Me voici de retour à San Andres pour une nouvelle journée de randonnée sur les hauteurs de El Hierro. Et cette nouvelle journée a un petit goût d’Irlande… Je commence par reprendre le chemin parcouru hier, en direction du mirador de la Pena.
Le soleil brille un peu plus franchement qu’hier même si la calima est encore bien présente ! Qu’importe, on verra bien au bord des falaises si la vue est belle… Pour le moment, c’est murs de pierres sèches et moutons à l’horizon, avec une belle herbe grasse pour agrémenter l’ensemble.
Non, pas de doute, on m’a déplacé un bout d’Irlande au sommet de El Hierro. Sauf qu’on a oublié de retirer les cônes volcaniques. Bon, trêve de plaisanterie : ce premier segment de la randonnée, avec le soleil dans le dos, est bucolique et paisible à souhait, solitaire aussi à l’exception des bestioles.
Après ce qui ressemble à une bonne heure de marche, on débouche enfin sur un promontoire, au ras des falaises. Le sentier nous a mené au gré d’une descente douce et progressive jusqu’au bord du plateau, au bord du monde aurais-je presque envie de dire.
Un petit ermitage – l’Ermita Virgen de la Pena – s’accroche éperdument à la roche. C’est sûrement la vue qui l’impressionne. El Golfo vous saute aux yeux, vous abasourdit. La vue d’en bas était déjà dantesque, celle depuis ce petit lieu religieux vous coupe le souffle.
Le chemin retourne rapidement dans les terres, rejoignant la route menant de Mocanal à San Andres (un régal de conduite). Les vues sont tout aussi spectaculaires ici, avant de rejoindre enfin le mirador de la Pena, dessiné par Cesar Manrique, le célébrissime canariote.
On retrouve ici toute l’harmonie chère à l’artiste. De belles roches bien intégrées, une belle maçonnerie, de grandes surfaces vitrées et une végétation soigneusement choisie, pour au final comme disparaître dans le décor naturel. Le café avalé ici, avec une petite pâtisserie, a une saveur bien particulière.
On reprend le parcours en sens inverse, arpentant la petite route bitumée qui nous a mené de l’ermitage au mirador. Le chemin refait son apparition et on le reprend rapidement avant de tourner à droite sur une intersection plus « majeure » mais non cairnée.
Le chemin file alors à travers chemin puis champs jusqu’au bord de la falaise. Le chemin se montre enfin, toujours non balisé mais bien visible, parfois à quelques dizaines de centimètres du vide, parfois à quelques mètres, toujours avec des vues folles sur la droite !
Le soleil brille sans discontinuer, le regard se perd à droite sur la plaine en contrebas et la dorsale de El Hierro, cette grande virgule posée dans l’océan. La progression vers le mirador de Izique est lente mais sûre, ponctuée de nombreuses pauses photo. On a beau l’avoir photographiée dix fois, El Golfo en redemande toujours.
Le mirador d’Izique a ceci de particulier qu’il n’est accessible qu’à pied. Situé à 1/3-2/3 du chemin entre Jinama et La Pena, il est se situe sur l’une des plus belles excroissances de la falaise d’effondrement. On ne voit quasiment plus la partie nord-est des falaises mais on voit en revanche parfaitement toute la section sud-ouest et la plaine d’El Golfo dans toute son immensité.
Il reste alors à parcourir quelques centaines de mètres, peut-être kilomètres, jusqu’au mirador de Jinama. Ce dernier, joliment aménagé au plus loin du flanc sud de la dorsale, offre des vues grandioses. Ahhhh, s’il n’y avait la calima et ces coquins de nuages d’évaporation ! Bon, la bonne nouvelle, c’est que j’ai quand même prévu de revenir.
Retour à San Andres. Le chemin retrouve son caractère bucolique irlandais même si les ânes, vaches et taureaux ont remplacé les moutons ! Les murs secs et cônes volcaniques sont quant à eux toujours là. Quel paysage, je ne m’en lasse pas et c’est peut-être bien mon coin préféré de l’île…
Pour compléter la journée et avant de filer à la baignade, je prends rapidement la route en direction du mirador d’Isora, pas si lointain. Ce dernier permet d’embrasser d’un coup d’oeil la zone de Las Playas, une grande plage située au pied de falaises elles-aussi massives et se jetant presque directement dans l’océan. Qui sait, il y aura peut-être un second Golfo ici.
Et pour finir… baignade ! Où ? A la Maceta, évidemment !
La carte de cette journée de randonnée :
Où boire un verre sur El Hierro ?
Le mirador de la Pena, dessiné par Cesar Manrique, accueille un joli bar et restaurant. Si celui-ci, au vu de sa taille, doit être plein du contenu de cars de tourisme en haute saison, il est délicieusement calme en basse saison et vous pourrez avoir la terrasse pour vous seuls si vous vous y prenez bien !