Corse – randonnée dans la vallée du Fango, de Porto à Calvi

Porto et son golfe, c’est fini ! Direction Calvi, Lumio, la Balagne ! Cette région, traversée il y a de nombreuses années, m’a laissé un souvenir assez impérissable et très doux de la Corse. Aussi en prends-je la route avec plaisir, avec gourmandise même en sachant que le Tour de Corse historique va arpenter ces mêmes routes d’ici à quelques jours, quelques heures même !

Depuis Cristinacce, je reprends la route vers Girolata. La lumière matinale est délicieuse et la route, déserte. Passée Bocca a Croce, la route s’élève rapidement jusqu’à atteindre un col de moyenne altitude, Bocca Di Palmarella, d’où la vue est incroyable, tandis qu’un promontoire plus bas sur la route permet d’admirer les premiers contreforts de la Balagne, dans le ravin de Frassiccia.

Quelques kilomètres de virages plus loin, on approche de Galeria mais on bifurque à droite, dans la vallée du Fango qui s’élargit ici pour rejoindre la mer. Il faut alors parcourir quelques kilomètres supplémentaires, entre les flancs de la vallée et un épais maquis peuplé de quelques maisons et rejoindre le pont de Tuvarelli. C’est ici que démarre notre randonnée qui va nous ramener jusqu’à l’entrée de la vallée, au Ponte Vecchiu.

C’est parti pour une belle marche, tantôt au soleil tantôt à l’ombre, de 4 km à l’aller et autant au retour. La vallée du Fango est d’abord bien visible au niveau du pont, puis disparaît tandis que l’on contourne quelques obstacles. Le chemin revient alors au bord de l’eau, offrant des vues superbes en amont comme en aval.

La tentation est grande de se baigner mais il est encore tôt. Alors on continue pour atteindre une belle zone de piscines où quelques personnes s’ébattent déjà. Plus loin, ça casse la croûte au pied du Ponte Vecchiu. La vue depuis son faîte est superbe, d’un côté comme de l’autre !

On repart alors par le chemin de l’aller, en quête de l’endroit idéal, solitaire et calme, qui accueillera le déjeuner et bien entendu, la baignade ! C’est chose faite peu ou prou à mi-parcours mais vous pourrez trouver votre bonheur à peu près partout hors saison. En saison, c’est sûrement une autre histoire…

Je reprends la route en direction de Calvi. Hors de question de passer par les terres, il faut longer la mer ! La vieille route qui va de Galéria à Calvi est de toute beauté, longeant les flots à la bonne hauteur, celle qui vous permet de savourer le bleu éclatant de la mer tout en conservant les détails de la côte.

Le bitume n’est pas dans un état remarquable, on imagine en tout cas au vu du nombre de virages passionnants que les concurrents du TdC historique vont s’amuser le lendemain ou surlendemain matin ! Les paysages splendides s’enchaînent donc, pour le plus grand bonheur du conducteur et de la passagère.

On dépasse l’agréable restaurant de mes souvenirs, U Nichjaretu, avant de monter saluer Notre Dame de la Serra, sur son promontoire dominant au sud l’incroyable golfe de Calvi. J’avais oublié à quel point c’est beau, ici.

Le temps a filé mais il en reste encore assez pour envisager une balade dans la Citadelle de Calvi ! J’ai envie d’arpenter de nouveau ses hauts murs, de profiter des vues superbes sur la Balagne depuis sa ceinture de remparts, de voir l’ancien palais des Gouverneurs, la cathédrale Saint-Jean Baptiste et tant d’autres petites rues et placettes plus bas en ville…

Il n’y a pour ainsi dire pas un chat, c’est la mi-octobre et la ville semble s’endormir durablement pour l’hiver. La plupart des bars et restaurants sont fermés et n’ont pas l’air d’avoir prévu de rouvrir le soir d’ailleurs. C’est calme, très très calme. On a la sensation par moments d’avoir le lieu pour soi. Alors il y a comme une pudeur, on a peur de gêner, on redescend prendre le soleil au bord de l’eau, avec les murs qui scintillent au soleil descendant et l’eau qui clapote gentiment devant soi. T’es belle, Calvi.

La carte de cette journée de randonnée et roadtrip :

Où boire un verre à Calvi ?

J’ai bu un verre sur le port de Calvi, au bar de La Tour, avec la citadelle dans mon dos… Il y a pire dira-t-on, même si j’aurais bien aimé boire un coup dans la citadelle, pourquoi pas chez Tao d’ailleurs !

Où dormir à proximité de Calvi ? Où dormir à Lumio ?

Voulant éviter une certaine forme de tourisme balnéaire qui ne me plaît trop guère aux environs immédiats de Calvi, j’ai préféré m’exiler de l’autre côté du golfe, en sachant aussi bien que les couchers de soleil y sont fameux. Je me suis ainsi retrouvé dans cette incroyable maison. Vieille demeure Corse typique, une belle histoire familiale, un hôte adorable en tous points, un balcon à chialer tous les soirs (et matins)… Voici la vue du balcon, ce soir-là, en arrivant.