Après ces quelques jours passés au nord-ouest de l’île et bien qu’une petite journée de plus n’aurait pas été de trop pour découvrir l’une ou l’autre péninsule de Balos ou Rodopos, il était temps de changer de coin et de prendre la direction de la côte sud, autour du village de Sougia.
C’est à quelques kilomètres de ce dernier que j’ai loué mon logement pour les quatre jours à suivre, ce afin de rayonner dans la région des gorges et villages isolés de ce coin planqué au pied des Montagnes Blanches. Avant cela, il faut déjà traverser la Crète du nord au sud, à travers les vallées isolées et la petite montagne qui fait la transition.
Les paysages changent tandis que l’on passe par Strovles, Dris, Kandanos ou encore Rodovani avec sa jolie boutique de produits crétois. On commence par des paysages de collines très verdoyantes, peuplées de plantations en tous genres mais encore et toujours de beaucoup d’oliviers. Le paysage change passé Kandanos alors que les Montagnes Blanches font leur apparition.
C’est désormais le sud, plus aride, plus sauvage aussi, avec une crête montagneuse qui tombe abruptement dans la mer, seulement percée de quelques gorges qui débouchent sur des villages isolés, accessibles ou non par des routes. Sougia est de ces villages disposant d’une route et après une escale à notre logement pour décharger la voiture, il est l’heure d’attaquer une jolie balade aux alentours du village.
Depuis le centre de Sougia, la voiture garée tant bien que mal à l’ombre d’un argousier, on dépasse la grande plage de galets et les quelques vestiges de la seconde guerre mondiale pour rejoindre le petit port isolé à l’ouest. C’est ici que débouche la gorge de Lissos que je vais arpenter ce jour, en direction de la crique et des ruines éponymes.
On débouche rapidement sous une belle falaise en surplomb, massive, impressionnante. La végétation est superbe dans la gorge bien que le ru soit à sec en cette saison (nous sommes début mai). L’eau coule en dessous de la surface, en attendant l’été où il n’y aura sûrement plus rien.
Après quelques minutes de plus à crapahuter dans le fond de la gorge, le chemin de Lissos se détache sur le côté gauche, remontant les flancs de la gorge pour déboucher sur un plateau désolé, couvert de thym sauvage et autres plantes du maquis capables de survivre sur cette côte sud nettement plus brutale pour la végétation.
Les Montagnes Blanches se détachent au loin, plus ou moins cachées par des pins solitaires qui offrent une ombre bien rare sur le chemin de Lissos. Au bout du plateau, la fameuse crique se laisse enfin entrevoir, resplendissante et isolée, annonçant une bien belle baignade avec ses eaux turquoise translucides.
Après une descente un brin abrupte, on débouche au milieu d’un environnement idyllique, celui des ruines des thermes romains qui étaient installés là. On découvre d’ailleurs une superbe mosaïque bien préservée, exposée aux éléments malgré tout. Combien de temps durera-t-elle ? Sûrement quelques centaines d’années encore !
Plus loin, une belle chapelle, l’ancienne maison du gardien et un beau coin pour pique-niquer. Encore plus loin, une autre chapelle utilisant quelques blocs de ruines, nichés dans ses pierres brutes. Drôle d’assemblage derrière lequel un choix est à faire : soit aller à la plage avec les quelques personnes présentes, soit prendre une des pistes menant aux criques isolées et rocailleuses derrière. Tranquillité assurée par là pour la baignade, c’est donc ce choix qui l’emporte.
Après cette escale idyllique et rafraîchissante, il faut bien remonter par le chemin déjà parcouru. La remontée est courte mais intense, tout comme la traversée du plateau, forcément plus dure alors que le soleil a progressé dans le ciel et chauffé les pierres alentours.
Passée la redescente dans la gorge, il est possible de rebrousser chemin vers Sougia ou bien de prendre un autre chemin de traverse, vers la gauche et l’amont de la gorge. On combine alors les randonnées n°15 et 16 du guide Rother de la Crète : de Sougia à Lissos et boucle dans les gorges de Lissos.
On se retrouve ainsi à faire l’ascension du flanc droit de la gorge pour randonner sur les hauteurs de Sougia, d’abord dans un paysage de maquis semi-montagnard et pas trop désolé, puis avec un superbe paysage maritime mêlant montagnes, fond de vallée de Sougia et enfin petite chapelle de Agia Irini en surplomb du village. Une belle alternative !
La carte de cette journée de roadtrip :
Où loger aux alentours de Sougia et des gorges de Samaria :
J’ai choisi le village de Kampanos, idéalement situé pour remonter sur les gorges de Agia Roumeli ou celles de Samaria, mais aussi à un bon carrefour de routes pour rejoindre Paleochora ou remonter vers Hania. On peut aussi choisir de vivre à Sougia, puisque la plupart des bus pour les gorges en partent mais ils passent également à Kampanos… ! Avantage : on est plus tranquilles dans ce village croquignolet accroché à la montagne, surtout dans ce fameux logement que j’ai adoré !