La météo s’est de nouveau gâtée à l’ouest et au sud-ouest de l’île mais le temps est annoncé très correct au nord-est, voici une occasion parfaite d’aller arpenter une randonnée repérée dès mon premier séjour sur l’île mais jamais réalisée : Cuevas Blancas. Il s’agit là d’un ancien village, totalement abandonné et célèbre pour ses multiples grottes aménagées, au bord du parc naturel de Majona.
Le départ se fait sur la grand route vers la capitale, au parking de Las Casetas. J’y laisse la voiture et m’engage sur le sentier qui part à travers la végétation en direction des crêtes. Une petite route débouche au niveau du parking, ce sera mon chemin de retour ! Pour le moment, ça grimpe et le moins que l’on puisse dire, c’est que la météo n’est pas aussi belle qu’annoncée. Pas de pluie toutefois, mais une drôle de lumière.
Je débouche assez rapidement et facilement sur la crête, admirant le paysage immédiatement disponible sur le parc de Majona. Je m’aventure un peu à l’ouest, en dehors de la boucle prévue, pour me gorger de ce paysage et observer d’en haut la belle piste forestière qui semble traverser la zone. C’est gravel à souhait et je n’ai qu’une envie, c’est d’avoir mon vélo pour aller y faire un tour !
Je ne l’ai pas… et j’ai de toute façon un autre objectif pour aujourd’hui. Je reprends donc mon sentier, qui change de côté de la montagne à hauteur de l’entrée du parc naturel, là où la route vue au parking devient piste. Il devient alors très aérien et parfois bien exposé, avec des vues dantesques sur le barranco en contrebas ! C’est un bonheur, même si certains tronçons, très humides, réclament un peu d’attention.
Cela ne dure toutefois pas trop longtemps puisqu’on atteint ensuite un plateau, avec d’un côté le barranco et de l’autre une petite vallée charmante. On reste alors sur le plateau, dépassant quelques cahutes pour filer plein nord. Le sentier débouche sur une zone rocheuse creusée par l’érosion, faisant autant de marmites à eau qu’il y a de trous ! Voici un avant-goût de Cuevas Blancas, qui se trouve en réalité de l’autre côté du petit sommet.
On y débouche après avoir dépassé les roches façonnées par l’érosion et un nouveau petit plateau en pente douce. Les maisons sont toujours debout, certaines encore en assez bon état, d’autres totalement délabrées. On découvre un four, un salon avec encore de la vaisselle et du mobilier datant d’une bonne soixantaine d’années. Ce village de Cuevas Blancas s’est très certainement vidé au même moment que les autres, alors qu’un grand exode rural a vidé les îles des Canaries, alors que les ports ont désenclavé les îles et que les conditions de vie se sont rapidement durcies.
Je déjeune sur place avant de reprendre ma route, continuant de faire le tour de la petite montagne du coin. Les « Cuevas Blancas » sont visibles peu après le village, autant de grottes ouvertes ou (partiellement) fermées dans la falaise, que l’on continue de longer sur un chemin de toutes les couleurs. Pour rentrer et faire ma boucle, j’emprunte ensuite un bout de chemin largement moins emprunté qui, s’il rallonge considérablement la boucle proposée par le Rother, m’offre la possibilité de profiter de nouveaux paysages.
Je traverse ainsi la petite vallée vue précédemment, avant de repartir à la montée sur une nouvelle colline, elle aussi creusée de grottes ici et là. Après quelques virages et encore un peu de montée, le sentier très bien dessiné finit par rejoindre le GR et je remonte alors sur les crêtes pour retrouver le paysage du début de la randonnée. La capitale San Sebastian semble très proche, tout comme les roques qui prennent désormais le soleil !
Ce sera le petit bonus de la fin de randonnée, arpenté sous une belle lumière faisant ressortir encore plus fort les multiples couleurs des roches environnantes, à commencer par ce blanc éclatant qui a donné son nom aux Cuevas Blancas. Ma randonnée, à la forme de papillon, s’achève alors que je retrouve l’intersection route/piste et que j’entame la descente vers le parking, profitant encore et encore des sommets ensoleillés.
Le lendemain sera le dernier jour de ce séjour sur La Gomera. Point de randonnée prévue mais une ultime baignade au pescante de Hermigua. Je quitte l’île à regret même si je me réjouis de retrouver La Palma ! J’ai l’impression d’avoir exploré plus sérieusement l’île et pourtant, j’ai encore le sentiment de n’en avoir pas fait le tour ni d’en être rassasié. Cela tombe bien, j’y retournerai fin 2023 et je commence aussi très sérieusement à envisager un voyage en itinérance à vélo (gravel) sur l’archipel…
Les photos de la randonnée à Cuevas Blancas :
