Au départ de Chora, il est possible de rejoindre Agali, un petit village de pêcheurs situés pile au milieu de l’île sur la côte sud. La route est une option facile et le scooter passe de crête en crête avant de bifurquer pour une rude descente (ou montée, même un 125 est à la peine !). Il existe également une randonnée qui fait passe par les champs en terrasse, offrant une vue splendide sur la côte désolée et battue par le vent. Il faut dire que cette balade, je l’ai faite à mon arrivée sur l’île, alors que le vent du sud soufflait furieusement et donnait des airs de Côte Sauvage à Folégandros ! Même les moutons se planquaient derrière les murs.
Un peu plus bas, quasiment au niveau de la mer, on s’engouffre dans une ravine pour ressortir au ras des flots et presque tomber sur la première crique menant ensuite à Angali. La mer bat les roches en dessous et on reste par conséquent prudent, se contentant de la regarder de loin, les vêtements et lunettes de soleil englués de sel.
C’est ensuite Angali que l’on découvre à proprement parler. Une succession de bâtisses de pêcheurs à flanc de falaise, séparées par un large passage menant à la plage. L’endroit semble calme et l’est d’autant plus avec ce vent mais en y regardant de près, le coin semble sympathique et on boit un coup dans une taverne située à même le sable. Le nom ? Je me souviens plus ! Mais il y en a peu et toutes doivent sûrement se valoir. La balade s’écourte avec le bus qui arrive et nous remmène vers Chora. Pas eu le temps de tout voir mais une envie certaine : revenir ici les autres fin d’après-midi pour encore boire un verre et venir savourer le sable des criques alentours.
Alors on revient le lendemain et le surlendemain. Le vent est cette fois-ci au nord et l’endroit change d’allure. C’est beau, paradisiaque presque.
Le chemin qui s’élève sèchement longe ensuite la crête, montant et descendant de crique en crique. Après une première, mignonne et tranquille, on découvre celle d’Aghios Nikolaos. Comme son nom l’indique, elle accueille une église, mais également un bar et une jolie plage enclavée plantée de tamaris. Au début de la plage, les gens habillés. Plus au fond, les gens nus. Tout le monde vit là en bonne intelligence, tranquillement. Il fait bon vivre ici, en tout cas. Très bon vivre.
Voilà, je pense que vous comprenez maintenant pourquoi je venais tous les jours ici. Randonner le matin ou aller me balader. Revenir un peu fourbu m’installer sous un tamaris, me déshabiller, savourer la douceur de l’eau de l’après-midi, me dorer la pilule en profitant jusqu’au bout du soleil jusqu’à ce qu’il disparaisse derrière la falaise, repartir à Agali boire une bière (Taverna Agali Folégandros, petite baraque familiale niveau sol, sur le côté gauche avec la mer dans le dos) et grignoter un petit chose, rentrer à Chora voir le soleil se coucher depuis la Panagia, manger, dormir. Recommencer.