Oregon – journée de visite du Crater Lake National Park

Ce matin-là, je prends la route vers le sud de l’Oregon et la frontière avec la Californie. J’ai rendez-vous avec une des plus belles merveilles des Etats-Unis : le Crater Lake National Park. C’est un peu comme Santorin, on a beau en avoir vu beaucoup de photos, rien ne vous prépare vraiment à la découverte du lieu, à son étendue, à son immensité.

C’est exactement ce qu’il m’arrive après avoir franchi la frontière nord du Crater Lake et après avoir traversé de hauts plateaux montagneux. Devant moi, une sorte de lèvre montagneuse bouche l’horizon, pas très haute, culminant aux alentours des 2400 mètres d’altitude. Il s’agit du bord du cratère mais il est encore impossible d’imaginer ce qui m’attend derrière.

Premier parking, au niveau de la North Juction. Merriam Point. Un petit sentier mène au bord du cratère, point de départ d’une balade en crête allant jusqu’au Garfield Peak. Le cratère se découvre sous un soleil encore très bas et bien vissé à l’est. Incroyable vision.

Je referme ma bouche après être resté une dizaine de minutes à contempler les falaises immenses, la Wizard Island et le bleu étincelant et profond à la fois de la surface du lac, à 1882 mètres d’altitude. Le lac est profond, c’est le plus profond des USA en réalité avec 589 mètres ! Il en résulte cette couleur, superbe, d’une pureté incroyable.

La hauteur du lac ne varie pour ainsi dire pas. Il est alimenté par les hauts de pluie et de fonte et ne se vide que via l’évaporation. Pas de rivière en entrée, pas d’écoulement en sortie. Un petit miracle lié au bon colmatage du fond du lac, lors de l’effondrement du super volcan qui se tenait là, monstre de la chaîne des Cascades !

Je reprends la route vers le sud, ne m’arrêtant pas en chemin car le soleil rend toute photo impossible dans ce sens le matin. Je m’arrête au Crake Lake Lodge, un bel hôtel donnant sur lac, héritier de l’époque où les visiteurs venaient ici nourrir les ours… avec toutes les mauvaises conséquences que cela implique. C’est parti pour un petit bout de randonnée pour rejoindre le Garfield Peak, à 2455 mètres d’altitude.

Pas une grande randonnée, non, mais une belle balade montant doucement à travers les pins et offrant tantôt de belles vues vers le sud, tantôt des panoramas changeants sur le cratère et son petit volcan. Le bleu du lac va avec celui du ciel, les écureuils nous observent à distance, un feu semble s’être déclaré au loin, les autres volcans se laissent voir au loin. Ne serait-ce pas les Three Sisters, tout là-bas au nord ?

La balade achevée, je prends la route vers une autre curiosité du Crater Lake NP : The Pinnacles. Il s’agit là, au bout d’une petite route en impasse de 7 miles, d’anciennes fumerolles fossilisées, hautes de 25 mètres et trônant au dessus d’un petit canyon. Une petite promenade aménagée longe la rivière ; une escale sympathique pour « varier » avec les vues du cratère, qu’on pourrait qualifier de répétitives si l’on était blasé !

En parlant de Crater Lake, ou de cratère et de lac, j’y retourne pour continuer d’en faire le tour ! La (superbe) route qui le ceinture intégralement offre de nombreux points de vue de toute beauté : Phantom Ship, Cloudcap, Skell Head et ainsi de suite !

Autant d’arrêts pour reprendre une dose, tandis que le soleil a filé plein sud et montre de nouvelles ombres et reflets. Il y a aussi une petite escale possible, au sommet du Mount Scott à 2721 mètres d’altitude mais je n’en avais pas le temps… Qu’importe, je crois que je ferai en sorte, un jour, de revenir faire un tour à Crater Lake.

Une dernière étape s’impose avant de quitter Crater Lake : Cleetwood Cove Trail. Il serait dommage de ne pas descendre au bord du lac, non ? Bon, si j’avais un peu intelligent, j’aurais pris mon maillot de bain aussi, car la baignade est autorisée à certains endroits…

La remontée achevée, on retrouve un peu après le Llao Rock la North Junction par laquelle on est arrivés le matin même. Le soleil a continué sa rotation vers l’ouest (à moins que ce ne soit la Terre qui tourne…) et on peut désormais envisager quelques arrêts, le plus intéressant étant le Watchman Overlook qui offre des vues surplombantes de toute beauté sur la Wizard Island.

Les tours de bateau, accessibles donc depuis Cleetwood Cove, y mènent en saison. On peut alors faire l’ascension du petit cratère qui culmine 300 mètres au dessus de la surface du lac. Tentant, très tentant, pour une prochaine fois, en compagnie de l’ascension du Mt. Scott !

La balade dans le Crater Lake NP se termine au Discovery Point. C’est ici ou presque qu’en 1853, un prospecteur d’or nommé John Hillman, « tomba » sur le lac, perché sur le dos de sa mule. « Deep Blue Lake » fut le premier nom du lieu… voilà qui n’honorait pas vraiment le gigantesque Mount Mazama qui explosa et s’effondra il y a près de 8000 ans.

Crater Lake, c’est terminé. Difficile de partir et pourtant il le faut car la route est longue. J’ai rendez-vous le soir-même à Crescent City, en Californie. Je traverse de nuit mes premières forêts de séquoias géants, annonciateurs du programme de la journée suivante. Les silhouettes des géants débordent sur la route, massifs, l’ambiance est irréelle. Vivement demain.

La carte de cette journée de visite à Crater Lake NP :