Guadeloupe – Grande-Terre du Moule à la Pointe des Châteaux

Ce matin-là, il fait un temps incroyable sur les deux blocs de la Guadeloupe et la Soufrière est totalement dénudée. Cela aurait été le matin parfait pour en faire l’ascension… mais le programme était autre car c’est Grande-Terre qui devait nous recevoir une nouvelle fois. Pour la balade, l’idée était de se focaliser sur la côte Est de l’île avec notamment la fameuse Pointe des Châteaux, le point le plus oriental de l’île.

Je commence toutefois par une première escale au nord du village du Moule, toujours sur la trace des esclaves ayant peuplé et fait vivre l’île au profit d’autres. Ces esclaves ont parfois eu la chance d’avoir des sépultures, parfois moins. Les cimetières d’esclaves sont toutefois souvent mal référencés ou indiqués et ils sont souvent redécouverts au gré des marées car souvent placés au ras des flots.

C’est le cas du site de l’Anse Marguerite, que l’on peut visiter et arpenter mais où il n’y a finalement « rien à voir ». C’est un lieu de mémoire, des tombes furent mises au jour ici, explorées et étudiées, afin de faire le lien avec une époque, un lieu d’exploitation et peut-être de donner à des descendants un lieu où venir honorer telle ou telle branche d’une famille. Un lieu paisible où on marche un peu sur la pointe des pieds. Ce n’est pas notre place, ce n’est pas notre mémoire directement, mais c’est une part de notre héritage dont il faut avoir conscience.

Etape suivante, ouverte assez rarement à la visite et que j’observerai donc de l’extérieur : la maison Zevallos. Il s’agit d’une ancienne habitation coloniale au style bien particulier, dont une version identique se visite également à Pointe-à-Pitre, à savoir le musée Saint-John-Perse. Un bel endroit assurément, la visite sera peut-être pour un prochain voyage.

Juste à côté, il ne faut surtout pas manquer la Porte d’Enfer, celle du Moule en tout cas ; car il en existe une autre plus célèbre un peu plus au nord. L’endroit est sauvage, photogénique au possible et offre la possibilité d’une petite promenade sur les falaises, avant de descendre au ras des flots, sur le plateau corallien battu par la force de l’océan.

Dans le même registre « plateau corallien battu par les flots », la Pointe des Châteaux est bien sûr l’étape logique suivante. Cette péninsule effilée qui s’enfonce dans l’océan est l’endroit le plus visité de Guadeloupe et cela se sent un peu. Il y a ici beaucoup plus de monde qu’ailleurs depuis le début de mon séjour. La proximité des grandes plages de Grande-Terre est également une raison à cela mais l’endroit mérite dans tous les cas sa renommée.

Au bout d’une route qui semble interminable, on débouche au parking aménagé à quelques centaines de mètres du promontoire surmonté d’une grande croix. D’un côté, un littoral déchiqueté et battu par les vagues, avec du corail acéré et découpé par la force de l’océan. De l’autre, quelques bouts de plage beaucoup plus tranquilles et des eaux cristallines, avec tous les villages balnéaires de l’île. La Pointe des Châteaux fait la jonction entre ces deux mondes. Il paraît que le coucher de soleil y est très beau mais j’aurais plutôt tendance à y venir pour voir le soleil se lever en face de moi et illuminer l’île derrière moi, avec la Soufrière en arrière plan.

La journée n’est pas terminée pour autant… car il manque encore une baignade pour qu’elle soit complète ! Direction la plage de Bois Jolan, réputée très familiale et locale en comparaison à d’autres plus proches de Sainte-Anne ou Saint-François. Cela se confirme sur place, ambiance très cool, détendue et familiale en effet ; avec ce joli bonus qu’est le couvert végétal donnant directement sur l’eau, permettant tantôt de griller au soleil ou de s’en protéger le temps d’une petite sieste. Parfaite, cette plage.

La carte de cette journée :