La météo s’annonçant un peu plus compliquée en ce 27 décembre, il a fallu aller chercher les coins sans trop de nuages et les alentours de Hermigua, du moins la partie en basse altitude, semblaient bien répondre à la problématique ! Direction les hameaux d’El Palmar et Taguluche, au départ du col qui domine Hermigua avant de plonger vers la playa de la Caleta et la Punta San Lorenzo. Les nuages sont bel et bien là mais ils semblent respecter tranquillement les modèles météorologiques, généralement plutôt fiables sur l’archipel des Canaries. C’est parti pour une petite boucle sympathique.
Le sentier, empruntant d’abord une belle piste, montre des paysages typiques de La Gomera. Petits et grands barrancos descendent vers l’océan, creusés et drainés par l’érosion qui a raboté l’île volcanique. Le soleil se laisse apercevoir de temps à autre, illuminant soudainement telle ou telle zone tandis que quelques maisons parfaitement isolées se montrent en contrebas. Le sentier les rejoint et traverse ce petit hameau parfaitement entretenu avant de remonter vers El Palmar.
Il n’y a plus de vie ici et c’est bien dommage car la vue est de toute beauté. Une maison sur les hauteurs domine la zone, un ensemble agricole en contrebas est en cours d’écroulement. Le spectacle, avec ces nuées omniprésentes, est quelque peu mélancolique, aussi je continue ma route jusqu’à un petit col plus loin à l’est. C’est ici que je découvre une vieille route quasiment détruite, à flanc d’une falaise incroyable. Des panneaux annoncent bien sûr le danger encouru en l’arpentant…
Je m’y glisse, rapidement, en me concentrant sur mes pas mais en observant de temps à autre l’incroyable à-pic à ma gauche et les vues dantesques sur la Punta San Lorenzo. Au loin, quelques terrasses et des ruines sont visibles, dans un cirque montagneux d’altitude. Les nuages s’accrochent aux falaises qui ceinturent la zone, donnant une ambiance encore plus particulière à la découverte du hameau, celui de Taguluche donc. Je me promène ici et là, découvrant les ruines, continuant mon chemin à travers champs et en me faisant enguirlander par un groupe de chèvres d’habitude bien tranquilles ici.
Le Teide trône au loin, bien en vue. Les pics et falaises surplombant les maisons sont sublimes et seule une maison semble en bon état, fraichement peinte et à priori légèrement équipée. Une retraite pour se couper du monde ? Un coin pastoral pour le dernier berger du coin ? Sûrement pas une location de vacances, pour sûr ! Je rebrousse chemin et reprend le chemin défoncé qui protège la zone d’un accès trop facile. La ferme désolée est ma prochaine étape, charmante à souhait avec son épave de… Jeep ? Jimny ? Je ne sais pas. Je continue mon chemin pour aller me baigner au pescante, avec une forte envie de revenir dans le coin, sous le soleil, peut-être d’ailleurs pour voir le coucher de soleil sur Tenerife.