Californie – Alabama Hills, sources chaudes, Devils Postpile et Mono Lake

Tiens, encore une journée de transition dont je n’attendais une fois encore pas grand chose… La distance entre la Death Valley et le parc de Yosemite était assez importante et deux options au moment de la préparation se sont affrontées : prendre la voie courte par le sud, avec force autoroutes pour filer au Nord, ou bien prendre la voie plus longue en longeant la Sierra Nevada par l’ouest !

J’ai choisi cette second option, ayant repéré quelques jolies choses à voir tandis que ma chère et tendre (oui, j’écris toujours « je » mais c’est « nous », très souvent) avait repéré des bains annoncés comme chauds au milieu de la pampa. Petit matin, je quitte le drôle de motel aux papillons de nuit désormais disparus et je file boire un café à Lone Pine, notant qu’une petite route est dessinée sur les murs.

Alabama Hills. La Turtle Creek Road. Tiens, ça a l’air joli cet endroit et il paraît même qu’on peut y randonner, au milieu de lieux de tournages tous plus mythiques les uns que les autres. De mon côté, je me contente d’y faire une petite escale, au gré des virages et des vues superbes sur le sommet de la Sierra Nevada, le Mt. Whitney. N’empêche, j’y aurais bien passé un peu plus de temps.

L’étape suivante est la merveille du jour, la jolie découverte, la surprise ! Des bains chauds, des « hot springs », fabriqués il y a une petite centaine d’année par les bergers de la région et toujours actifs, plus ou moins référencés sur Google, visibles évidemment sur Google Maps et assez peu courus. C’est un régal, on ne va pas se mentir.

Je m’arrête avant toute autre chose au « Hot Creek Geological Site », un endroit impressionnant où les pêcheurs tentent d’attraper je ne sais trop quoi, tandis qu’il est interdit ici de se baigner, sous peine d’y laisser quelques plumes, voire la vie !

Mais donc : les bains ! Il y a le Shepherd Hot Springs, très rustique et isolé, où un vieux hippie se promène à poil et nous parle des USA, de sa honte d’être américain à l’ère Trump, de sa honte aussi des guerres récentes, le tout la biroute à l’air et se préparant un bain aux herbes aromatiques en puisant au seau de l’eau chaude dans le bain. Une expérience… hors du temps, amusante, vraie, en fait. C’était à la fois ubuesque et merveilleux.

Le second bain, un tout petit moins rustique, est situé à deux pas du Little Alkali Lake, en contrebas de la Benton Crossing Rd. Un couple est là quand nous arrivons, nus. On s’échange nos places, tout le monde à poil ! Dans ce pays si pudique, si faussement pudibond, quel merveilleux sentiment que de se promener et se baigner dans le plus simple appareil, au milieu de la plaine, avec les montagnes à l’horizon. Cherchez, il y a ces deux bains mais il y en a aussi plein d’autres dans la région, plus ou moins connus, plus ou moins secrets… et oui, la coutume est bien de s’y baigner nu. Foncez !

Je file ensuite vers Mammoth Lakes, une station montagnarde et lacustre où une bonne partie de la Californie se presse l’hiver venu, mais aussi l’été pour retrouver un brin de fraîcheur en altitude. Bref : c’est chic mais ce n’est pas tout ; il y a un National Monument que tout le monde connaît.

Ce monument, c’est le Devils Postpile et vous l’avez forcément déjà vu si vous avez déjà regardé « Rencontres du troisème type » de Spielberg. Une fois garé (attention, les places peuvent être bien limitées) au Reds Meadows Resort, un petit bus vous emmène à la station des rangers.

On peut alors choisir de faire la balade et de revenir, l’option rapide, ou bien filer à travers bois une fois le monument admiré (voire contourné via un petit sentier qui grimpe en son sommet) en direction du parking d’origine. Au vu du rythme des navettes, cela prend en réalité à peu près le même temps !

Ne pas non plus manquer en rebroussant chemin vers l’entrée du parc le joli Sotcher Lake (espace de pique nique parfait) et la vue grandiose de l’observatoire Minaret Vista !

En fait, c’est bien simple : en quittant Mammoth Lakes et en découvrant ensuite les autres petits lacs du coin, June Lake, Silver Lake et Grant Lake, je regrette de n’avoir pas eu plus de temps pour découvrir la région au travers des multiples sentiers de randonnées qui la sillonnent. Et encore, je n’ai pas vu le Lake Mary à côté de Mammoth et tant d’autres coins… Bref : si vous avez le temps, prenez-le, la région et les incroyables vues sur la Sierra Nevada valent largement la pause avant de descendre vers le Mono Lake.

Voici donc l’ultime étape du jour, à laquelle j’accède par son flanc sud, la South Tufa Area. C’est là que se concentrent les plus belles concrétions minérales de ce drôle de lac. Son niveau a très fortement baissé depuis plusieurs décennies et des plans d’actions sont en cours pour faire remonter son niveau. Les concrétions, volcaniques, ce sont autant de cheminées d’évent autour desquelles des réactions chimiques ont eu lieu, vont alors de nouveau disparaître… D’ici là, profitez d’elles, l’endroit est tout à fait lunaire, au pied de sa chaîne de volcans.

J’avais normalement prévu de conclure ma journée par le parc d’état de Bodie… C’était ambitieux, très ambitieux, trop ambitieux finalement par rapport au kilométrage parcouru mais surtout par rapport à la richesse tout sauf bien évaluée de cette région de la Sierra Nevada. Loin du monde, loin de la foule, dans les bains chauds, il faisait si bon vivre après la journée éreintante dans la Death Valley et avant de prendre un bain de foule à Yosemite… Une fois de plus, les journées de transition ont été de pures merveilles dans ce long voyage !

Où manger un sandwitch à Mammoth Lakes ?

La boulangerie du coin, sandwicherie à la carte et pâtisseries de fou à la clé, c’est Shea Schat’s Bakery et ça vaut vraiment le coup de s’y arrêter !

Où dormir à proximité de Bodie et de Yosemite ?

J’ai dormi au Virginia Creek Settlement, un motel plutôt nature et bien fichu, avec de belles cabines, un restaurant fleurant l’honnêteté et la simplicité. Bref : c’était bien et honnête.

Où boire un café à Lone Pine ?

J’ai pris mon petit-déjeuner et mon café chez Alabama Hills Cafe & Bakery. Service un brin moyen (variable d’une personne à l’autre) mais café correct et pâtisseries plus qu’honnêtes. Une adresse sûre à défaut d’être canon.

La carte de cette journée de roadtrip :