Canaries – La Gomera – Jour 6 – La Mérica et visite du musée ethnographique PEG

Il y a une randonnée qui me démange autour de Valle Gran Rey, c’est le « grand tour royal » de la vallée, par les crêtes de l’immense barranco. Quasiment trente kilomètres de beauté intense mais il faut pour la réaliser que les conditions météo soient plutôt parfaites et il faut surtout se lever très tôt, deux choses pas vraiment au rendez-vous pour ce séjour sur La Gomera.

Alors, pour malgré tout continuer de me réconcilier avec Valle Gran Rey, je vais en emprunter un joli tronçon, à l’assaut des falaises de La Mérica, au nord de la ville. Le départ du parcours se fait au niveau de La Calera, le petit village qui précède la zone balnéaire de Valle Gran Rey. Pas d’échauffement pour cette randonnée, on attaque directement la montée à travers les ruelles du village, à la recherche du sentier muletier qui va me mener sur le plateau surplombant la zone.

Celui-ci, parfaitement entretenu, grimpe fort et constant sur les pentes au dessus de la Calera. Les falaises de la Mérica se méritent… ! Après un bon morceau d’ascension, un petit sentier s’échappe vers l’ouest en direction d’un arbre solitaire. Il faut le suivre pour atteindre la zone surplombant directement la langue de terre qui semble s’échapper du barranco pour s’enfoncer dans l’océan.

On découvre également à cet endroit une première vue grandiose au nord, sur les falaises de la Mérica. Le sentier continue d’ailleurs en longeant la falaise et ne la quittera pas pendant un moment, avant de pointer en direction d’une petite excroissance sur le plateau planté de murets de pierres sèches. L’excroissance en question, c’est le sommet de la Mérica, depuis lequel on admire tout le plateau et la faille que représente le barranco de Valle Gran Rey.

Le sentier de la falaise a peu avant le sommet convergé avec le sentier principal, offrant des vues complètes sur le barranco, avec la Fortaleza en fond et un ciel chargé de nuages et d’un peu de sable saharien. La luminosité est étrange et le vent souffle gaiment. Je continue ma route vers Arure, profitant des vues dégagées sur les falaises de la Mérica puis sur celles du barranco de Taguluche.

Je déjeune au calme, au mirador de El Santo, avec la vue sur Taguluche et ses montagnes sauvages, si proches et si lointaines à la fois. La suite de la randonnée consiste à contourner Arure et à s’engager dans une longue et superbe descente vers Valle Gran Rey. Le sentier traverse à plusieurs reprises la route principale mais en est suffisamment éloigné pour ne pas devenir une nuisance sonore. Je le recommande donc volontiers, à la montée également.

On débouche enfin, après avoir emprunté l’ancienne route désormais condamnée, au niveau du hameau d’El Retamal, au fond du barranco de Valle Gran Rey. Il reste alors à emprunter les sentiers menant vers la plage, sous un soleil désormais étincelant, pour retrouver le point de départ et penser à revenir dans le coin. Ce barranco est tellement immense que les possibilités de combinaison de randonnées sont nombreuses et d’avance réjouissantes !

Les photos de la randonnée à La Mérica :

Avant de rentrer à la maison et surtout avant d’aller faire trempette au pescante de Hermigua, je m’arrête au PEG, le parc ethnographique de la Gomera, situé à Hermigua et que je n’ai jamais visité ! Je ne sais pas pourquoi je me suis privé de cette visite jusqu’alors car ce parc est un régal. Il prend la forme d’une propriété agricole traditionnelle, avec son moulin à gofio et quelques bâtiments joliment restaurés présentant les différentes cultures de l’île.

Qu’elles soient végétales ou animales, les différentes exploitations et leurs enjeux sont présentés, montrant toute la diversité et surtout l’ingéniosité remarquable des gomeros pour s’adapter à une terre abrupte et rude, mais aussi nourricière. Du palmier au bananier, en passant par le tissage, l’exploitation du bois de la forêt ou encore la maîtrise de l’eau, on en apprend beaucoup sur l’île de la Gomera et on comprend également bien mieux ses paysages à la fois sauvages et maîtrisés par l’homme.

Les photos du PEG (parc ethnographique) de Hermigua :

La trace de la randonnée de La Mérica à Valle Gran Rey :