Je ne vais pas vous mentir : je regrette sincèrement de n’avoir passé qu’une seule malheureuse journée dans les White Moutains, la « National Forest » la plus célèbre du New-Hampshire. Il aurait fallu rester trois jours, au bas mot, afin d’en profiter au mieux, quitte à ne pas visiter du tout l’état voisin du Vermont.
Tout a commencé sur la section de route, splendide, entre Wentworth et Lincoln. Je n’étais même pas encore au cœur de la forêt que j’étais abasourdi de couleurs insensées. Sur la route déjà et puis ensuite, à mi-chemin, au hasard d’une grande trouée dans les arbres. Les yeux qui brillent de bonheur, l’appareil photo qui veut sortir du sac de lui-même, comme animé d’une volonté propre, quel endroit !
Il faut ensuite absolument s’arrêter à Lincoln, au centre d’information des visiteurs. Les marshalls en charge de la protection du parc sont parfaitement informés et dotés d’un nombre incroyable de brochures. Indiquez leur le temps que vous souhaitez rester, ce que vous voulez faire, une petite idée de ce que vous aimez (forêt, paysages, lacs, etc.) et ils vous concocteront le programme qu’il vous faut !
Pour nous, c’était simple : en prendre plein les yeux et faire quelques petites randonnées. Il a bien fallu se rendre à l’évidence : les White Mountains sont un paradis du randonneur dans lequel les parcours font 5, 6 ou 8 heures ! En automne et avec seulement une journée sur place, cela n’était pas envisageable pour nous, à moins de ne vouloir rien voir d’autre que le parcours de la randonnée en question, aussi sommitale soit-elle !
Ce sera donc un grand tour du parc, avec pour commencer LA route des White Mountains : Kancamagus, l’autoroute des couleurs qui grimpe sur les flancs du mont Kancamagus pour redescendre ensuite vers Conway, autorisant ainsi une traversée qui n’est possible que depuis 1959.
C’est donc parti pour des paysages splendides, depuis Lincoln Woods jusque Hancock Overlook, puis Pemigewasset Overlook et enfin Lily Pond. Tout est beau, rougeoyant, plein de couleurs splendides. Difficile de ne pas s’arrêter tous les 500 mètres pour prendre une nouvelle photo !
On rejoint ensuite un point nommé Sabaday Falls. C’est l’occasion d’une petite balade dans les sous-bois pour aller observer cette mignonne cascade. Encore un peu plus loin, on atteint une bifurcation vers la gauche que l’on dépasse pour quelques kilomètres, le temps de rejoindre un endroit à la scénographie particulièrement impressionnante : Rocky Gorge.
Demi-tour ! Il est temps de prendre Bear Notch Road, cette petite route fermée l’hiver et qui fait la jonction entre Kancamagus Highway et la partie nord des White Mountains avec pile au milieu l’observation de la fort logiquement nommée Bear Mountain. On rejoint ensuite une plus grande route, à hauteur de Bartlett, avant de filer vers le nord en longeant la Saco River.
On atteint alors une grande étendue d’eau coincée par un barrage à l’ancienne : Willey House.
Difficile ensuite de passer à côté du fameux Mount Washington, le plus haut sommet de… la côte Est je crois bien ! Des White Moutains c’est certain. Il y a deux manières d’aller au sommet : une route sur son flanc est et un vieux train à crémaillère sur le flanc ouest ! D’un côté c’est rapide mais il faut faire le tour jusque Conway, Glen puis remonter plein nord et… bref c’est long. De l’autre côté, cela prend aussi huit plombes pour rejoindre le sommet ! En ce qui me concerne, j’aurai simplement attendu que les nuages se dissipent au sommet pour admirer le tracé du chemin de fer et cette tête toute dégarnie du Washington.
Dernière étape de cette journée de balade ? Une double randonnée avec les points de vue de Artist’s Bluff et Bald Moutain. La vue depuis ce double point d’intérêt sur les monts présidentiels, Lafayette et Lincoln, au soleil couchant, est incroyable !
C’est déjà terminé pour les White Mountains avec comme je le disais en tout début d’article une vraie frustration, celle de ne pas rester plus longtemps. On m’avait notamment conseillé l’ascension des deux monts présidentiels : Lafayette et Lincoln, une des randonnées classiques des White Mountains, durant 7 ou 8 heures ! De même, il faudra bien revenir pour gravir le Mont Washington…
Bref : si je dois revenir en Nouvelle-Angleterre dans les années à venir, je passerai assurément un peu de temps dans cette White Mountains National Forest qui m’a assassiné les yeux de ses formes et de ses couleurs.
Où dormir dans les White Moutains ?
Comme je le disais dans mon article précédent, j’ai logé à Wentworth, à la bordure sud de la forêt des White Mountains, de manière à pouvoir y rentrer ou en repartir facilement ! B&B adorable, jardin splendide, maison nichée dans la forêt, c’était parfait.