Prise en main – Audi RS6 Avant

Après avoir essayé l’Audi RS3 (shooting + essai) et effleuré le TT RS Plus, il était en quelque sorte logique de monter un peu en gamme en découvrant d’autres modèles de la gamme RS en faisant grimper la puissance et le plaisir petit à petit… Le hasard (ou plutôt un tournage Garage Des Blogs) a quelque peu chamboulé mes plans puisque je me suis retrouvé le temps d’un gros run de 40 kilomètres au volant de la toute nouvelle RS6 Avant, vaisseau amiral de la marque aux côtés du RS7 et en attendant la très probable RS8.

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N’étant pas en charge de l’essai principal, le kilométrage était un poil court pour me faire un avis complet sur la voiture, aussi me contenterai-je ici de vous parler à chaud de ce que j’ai ressenti à bord et clairement : ça bouillonne dans cette voiture ! Le V8 TFSI de 4 litres développe 560 chevaux, arrache la route à grands coups de 700 Nm de couple (disponibles à quelque chose comme moins de 2000 tr/min). Certes, la voiture pèse quasiment deux tonnes mais toute la technologie chère à la marque est embarquée pour transformer le paisible break familial en monstre dévoreur de courbes. Voilà pour la théorie !

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A l’intérieur, difficile d’y croire pourtant tant tout n’est que luxe, calme et volupté. Enfin, volupté germanique. C’est beau, c’est propre, c’est admirable de finition et de qualité perçue pour les matériaux et les assemblages. Audi fait rarement les choses dans la demie-mesure à ce niveau là, il est donc logique que sur les versions RS, tout soit peaufiné au millimètre. Pas le temps toutefois de me pencher sur l’ensemble infotainment, sur les possibilités de personnalisation ou sur l’ergonomie, ce sera pour un prochain essai, complet celui-ci !

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Pied sur le frein, boîte sur P, l’index se pose sur le bouton de démarrage du supposé bouilleur. Le grondement qui sort des trompettes arrière ne laisse aucun doute sur la nature de la bête tapie sous le capot bodybuildé mais je l’ai presque trouvé timide, le petit ! Il faut dire que la voiture est remarquablement insonorisée. En mode confort pendant les premiers kilomètres, le temps de faire chauffer la mécanique et de me familiariser avec le gabarit quelque peu imposant, je m’imagine volontiers enchaîner les centaines de kilomètres, parfaitement bercé par les suspensions et la direction, souples et consistantes à la fois, fameux exercice d’équilibriste qui m’a semblé réussi ici.

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Changeons de mode, changeons d’esprit, mangeons la route sans trop serrer les cordes, les énormes roues de 21 » semblant pourtant les attirer comme des aimants. 80 km/h. Je suis en septième sur un filet de gaz. Pleins gaz, pour voir, en ligne droite pour appréhender une première fois la chose. Le kick-down met un peu de temps à venir mais à partir de ce moment, c’est un déferlement et la boîte comprend que l’on a changé de façon de penser et de conduire ! Je laisse d’ailleurs la boîte faire le travail et me contente d’effacer le sourire de mes lèvres et de me concentrer. La poussée est fantastique, impossible pour quelque chose d’aussi lourd ! Une voiture de deux tonnes, ce n’est pas censé se mouvoir ici, voyons ! La sensation est d’autant plus étonnante que le moteur reste discret et que seul le crachement (pornographique) des échappements vient me rappeler que les vitesses montent l’une après l’autre. Le premier freinage est quant à lui très rassurant, la voiture décélérant aussi bien qu’elle accélère. L’endurance est-elle au rendez-vous ? Je ne saurai le dire en si peu de temps mais on peut je pense faire confiance à Audi, même si l’option carbone/céramique ne sera certainement pas de trop pour un usage véritablement intensif.

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Une fois cette accélération démoniaque perçue, il est temps de passer aux sections sinueuses, avec je l’avoue une once d’appréhension au début ! Comment un tel vaisseau peut-il bien se comporter ? La réponse est « très bien ». Stabilité au freinage, train avant qui se place sans broncher, arrière qui suit progressivement tant qu’on reste propre, direction précise bien que trop filtrée à mon goût, suspensions remontant ce qu’il faut d’informations, on ne sait à dire vrai pas où est la limite. Loin, très loin. Il n’est pas question de tester cela sur routes ouvertes, j’attendrai sagement de m’amuser sur circuit avec !

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Ma courte session d’essai s’achève, je ressors de la voiture un énorme sourire vissé sur le visage et me souviens du début de fou rire en plein milieu d’une ligne droite alors que j’étais collé au fin fond du baquet… Cette machine est fabuleuse, contre nature, à l’exact opposé du « light is right » que je vénère mais diantre, qu’est-ce qu’elle est efficace ! Il me reste donc de cette prise en main un beau souvenir mais également une double frustration…

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La première, c’est de n’avoir pas entendu suffisamment le moteur, rendant l’usage des palettes au volant totalement inutile tant le moteur se révélait peu sonore et l’habitacle parfaitement insonorisé… J’ai beau avoir cherché le bouton libérant la sonorité du moulin, je ne l’ai pas trouvé. La seconde, c’est finalement de n’avoir pas eu le temps de faire plus ample connaissance avec ce concentré ultime de technologie issue de la compétition qui s’avère au final on ne peut plus attachant.

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A charge de revanche je l’espère. D’ici là, le reste de la gamme m’appelle et me fait des clins d’œil. Difficile d’y résister tant Audi sait y faire.