Septième jour. Au même titre que le jour précédent, la météo est très fortement bouchée sur la côte nord de l’île, me poussant à me rendre plus au sud, dans la région très sauvage de Mogan. Je décide pour y accéder d’emprunter les routes du centre de l’île, afin de voir si par hasard il y fait beau.
C’est ainsi que, le plafond nuageux franchi, je me retrouve de nouveau aux alentours du Pico de las Nieves pour observer les nuages tenter de franchir la barrière de la caldeira, sans succès. La descente depuis le Roque Nublo vers Tejeda est spectaculaire, le long de la superbe GC-605 ! Décidément, Gran Canaria regorge de routes incroyables…
Me voici maintenant un brin plus bas dans l’île, aux alentours de la ville de Mogan. Le départ de la randonnée (la n°47 du Rother) se situe à quelques pas du lac de barrage Embalse Salto del Perro. Un parcours en aller et retour, avec une pente constante, grimpe au sommet de la Montana de Tauro, un autre sanctuaire antique des populations autochtones.
Malgré le ciel bouché, les paysages traversés sont superbes, très désolés par rapport à la caldeira que l’on devine de l’autre côté du Roque Nublo mais peuplés malgré tout d’une flore épineuse florissante. Quelques ruines, antiques pour certaines, plus récentes pour d’autres, trônent au sommet et alentours du Tauro, donnant à l’endroit une ambiance bien particulière. Une belle rando, en somme.
Après cette petite balade, j’emprunte la superbe GC-200 depuis la jonction 605 – 200, évitant pour cette visite dans l’île la ville de Mogan et la descente vers son pendant balnéaire. Direction plein ouest en direction de La Aldea de San Nicolas.
Sur le chemin, grandiose, on remarque les Charcos Azules, des falaises dont l’érosion a fait ressortir une fresque polychrome qui pousse à s’arrêter en bord de route, sur l’un des quelques miradors de cette route qui monte et descend sans cesse dans un cirque montagneux superbe. La GC-200 est une merveille.
Me voici à La Aldea de San Nicolas, au milieu d’une « mer de plastique », à savoir autant de serres abritant les multiples cultures de l’île qui prolifèrent dans la zone. Il faut bien nourrir l’île et clairement, c’est ici que cela se passe, dans la vallée bien abritée et ensoleillée de La Aldea.
Un peu plus loin, on découvre le port éponyme, avec un petit bout de randonnée qui en part. Il s’agit là de la n°50 du Rother, nous faisant découvrir le barranco del Perchel, superbe et la menue Playa Chica. Le temps s’est encore voilà pour la fin de journée et l’environnement aride est plus supportable. Les couleurs sont en revanche nettement moins belles mais la sauvagerie de la côte ouest est déjà perceptible ici.
Après cette somme-toute belle découverte, je file un brin plus haut, le long de la GC-200 toujours mais avec la mention « impasse » en sus. Ma cible est le « Mirador del Balcon », placé au niveau d’un promontoire rocheux, aménagé pour bénéficier du nom cité ci-dessus. On domine de ce point les falaises abruptes de la côte ouest.
Abruptes est un vain mot tant elles semblent massives et d’une hauteur phénoménale ! La route continue ensuite encore un brin, pendant quelques kilomètres, avant d’être coupée. La GC-200 est fermée, définitivement, malheureusement. Des éboulements l’ont rendue impraticable il y a quelques années et Gran Canaria a décidé de la laisser en l’état, d’autant plus qu’un tunnel était en cours de finalisation à l’époque.
On ressort ainsi au bout du tunnel, toujours sur la GC-200. Le reste de la route jusque Agaete est à couper le souffle mais ne bénéficie malheureusement que de peu d’espaces pour s’arrêter et immortaliser la chose. Sachez en tout cas que cette route mérite d’être parcourue, pour son tracé à pied de falaise d’une part mais aussi pour les vues qu’elle procure, entre falaises immenses et Teide au loin, avec l’océan comme témoin. De quoi se mettre en jambes pour une baignade de fin de journée dans les piscines de Agaete…