Crète – randonnées à Karydi et Chochlakies

Pour cette nouvelle journée dans la région de Zakros, j’ai fait un drôle de choix qui m’a amené à vivre une sorte de double échec, même si c’était beau… ! Pour commencer, j’ai filé vers le coeur du Geopark de Sitia, à Karydi. Il y a là plusieurs parcours de randonnée du parc, dont un qui file à travers le plateau en direction d’une petite chapelle et ensuite de Chonos, de Mitato et Vrisidi. C’est en tout cas le programme.

Dans les faits, la première partie de la randonnée qui remonte dans une petite gorge au départ de Karydi est très agréable mais déjà pas toujours super bien balisée… On arrive à la petite chapelle en bordure du plateau, mignonne. Le plateau est là et on s’engage pour le traverser. Les balises disparaissent. C’est là que j’aurais du faire demi-tour.

Sauf que je suis têtu, très. Du coup, je me suis obstiné à trouver une sente, un passage, tant bien que mal, à travers la broussaille. Le problème, c’est qu’au printemps, les broussailles sont sacrément en forme et ont masqué les éventuelles balises et sentiers plus ou moins tracés. Alors on se fie aux traces de chèvres, aux passages rocheux plus évidents qui permettent de progresser facilement et ainsi de suite.

C’est une belle galère, même si c’est beau. Mais c’est une galère, alors que le hameau de Chonos semble toujours loin, très loin, vraiment loin. Je m’obstine. De toute façon, perdu pour perdu… Une balise, soudain, sur un promontoire, perdu au milieu de nulle part. Allez, on trace tout droit depuis ce fanal jusqu’au hameau, en crapahutant comme pas permis, avec des épines plein les godasses et les chaussettes et les mollets passablement griffés et ensanglantés.

Il y a une dernière phase de grimpette à travers les épineux jusqu’au hameau et puis ensuite deux ou trois franchissements pour choper enfin un chemin vicinal qui mène au hameau suivant, Mitato. Une vieille dame nous offre des pâtisseries et le café… preuve s’il en était encore besoin de l’hospitalité et de la douceur des crétois !

J’abandonne. Je n’irai pas à Vrisidi, je reprends la piste qui retourne vers Karydi. Deux kilomètres et des brouettes que l’on parcourt tellement plus vite que l’aller, sur le plateau. Bon ça va, c’était le printemps, il faisait chaud mais pas trop, on est sortis de là sans trop souffrir au final.

En descendant de la montagne, je m’arrête à la taverne d’Adravasti pour boire un bon jus d’orange fraîchement pressé (les orangers sont de l’autre côté de la route). Le couple d’anciens qui vit là est adorable, s’enguirlande avec affection en pressant les oranges et préparant le café et ça sent fort bon en cuisine. Je crois que j’aurais pu rester là un moment, mais je suis vite reparti, avec un petit kilogramme de leur miel en guise de souvenir (il est délicieux).

L’étape suivante est la petite chapelle à l’écart du village de Chochlakies, pour un nouveau départ de randonnée et un nouvel échec ! Notre hôte à Zakros nous avait prévenus mais nous avons voulu tenter malgré tout. Le printemps a été particulièrement arrosé et il y a beaucoup d’eau dans les gorges, comme déjà vu auparavant. Cela se confirme vraiment fort à Chochlakies car après quelques sauts de part et d’autre de la rive, il faut bien faire face à l’évidence et se déchausser pour progresser.

Les bâtons de marche sont bien pratiques dans ce cas et me permettent d’avancer encore un brin, en direction de la petite crique qui clôt la randonnée. Sauf qu’à un moment, ça ne passe tout simplement plus et surtout, continuer impliquerait un retour de nuit. Pas très intelligent dans une gorge pleine d’eau, en somme. Alors le bain, on va le prendre là, dans l’eau rafraîchissante des gorges de Chochlakies ! Un régal.

Bref : deux échecs… mais deux très beaux paysages malgré tout ! Le voyage, ce n’est pas toujours exactement ce que l’on imagine et cela ne se passe pas toujours exactement comme prévu. Le jus d’orange était délicieux, lui.

La carte de cette journée de balade et de randonnée :