Dans les multiples randonnées à faire de La Palma, il en est une que j’avais délibérément mis de côté, lui préférant d’autres tronçons censés être « plus beaux » : le Pico de la Nieve. Il s’agit de l’un des sommets emblématiques de la caldera de Taburiente et je n’y étais pour le moment jamais allé ! Mon ferry pour Tenerife étant en fin d’après-midi et mon chemin vers le port me faisant passer par les hauteurs de l’île, c’était une bonne occasion d’aller faire un tour sur ce sommet.
Le sentier est extrêmement agréable, démarrant dans la forêt de pins du côté est de l’île. On est au frais et à l’abri pendant un moment, avant que la forêt ne finisse par s’éclaircir pour laisser la place à un paysage sensiblement plus désertique mais toujours doté d’une végétation assez riche. Les nuages, bien présents sur la côte est depuis le début du séjour, sont bien là et remontent petit à petit vers les crêtes. Pas d’inquiétude toutefois, ils devraient plafonner un peu en dessous de 2000 mètres d’altitude.
La montée reste assez douce mais elle s’arrondit encore à l’approche de la crête sommitale. La vue sur la caldera de Taburiente se découvre d’un côté, avec à ma droite le Pico de la Nieve, petite butte supplémentaire à gravir. Les conditions météo étant splendides (belle lumière, pas de calima cette fois-ci), j’ai envie de prolonger un peu la balade et je m’engage sur le sentier de crête de la caldera en direction du nord.
Je n’ai pas vraiment d’objectif si ce n’est l’heure du ferry à ne pas rater ! Je marche à bonne allure, savourant le soleil dans mon dos, les vues incroyables à ma droite comme à ma gauche et je scrute la carte. Un petit sommet se nomme « El Cotillon » et je me dis que cela fera une bonne fin de randonnée et de séjour à La Palma ! C’est une bonne idée puisqu’il y a une sorte de petit promontoire qui donne sur la caldera de Taburiente, idéal pour la pause déjeuner et avec vue sur le nouveau volcan Tajogaite qui fume au loin.
Après avoir rebroussé chemin, je gravis le Pico de la Nieve, n’y trouvant pas de vues particulièrement plus belles qu’ailleurs mais un drôle de calvaire sur lequel trône un corbeau de toute beauté. Les corbeaux de La Palma sont d’ailleurs de taille imposante et, comme tous les corbeaux, très intelligents et curieux. Je les aime beaucoup, ces oiseaux de mauvais augure !
Pour redescendre, je fais une petite boucle en suivant le chemin de crête vers le sud et remonte ensuite vers un site là-aussi très connu et que je n’avais encore jamais visité : les pétroglyphes de la Erita, juste à côté du Pico de la Sabina que je gravis aussi en faisant une bouclette à pieds. Les pétroglyphes sont « malheureusement » grillagés mais je me doute bien que c’est le prix à payer pour qu’ils ne soient pas dégradés par d’illustres imbéciles.
Il est temps de filer vers la voiture, en traversant de nouveau les pins et dans une ambiance de plus en plus fantasmagorique alors que les nuages ont progressé vers les hauteurs et nimbent la forêt d’une brume mystique. La fraîcheur revient, même si le soleil se bat un peu plus qu’au petit matin pour faire monter la température. Je reprends la route vers le port. J’ai d’ores et déjà envie de revenir à La Palma…