que de procéder ainsi puisque aucune voiture n’était disponible au port à mon arrivée. A bien préparer, donc.
Où dormir à La Palma ?
Pour les deux premiers soirs, j’ai été obligé pour cause de ferry tardif/matinal de dormir en centre-ville de Santa Cruz de la Palma, dans une auberge bien connue et pratique à défaut d’être enthousiasmante : la Pension La Cubana. L’avantage est de pouvoir arriver très tard (23h, arrivée du ferry) et de partir très tôt (5h pour le ferry de 6h !). Chambres propres, prévoir de l’anti-moustiques au cas où, salles de bain propres également. Seuls les matelas laissent un peu à désirer côté confort, mais ils sont propres.
Les autres jours, j’ai choisi de dormir au centre de l’île, à proximité de El Paso. L’endroit est à la jonction des axes traversant l’île, pour rejoindre l’une ou l’autre côté, la pointe sud ou la côte nord. Seule cette dernière est un peu lointaine mais pour le reste, en dormant à El Paso, on est globalement à grosse heure de route de tout !
Où louer une voiture à La Palma ?
Je suis passé par bsp-auto, qui m’a dégotté une offre intéressante chez Budget. Attention toutefois, certains loueurs n’ont pas de comptoirs officiels à l’aéroport et dépêchent une personne à l’heure que vous avez indiquée pour la récupération ! Je me suis pointé deux heures plus tard, panne de réveil oblige et il n’y avait personne. Un peu compliqué pour récupérer l’auto, donc, mais on s’en est sortis grâce au standard de bsp et à l’aide des collègues de Hertz.
Où manger un bout et boire un verre à la Palma ?
Franchement, le bar Charco Azul mérite toute votre attention. Situé juste au-dessus des piscines naturelles, il sert une bière locale délicieuse et tous ses produits de la mer sont fraîchement pêchés le matin par le patron. Sa femme est aux commandes pour le reste, avec le sourire propre des habitants de la Palma (ils sont vraiment adorables, pour de vrai) et on repart de là avec l’envie de revenir aussitôt pour reprendre une assiette de sardines grillées. Bref : allez-y, c’est un régal, simple, mais un régal. Oh, c’est fermé quand il pleut, par contre. Logique.