Départ d’Agrigento au petit jour, dernier petit déjeuner et dernière balade avant de rendre les clés du Citybed qui m’aura retourné la tête par sa beauté et son confort. Direction Ragusa. Cette ville fait partie avec toutes les autres « grandes » villes du sud-est de la zone complètement rasée par un gigantesque tremblement de terre en 1693 et adopte donc une architecture particulière que l’on retrouve dans toute la zone, fruit d’un effort populaire de reconstruction hors du commun. Chaque ville possède donc cette signature, issue de cet évènement dramatique tout en ayant son âme propre.
Ragusa m’a charmé, terriblement charmé. Posée sur son piton au milieu des basses montagnes du sud-est de la Sicile, elle trône, princière, surmontée de quelques églises et de son magnifique Duomo. Un charme tel que la balade s’est prolongée à travers les rues, les ruelles, de place en place, de coins ombragés en lieux déserts dénués de touristes, jusqu’à ce jardin surréaliste au bout du promontoire. Un lieu unique, hors du temps, à voir absolument et puis une adresse où manger, tranquillement : La Rusticana, Corso xxv Aprile 68, 97100, Ragusa Ibla (Ibla étant donc la « vieille » Ragusa).
La suite, ce fut un très rapide passage à Modica, nettement moins charmeuse tout en étant magnifique, elle aussi posée sur un éperon mais moins marqué, aux monuments plus épars et à l’âme finalement moins concentrée. Une escale pas vraiment indispensable… En revanche, escale imprévue sur notre tableau de bord : Scicli. Quelle surprise que celle ville lovée entre les collines et dont une église monumentale mais abandonnée surplombe le cœur ! Je serais bien resté un peu plus longtemps ici…
Et enfin Noto, le lieu de villégiature des deux prochaines nuits. Que dire de cette ville sinon qu’elle est classée quasi intégralement au patrimoine de l’Unesco et qu’elle attire donc forcément une horde de touristes débiles au milieu de ses monuments tous plus somptueux les uns que les autres ? Voilà, c’est tout. Des monuments, mais pas d’âme. Et même en déambulant loin du centre, dans les rues assombries par le couchant, difficile de dénicher un petit coin qui ne soit pas marqué du sceau de l’Unesco. Dommage. Mais beau, tout de même.