Utah – une journée dans la vallée de Zion

Zion. Après Bryce, difficile de faire plus légendaire et couru dans l’ouest américain que ce parc qui attire tant de visiteurs ! D’ailleurs, il en attire tellement que le NPS a eu recours à une solution drastique : les voitures sont interdites dans la vallée !

Il faut donc pour accéder à cette merveille de la nature garer sa voiture en ville, soit assez loin et c’est alors gratuit, soit plus près du Visitor Center et c’est alors payant. Vous pouvez aussi tenter votre chance sur le parking du Visitor Center à proprement parler mais… il faut être là tôt ou avoir un peu de chance ! Ce fut mon cas.

A partir de là, de nombreuses navettes font la route jusque Canyon Junction et s’engagent alors à proprement parler dans la vallée de Zion, faisant étape au Zion Lodge, au Weeping Rock, à Court of the Patriarch et ainsi de suite. Bref : c’est très bien fichu, les navettes passent à rythme régulier et la foule – réelle – est bien canalisée et répartie par ce biais. Chapeau.

De mon côté, je m’arrête au Zion Lodge pour attaquer directement par ce que je veux absolument voir aujourd’hui dans cette visite : les Emerald Pools et Angels Landing ! La balade commence par une traversée de la Virgin River, bien calme ce jour-ci mais aussi la source de cette gigantesque faille dans la roche qu’est la vallée de Zion !

Profitons donc que le monstre aqueux n’est pas éveillé pour grimper vers les Emerald Pools. La balade n’est pas bien longue, ensoleillée et grimpe doucement vers la partie basse. Cela grimpe ensuite nettement plus jusqu’à la piscine supérieure (baignade interdite évidemment) mais la balade et la vue sur les falaises, phénoménales vues d’en base, est à tomber le cul par terre.

Après cette montée, deux options : soit reprendre le chemin du retour et rejoindre l’arrêt de The Grotto pour grimper à Angels Landing ; soit profiter de la vue merveilleuse sur la vallée depuis le Kayenta Trail qui fait la jonction entre les piscines et la fameuse piste d’atterrissage. Quitte à être à Zion, par beau temps, autant en profiter pour marcher, n’est-ce pas !

Voici maintenant le début de « la » randonnée du jour ! Angels Landing. Tout le monde vient pour ça, tout le monde grimpe ici, qu’il soit équipé pour, en bonne ou en mauvaise santé, qu’il soit en sandalettes et sans expérience de la randonnée ou plutôt à l’aise. C’est la cour des miracles de la rando, Angels Landing.

Cela commence par une franche montée sur une piste asphaltée accessible au plus grand nombre. On ne va pas se mentir : ça grimpe sec ! Mais c’est très largement faisable, quel que soit votre équipement, si vous êtes en bonne forme physique. Les vues sont d’ores et déjà splendides, y compris après une courte partie ombragée qui permet d’accéder au promontoire où les choses se corsent.

A partir de là, le chemin disparaît, les chaînes apparaissent et le vide est là, souvent, parfois très proche. Concrètement, avec de bonnes chaussures de randonnée et en évitant de regarder le vite en même temps qu’on se déplace, c’est… facile. Avec de mauvaises chaussures, un pied moyennement habitué à la rando, voire avec une sensibilité au vide en sus de tout ça, c’est con, suicidaire et dangereux pour soi et pour les autres.

Le chemin est étroit et il y a parfois à peine la place de se croiser. La plupart des visiteurs ne connaissent pas la priorité à la montée, ils ne savent pas que lors d’un croisement, l’un se fige sur la paroi et l’autre le contourne en sécurité, les mains autour de l’autre. Vous m’aurez compris : équipez-vous, sensibilisez-vous, ne faites pas n’importe quoi, mettez de vraies chaussures, merde ! J’ai vu des sandales, des Stan, des sneakers à semelle lisse, êtes-vous totalement cons ?

Enfin, je digresse et je juge mais il faut dire qu’un abruti a failli m’embarquer dans le vide en bougeant alors que je le contournais dans la partie la plus étroite du parcours. Je ne compte pas non plus ceux m’étant quasiment rentré dedans alors que j’étais à la montée. Tout cela n’ôte heureusement pas le bonheur de savourer la vue depuis là-haut, Angels Landing. Le symbole de Zion, qui mériterait une régulation aussi bien faite que les petites navettes !

Le temps se couvre tranquillement, la pluie n’est pas bien loin. Je prends la route du nord, en direction de la zone du Temple de Sinawava. C’est là que commencent les « Narrows », une section de balade où on peut s’aventurer plusieurs jours avec le bon permis et surtout le bon équipement. L’eau est partout, il n’y a plus de zone sèche.

Pour ma part, j’ai remonté aussi loin que possible, pieds nus dans la rivière, le reflex en bandoulière, tranquillements, sans glisser ! Au final, sans m’en rendre compte, je suis parti plus de 45 minutes aller et retour, de quoi savourer là-aussi la vue et avoir les pieds bien frais au retour ! Sacrée expérience.

Cette balade achevée, je file vers le « Weeping Rock », une gigantesque cavité découpée dans la roche et suintant tout ce qu’elle peut d’eau pour créer un joli rideau de gouttes de pluie. Joli à souhait pour finir la journée.

Le temps ayant filé bien vite, je m’arrête rapidement au retour pour profiter d’une nouvelle vision sympathique de la vallée de Zion : la Court of the Patriarchs. Impossible de rester de marbre en voyant ces trois immenses roches dressées vers le ciel. La Virgin River a fait un sacrément bon boulot.

La dernière étape dans la vallée est une des plus courues au soleil couchant et je comprends vite pourquoi. Il y a foule sur le pont de Canyon Junction ! Je m’arrête là-aussi rapidement, entre deux navettes, pour immortaliser l’endroit et me prendre un dernier « shoot » de cette merveilleuse vallée.

Vous m’aurez compris : Zion est une merveille de la nature, très accessible et remarquablement organisée avec son système de navettes qui rendent l’endroit paisible et silencieux malgré le monde présent sur place. J’aimerais simplement que chaque visiteur savoure cette petite merveille tout en gardant en tête ses propres capacités.

Il y a clairement, depuis le pont, depuis le Kayenta Trail ou aux Narrows de quoi se fracturer la rétine à Zion, sans tenter le diable, à savoir Angels Landing… Mais bon, je peux bien me pincer, ça n’arrivera jamais, ce côté raisonnable des touristes. La solution pour le NPS serait peut-être de retirer les chaînes, histoire de forcer un peu la sélection naturelle si chère à Darwin.

Où boire un café à Zion ?

Pour boire un bon café et prendre le petit-déjeuner avant d’attaquer la journée de visite, le Deep Creek Coffee Company est pas mal du tout !

La carte de cette journée de roadtrip :