Pour ma dernière journée dans la région de Zakros, j’avais à l’origine prévu de randonner encore sur la côte, ou dans le Geopark. Toutefois, après avoir vu la Vallée des Morts et arpenté avec plus ou moins de succès le coin, je me suis dit que j’avais plus ou moins fait le tour.
Autrement dit, changement de lieu et changement de décor mais aussi un peu plus de route que prévu pour partir en avance de phase sur la côte sud car c’est là que je me rendrai dès le lendemain, à Zaros. Hors de question d’aller aussi loin toutefois pour cette journée mais ce sera déjà une belle trotte.
Je commence dans les montagnes qui grimpent vers Karydi et poursuis ma route à travers le massif montagneux, superbe. Ma première étape se nomme Voila et il s’agit de ruines d’un ancien village vénitien, avec ancien donjon aux belles moulures et une remarquable petite chapelle aux fresques anciennes et usées. L’endroit est délicieux, avec les éoliennes comme nouvelles gardiennes du lieu.
Un peu plus loin, une autre étape, vénitienne toujours : le hameau de Etia, avec son ancien manoir vénitien parfaitement restauré et de petites églises mignonnes. Un arrêt, une petite photo et direction le massif montagneux que l’on aperçoit au loin !
Les routes de la région, au départ de Makry Gialos, sont réputées pour être belles, donnant accès au massif protégé de Pefki. Pour la montée, je choisis la section ouest, nettement moins arpentée, très pentue et riche en nids de poules ! Les paysages sont superbes, montant jusque Agios Stefanos, un bourg de montagne isolé à souhait.
L’étape suivante, c’est évidemment Pefki, village de montagne photogénique, caché sous son piton rocheux sur lequel s’est perchée une petite chapelle ! Pas question de monter… car ma randonnée à Pefki, ce sont les gorges éponymes, sous la forme d’une petite boucle pas trop difficile décrite au n°51 du Rother.
On descend tout d’abord assez tranquillement mais rapidement au travers d’une belle oliveraie. Les gorges se laissent apercevoir de temps à autre, fracture brutale dans la montagne ouvrant vers l’horizon maritime. Derrière nous, l’Afendis Stavromenos domine le paysage et le village, splendide.
La gorge dans laquelle on plonge soudain après une bifurcation à gauche au niveau d’un banc (tout droit, c’est le chemin du retour) est elle-aussi splendide, bien aménagée et arrosée. L’eau s’entend un peu partout, avec ici et là des piscines tout à fait propices à la baignade. Par contre, soyons clairs : elle est p*tain de fraîche !
Après être sortis de la gorge, il est possible soit de redescendre jusque Makry Gialos, soit de remonter sur les flancs montagneux à main droite. La montée est sèche, raide, courte, pour rejoindre les falaises qui surplombent la gorge précédemment descendue. Le paysage se mérite, assurément, avec un bref alignement entre la montagne lointaine et la fracture des gorges pour récompenser le grimpeur.
Je quitte Pefki pour Moni Kapsa. Comme son nom l’indique, il s’agit là d’un monastère que l’on découvre perché sur le côté d’une falaise qui s’ouvre de façon béante sur une gorge profonde et abrupte. La visite du monastère attendra, je suis là avant tout pour remonter la belle fissure (randonnée n°52 du Rother).
Le sentier est remarquablement bien balisé jusqu’au village de Perivolakia et la dénivelée n’est pas terrifiante, quelque chose comme 300 mètres mais la balade a son content de challenges avec quelques pentes en pierriers, des couloirs d’ascension, une belle échelle avec des cordes pour finir et quelques autres bouts de pente assez impressionnants !
Il ne s’agit là pas de choses infaisables pour le randonneur aguerri mais il y a un petit côté ludique qui a tout pour me plaire dans cette gorge de Moni Kapsa. En plus de ça, la dernière section, plutôt plane et large, se resserre par endroits avec un peu d’eau à éviter ici et là. Encore mieux, il y a un petit kafenion dans le village de Perivolakia… de quoi reprendre quelques forces avant de rebrousser chemin.
En somme, la gorge de Moni Kapsa, combinée à celle de Pefki, sur une belle journée, ce sont deux superbes terrains de jeu pour randonner dans le calme dans le sud de la Crète ! Et ce ne sont pas les lumières de fin de journée à la descente de Moni Kapsa et la belle route de retour à travers les montagnes qui vont me faire dire le contraire.