Pour cette nouvelle journée en Balagne, plusieurs options s’offraient à moi : un roadtrip ou bien une très longue randonnée ! Je n’avais pas particulièrement envie de passer la journée complète dans l’auto, aussi me suis-je renseigné sur la faisabilité de la randonnée n°9 du Rother (en sens inverse du guide) qui implique de prendre le tramway de Balagne.
Tramway. Balagne. Il s’agit en réalité de petits trains omnibus qui font la liaison entre Calvi et l’Île-Rousse, s’arrêtant dans toutes les petites gares. Ils circulent toute l’année et même si la fréquence est moindre hors saison, il y en a toujours. Vous pouvez d’ailleurs retrouver les horaires et le plan de ligne ici.
Alors je suis descendu de Lumio jusqu’à la petite gare Lumio – L’Arinella située à deux pas du restaurant Matahari et de la résidence club Arinella. C’était parti pour un joli trajet en bord de mer jusqu’à la Citadelle d’Algajola.
La randonnée commence alors, longeant tout d’abord la jolie plage d’Aregno puis bifurquant dans la campagne à travers champs et élevages en direction de Corbara. Le balisage est excellent, même s’il existe de nombreuses variantes. On trouve en tout cas facilement son chemin jusqu’à la belle montée conduisant à ce premier village perché de Balagne.
La vue sur les jolies maisons depuis le chemin est bien agréable, tout comme celle depuis son promontoire religieux où trônent deux belles églises, sous l’oeil des faucons pèlerins qui sont ici légion. Le chemin continue en direction du couvent de Corbara, longeant temporairement la route heureusement peu fréquentée en cette saison.
Les vues sur Corbara et sur la Balagne depuis cette route en balcon sont de toute beauté. On dépasse quelques tombeaux familiaux, tous plus monumentaux les uns que les autres et dans des états d’entretien très variés. Certains tombent pour ainsi dire en ruine tandis que d’autres semblent avoir été construits il y a peu.
On atteint enfin de le couvent de Corbara, que l’on longe pour atteindre un petit bout de chemin grimpant sec à travers les roches, offrant lui-aussi son lot de belles vues sur le clocher du couvent et sur les alentours, village de Pigna en tête.
Un sommet, visible sur la photo ci-dessus à droite, attire l’attention. Il s’agit du Monte Sant’Angelo et c’est la prochaine destination de la randonnée ! La grimpette est assez mal balisée et j’ai du rater une bifurcation à un moment, me retrouvant à gravir la pente au gré des chemins tracés par les chèvres locales. Pas l’idéal… mais je retrouverai le bon chemin à la descente.
Concrètement : après avoir bifurqué à gauche après une clôture, au niveau d’un arbre (chemin bien érodé / visible), il faut aussitôt grimper dans les rochers à gauche (quelques cairns visibles, il faut être attentif) pour continuer la montée en crête vers le sommet. La vue depuis le sommet est idéale pour le déjeuner et permet de dominer toute la Balagne, côté Calvi et Algajola, mais aussi l’Île-Rousse et l’arrière-pays du côté de Sant’Antonino.
On emprunte après la descente un joli sentier communal qui trace tout droit à travers la campagne en direction du village fort touristique de Sant’Antonino. Il ne faut alors pas oublier de se retourner de temps à autre pour admirer le spectacle offert par le couvent de Corbara niché au pied du Monte Sant’Angelo.
Sant’Antonino est enfin à portée de regard, niché sur son promontoire. Le lieu est très prisé des tour operators et même en cette basse saison, il y a quelques cars de baby-boomers ! Autrement dit : je prends un bon café, je me balade dans les ruelles jusqu’au sommet du village et je m’enfuis, vite.
Le sentier descend alors franchement du promontoire en direction de Aregno. On trouve dans ce joli village assez animé la belle église de la Trinité et de San Giovanni, de style roman pisan, avec ses pierres de couleur, son homme prenant son pied et ses belles fresques du XVème.
On traverse ensuite le village, superbe. La suite, c’est un nouveau chemin à travers la campagne et en direction de Lavatoggio. J’ai du me planter à un moment car le sentier devait me mener au couvent de Marcasso puis à Croce… et je me suis retrouvé directement à Croce, avec sa petite église délicate, ses canaux et ses quelques belles maisons.
De Lavatoggio, je ne retiens pas grand chose, si ce n’est les voitures du Tour de Corse historique traversant le village en pétaradant, en liaison vers le parc fermé de Calvi. Quelle vue que d’apercevoir ces voitures anciennes avec la Balagne comme paysage ! Je quitte Lavatoggio en direction de la petite chapelle de San Giovanni di Venti, perchée à mi-hauteur et offrant de belles vues vers les points traversés plus tôt dans la journée.
On traverse ensuite un joli plateau délimité par les Capu Bracajo et Capu d’Occi. Au milieu de tout cela, avant d’entamer la descente vers Lumio, on découvre de nombreuses vaches gardant la petite et délicate chapelle de Notre-Dame de la Stella.
Le soleil est en train de gagner la partie sur les nuages ayant tantôt assombri le ciel, tantôt donné une drôle d’ambiance au paysage alors que j’emprunte les marches menant au centre-ville de Lumio. Les jambes commencent à lâcher, à dire vrai. C’est un peu normal après plus de 23 km de marche et 1000 mètres de dénivelée !
Autant vous dire que la Pietra dégustée chez U caffe a Mossa et le coucher de soleil de nouveau dantesque sur le golfe de Calvi furent amplement appréciés !
La carte de cette journée de randonnée en Balagne :
Où boire un verre à Sant’Antonino ? Où boire un verre à Lumio ?
Pour Lumio, vous savez déjà que U caffe a Mossa est parfait. Pour Sant’Antonino, la petite pause s’est faite en contrebas de la vieille ville, à deux pas de l’église. L’endroit n’est pas référencé dans Google mais vous ne pourrez pas le manquer !