Canaries – Tenerife – Jour 2 – randonnée dans les Cañadas del Teide

Pour cette ultime journée, j’avais encore le choix entre l’Anaga et le Teide mais c’est encore ce dernier qui l’a emporté, la faute à de trop nombreux nuages sur les sommets du joli parc rural que j’aime tant. La zone délimitée, plusieurs options là-aussi disponibles : soit randonner beaucoup… soit se promener tranquillement pour dérouiller les jambes une dernière fois avant de repartir.

La raison (ou la fainéantise ?) a gagné et me voici ainsi en route pour les Cañadas del Teide. Il s’agit là de la grande zone plutôt plane qui entoure le plus récent cône du Teide. Cette gigantesque caldera est le résultat de l’affaissement d’un énorme volcan il y a plus de 300.000 ans, créant un écosystème très singulier à plus de 2000m d’altitude, très sensible aussi.

De nombreux parcours de randonnée y sont tracés, qu’il convient d’ailleurs de respecter scrupuleusement afin de préserver la faune et la flore des Cañadas. Je gare pour aujourd’hui ma voiture au niveau du restaurant et de l’accueil du parc de El Portillo. C’est parti pour deux petites bouclettes aux environs immédiats, pour un total de 3h30 de marche.

Je commence par une petite montagne visible depuis le parking. Il s’agit de l’Alto de Guamaso, un petit volcan qui domine la côte nord. Le sentier, très court et sans aucune difficulté, en fait le tour, offrant de belles vues sur le Teide, sur la Orotava, sur l’Anaga au loin : bref, sur toute la côte nord de l’île. Superbe et facile.

De retour à El Portillo, on entame la seconde partie de la randonnée, autour de la montagne de las Arenas Negras. Zones noires, disent-ils… C’est peu visible au début, à la montée, alors que l’on s’engage plein est sur la pente, dépassant très rapidement l’Alto de Guamaso à notre gauche.

Le Teide semble toujours boucher l’horizon et c’est à dire vrai compliqué pour de ne pas m’arrêter toutes les deux minutes pour le photographier avec une perspective un peu différente ! Fort heureusement, il disparaît pour un temps alors que le sentier bifurque au sud, s’insérant entre la montana del Cerrilal et celle d’Arenas Negras.

Il réapparaît enfin, comme enchâssé dans la caldera car le chemin nous a mine de rien fait grimper quelques mètres et descend abruptement vers le plancher des vaches. L’effet de relief est donc assez saisissant, bien aidé aussi par quelques singularités géologiques. Je redescends doucement, rejoignant une plaine désolée.

Ce 31 janvier 2018 est bien agréable jusqu’à cet instant précis. La nouvelle me cueille là, sèchement, au milieu de ces roches magnifiques et sous l’oeil du géant endormi. Ma cousine est partie cette nuit-là, laissant derrière elle son mari, ses trois petits gars, la famille aussi et moi avec même si nous nous étions éloignés depuis de nombreuses années.

J’avais passé deux jours magnifiques en sa compagnie en août dernier, ayant enfin eu ma première conversation d’adulte avec elle, à 35 ans révolus. L’occasion de se connaître enfin, de se dire des choses d’avant et de demain, un vrai moment d’affection et de respect à mes yeux. C’était aussi une forme d’adieu, sauf que je ne le savais pas mais qu’elle s’en doutait sûrement, reprenant une nouvelle fois la lutte contre le cancer.

Alors je pleure, là, au milieu du désert. Le reste n’a plus d’importance. Je chéris ces vues, je chéris cette baignade du soir, le soleil qui se couche sur une belle année de plaisirs, de travail, d’amour et de joies, de difficultés parfois et cette douleur finale. Mais j’ai cette belle chance de pouvoir continuer, moi.

C’est tristement banal de dire que la vie peut s’arrêter dans la quarantaine, dans la cinquantaine, avant, même. On l’oublie parfois mais certains et certaines se chargent de nous le rappeler. C’est tristement violent et injuste, une nouvelle fois. J’ai repris ma dose de rappel, je vais prendre soin de moi, de celle que j’aime, de ceux qui me sont chers.

La carte de cette journée de randonnée et roadtrip à Tenerife :

Où boire un verre dans les Cañadas del Teide ?

Le bar / restaurant El Portillo, située à la croisée des routes, est parfait pour prendre le soleil tout en sirotant un café vraiment pas mauvais, une bière légère et quelques pâtisseries maison réussies. Pour repartir, si le coeur vous en dit et si vous logez au nord-est de l’île, empruntez plutôt la superbe route de la dorsale, la TF-24 : il y a moins de monde et elle est incroyable !