Savoie – le grand tour de la Pointe du Vallaisonnay

Pour cette deuxième journée, la météo est annoncée très correcte dans certains secteurs du parc de la Vanoise et notamment du côté de la Pointe du Vallaisonnay ! Cela tombe bien, car j’avais repéré une randonnée faisant le tour de l’Aiguille des Aimes sur mon guide de randonnée de la Vanoise, avec une « variante » faisant le grand tour de ladite pointe.

L’objectif initial était donc bien le tour de l’Aiguille des Aimes et c’est dans cet esprit que j’ai commencé, au départ de l’adorable et pour ainsi dire paradisiaque hameau du Laisonnay d’en-Bas, suivi du non moins mignon Laisonnay d’en-Haut. On traverse les quelques ruelles pour prendre un petit sentier montant à travers les framboisiers sauvages vers une piste qui file quant à elle vers le joli refuge de la Glière.

Dès le début de cette randonnée, les paysages sont écrasants de beauté. Le Grand Bec, La pointe des Volnets, celle de la Grande Glière ou encore l’immense et majestueuse Grande Casse dominent le paysage, leurs falaises abruptes plongeant vers le Doron de Champagny. Vues incroyables de si bon matin.

On dépasse le refuge de la Glière, en contrebas du sentier, pour continuer d’arpenter la piste montant par paliers d’abord puis tranquillement vers divers chalets perdus au milieu des alpages, avec des vues parfaites pour bien faire les choses.

Un troupeau de vaches est à la descente après le Chalet des Gardes, rejoignant son point d’eau et de traite. Peu de temps après, le sentier croise le lac du Grand Plan, en contrebas de la belle Aiguille Noire et le sentier monte alors plus franchement pour rejoindre quelques névés au niveau du Col de la Croix des Frêtes.

On a alors un point de vue parfait sur la Grande Casse mais aussi sur la Grande Motte, tandis que l’on devine au loin les plus hautes remontées mécaniques sur le glacier de Tignes. Cette première section est incroyable, de toute beauté à cette heure matinale où le soleil donne dans la vallée du Doron de Prémou.

Il est temps de passer de l’autre côté du col pour découvrir une nouvelle palette de paysages tandis que le sentier descend doucement en balcon vers le col du Palet, puis plus bas vers le refuge du Col du Palet. Encore un peu plus bas, après la pause déjeuner face à l’Aiguille des Aimes, on croise l’adorable lac du Gratteleu.

Arrive le moment de décider si la journée s’achève sur le sentier initial ou si la variante nous tend les bras ! Revoir les paysages du matin ? Ou bien s’offrir de nouvelles vues ? La question est rapidement tranchée car la météo se maintient et que le rythme a été très bon jusqu’alors. Autant prolonger !

Ce fut une remarquable et une déplorable idée, à dire vrai. Je commence par le déplorable : mon genou gauche m’a fait des misères à la descente… il n’a pas aimé entamer le séjour par 1000 et 1400 mètres de dénivelée, arpentés à beau rythme. Donc voilà, si c’était à refaire, je ferais les randonnées dans un ordre différent ; bon si la météo m’avait laissé le choix aussi.

Revenons à l’aspect remarquable : cette section du sentier emprunte le GR5 et descend doucement dans une grande vallée avec une bergerie paumée au milieu de nulle part et de superbes sommets alentours. Mais le meilleur est à venir quand un sentier se démarque à gauche et dévoile au bout de quelques centaines de mètres une vue démente sur le Mont-Blanc de Peisey et tout le massif du Mont Pourri, avec au centre le lac de la Plagne.

Après une traversée d’un pierrier et après avoir réussi à dévisser son regard de cet autre très photogénique Mont-Blanc, il faut encore finir de grimper quelques mètres particulièrement pentus, jusqu’au col du Plan Séry. L’ambiance est alpine, nettement plus minérale avec la proximité de la pointe du Vallaisonnay, il y a un petit parfum d’Ecrins, alors que la Vanoise est radicalement plus verte, y compris dans cette plage des 2600 et quelques mètres.

Il est temps de descendre au travers d’un chaos de roches dessinées par l’érosion et le ruissellement, donnant l’impression d’être en terrain volcanique aux USA ! Le refuge de Plaisance se dévoile petit à petit, tandis que l’eau est omniprésente dans cette zone de la randonnée, offrant ici et là quelques zones humides verdoyantes contrastant avec le minéral alentour.

Il ne reste alors plus qu’à le dépasser en prenant bien garde aux poules dangereuses et à entamer la fin d’une descente qui semble interminable quand le genou grince terriblement et présente tous les symptômes d’un syndrome de l’essuie-glaces. Heureusement, le paysage est magnifique et longe un torrent très photogénique alors que le ciel se charge doucement mais sûrement.

La randonnée en paysages majeurs se termine sur les bords de la cascade faisant la séparation entre les hameaux du Laisonnay, offrant des vues supplémentaires vers le fond de vallée menant ensuite à Champagny-le-Haut. Quelle beauté que ce coin, quel incroyable bout de randonnée en Vanoise aussi !

La carte de cette randonnée :