Dernier jour à La Gomera, je n’ai pas vraiment envie de partir le soir-même à dire vrai. L’île m’a reconquis avec vigueur, avec ses immenses barrancos, ses roques incroyables, sa belle forêt sommitale et sa tranquilité. Je me suis gardé pour la fin le coin de l’île que je crois préférer : celui de Vallehermoso.
Si Hermigua constitue un très joli village, avec son barranco verdoyant ; celui de Vallehermoso est un peu différent. Plus aride, plus sauvage certes ; mais surplombé par le majestueux Roque El Cano. Et puis quand on creuse un peu, on se rend compte que l’eau est un peu partout tandis que l’océan se cache au bout du barranco, loin, ou derrière une ultime barrière de montagnes.
La ville est vivante, active, paisible aussi. Les villages aux alentours transpirent la tranquillité et je m’en rends vraiment compte en arpentant mon sentier de randonnée du jour, partant de Vallehermoso pour rejoindre le hameau d’El Tion et la crête du Roque Blanco. Je traverse quelques rues et je grimpe sur une crête, Vallehermoso s’éloigne déjà.
La crête continue pendant un moment, surplombant peu à peu la vallée en amont de Vallehermoso, dévoilant le Roque Cano et une autre petite vallée attenante, avec sa ferme perchée au sommet d’un éperon transformé en terrasses agraires.
Le barrage de la Encantadora apparaît soudain, avec derrière lui deux petites vallées profondes. Avant de descendre vers ce prochain point de la randonnée, un petit aller/retour sur une dernière crête sur la droite permet de bien dégager la vue sur le barrage et sur le point de départ de la randonnée.
Après avoir dépassé le barrage, on retrouve un grand sentier carrossable et le GR qui passe là. On ne suit pas ce dernier alors que l’on rejoint une route bitumée. Il faut suivre la route de l’autre côté, sur la portion grimpant sec au dessus du plan d’eau.
Les marquages disparaissent un peu à ce moment-là, il faut en fait bien continuer sur la route jusqu’à quitter le barranco principal et pénétrer dans la petite vallée de gauche, toujours sur la route. Au pied d’un grand rocher où une maison s’accroche en hauteur, le sentier de randonnée reprend, clairement indiqué.
Cela grimpe alors très sec en direction de la Cruz Del Tierno et de la grande grotte qui trône tout en haut de la côte. La grotte n’est accessible à moins de sérieusement crapahuter, alors je continue mon chemin sur la droite, à travers une forêt humide et basse.
La prochaine étape, c’est le hameau d’El Tion. Paradisiaque. Quelques maisons, des champs, un paysage à couper le souffle et un calme à toute épreuve. La route n’est pas très loin, faisant que le lieu n’est pas si enclavé que ça ; mais clairement il se mérite !
La route justement, on la rejoint, pour dépasser ensuite le restaurant du Roque Blanco, d’où l’on domine toute la vallée d’El Tion, le barranco de Vallehermoso semblant désormais bien loin. On suit la route, encore un peu, jusqu’à trouver à main gauche le GR qui redescend vers la ville.
Le GR prend d’abord la forme d’un chemin carrossable par très intéressant, jusqu’à finir de contourner la zone du Roque Blanco pour se retrouver juste en face du hameau d’El Tion. Il se transforme ensuite en petite sente qui descend doucement vers Vallehermoso.
Le Roque El Cano apparaît soudain, bien visible le temps d’un déjeuner sur un promontoire voisin du sentier. Il disparaît de nouveau pour mieux réapparaître à la faveur d’une trouée et d’un petit balcon. De menus roques l’entourent, bien visibles. Je les dépasse, déjà un peu émerveillé.
La suite est encore plus belle, alors que le sentier arrive plein sud sur le roque qui prend le soleil. Il passe ensuite à son pied, massif pour encore mieux plonger côté nord et offrir des vues bien larges de ses flancs et falaises impressionnantes !
Vallehermoso n’est plus très loin, la randonnée est quasiment terminée, superbe de bout en bout ; me confirmant s’il en était besoin avec une petite terrasse ensoleillée à quel point j’aime ce coin de l’île et à quel point j’aime l’île de La Gomera.