Le temps est superbe pour cette première journée sur La Gomera et je décide d’aller dans un coin encore inexploré de l’île, à savoir son quart sud-est, entre la capitale San Sebastian et Laguna de Santiago, à El Cabrito. Le point de départ de la randonnée m’est en revanche connu puisqu’il s’agit du même que l’une des premières randonnées effectuées sur l’île, le mirador Degollada de Peraza !
Je retrouve, de bon matin cette fois, les vues superbes sur le barranco de La Laja, avec le Teide et la côte ouest de Tenerife en fond. Après quelques virages de ce sentier en balcon où il fait bien frais, les « roques » de La Gomera apparaissent également, silhouettes massives se découpant sur les flancs de l’île. Le sentier continue sur le GR, partant à l’assaut des collines surplombant la côte est de l’île.
La vue se dégage complètement sur Tenerife mais aussi vers le sud-est, où je découvre quelques petits roques et des barrancos s’enfonçant profondément dans les montagnes. C’est dans cette direction que le sentier bifurque, descendant désormais sans coup férir vers un premier sommet rocailleux puis le contournant pour rejoindre une ancienne ferme et ses quelques vaches (une rareté, sur La Gomera).
La descente continue jusqu’à de nouvelles roches et autant de panoramas incroyables. C’est un enchaînement de délices visuels et la météo est toujours parfaite ! J’aperçois un promontoire rocheux qui semble suspendu dans le vide au dessus du barranco, c’est la photo qui illustre cet article et cet endroit est à couper le souffle. Le sentier balcon qui y mène est splendide et, posé sur les dalles volcaniques qui constituent le promontoire, on a une vue dégagée sur la côte et la plage d’El Cabrito.
Il est encore trop tôt pour la pause déjeuner mais cela aurait fait une belle pause… Je me rends toutefois bien compte que je suis encore très haut et qu’il me faut rejoindre le barranco et la plage d’El Cabrito, pour ensuite songer à grimper jusqu’à mon point de départ ! Alors je descends, encore et encore, vers le fond du barranco, herbeux et sauvage.
El Cabrito, c’est aussi un site naturel protégé et cela se voit : il n’y a simplement personne jusqu’à ce qu’on atteigne les alentours de la plage. Un ancien site de transformation (de poisson ?) a été rénové et transformé en résidence tout à fait charmante et semble-t-il assez autonome en énergie et aliments, en témoignent les multiples champs et vergers en amont de la plage.
Je m’installe sur cette dernière, avant les constructions, pour la pause déjeuner et la pause baignade, l’océan étant calme à souhait. Difficile de s’arracher de là mais une grosse remontée de plus de 1000 mètres m’attend ! Elle est longue mais elle est splendide, avec d’abord des vues sur El Cabrito et Tenerife, le panorama devenant de plus en plus large.
Ensuite, c’est un paysage typique du sud de La Gomera, avec d’anciens champs délimités par des pierres sèches, des fermes abandonnées en grand nombre et des coins ressemblant fort à de petits paradis, très rudes, mais dont l’isolement fait forcément rêver le citadin en mal de grands espaces. Un roque abrite dans ses anfractuosités une ancienne ferme de toute beauté, avec son ancien four, son mortier / pilon et ses abreuvoirs.
Le point de départ n’est plus très loin et je suis la trace GPS plutôt que les panneaux. La conclusion de la randonnée est un raidard particulièrement pentu juste en dessous du mirador, qui se termine par ailleurs dans le jardin d’un particulier ! Heureusement, il n’y a pas de chiens et la porte du jardin est ouverte… mais je suppose donc que ce n’est plus vraiment le sentier officiel. Pensez donc plutôt à contourner, même si cela signifie d’emprunter la route sur quelques centaines de mètres !
En bref : El Cabrito est une randonnée exigeante mais infiniment gratifiante avec des paysages variés qui vous prennent à la gorge à chaque détour du sentier ! Un régal comme La Gomera sait en offrit beaucoup.
Les photos de la randonnée vers El Cabrito :
