Canaries – El Hierro – Jour 6 – au sommet du Pico Malpaso

Dernier jour à El Hierro… Je ne suis pas triste de partir à dire vrai, non pas que j’en aie assez de cette île remarquable mais j’ai tout bonnement hâte de retrouver mon île préférée : La Palma. Toutefois, pour en finir convenablement avec cette belle découverte, je me demande ce qui est faisable pour en prendre une dernière fois plein la vue !

La réponse est souvent au sommet et c’est encore une fois le cas : le Pico Malpaso nous attend… Il s’agit du sommet le plus élevé de l’île et ce matin-là, il fait encore un temps formidable. Les 1501 mètres sont dénués de nuées et je grimpe donc la belle route forestière au dessus de Tigaday pour rejoindre Hoya del Morcillo.

Vous me direz qu’il y a des accès plus directs et faciles au Pico Malpaso et c’est vrai. J’avais toutefois envie de randonnée dans la belle forêt de pins de El Pilar, traversée trop vite à mon goût lors de ma journée dans le sud de l’île.

Après une jolie petite marche forestière, qui grimpe doucement, on atteint au prix de quelques détours le sommet du Mercadel. Il s’agit d’un petit sommet volcanique, colline dénudée à l’exception d’un pylône et d’une station de surveillance incendie qui donne sur le flanc sud de la dorsale.

On découvre depuis ce promontoire le Pico Malpaso bien sûr, mais aussi toute la forêt environnante et la frontière bien marquée entre le domaine du végétal massif (les pins) et celui où la roche règne en maître. De l’autre côté, la mer, la Restinga, un autre monde, si près, si loin ; comme le Teide, là-bas, au loin.

Le chemin repart ensuite à l’attaque du Pico Malpaso, via une montée globalement bien abritée. Je me suis trompé à un moment, empruntant l’un des sentiers alternatifs de l’île plutôt que de prendre le GR. C’est bien cette option qu’il faut choisir, elle est plus spectaculaire – quand bien même je l’emprunterai de toute façon au retour !

Voilà le sommet du Pico Malpaso, battu par une brise légère. El Golfo s’étale dans toute sa splendeur. La Palma me fait des oeillades au loin. Quelle vue, pour finir avec El Hierro, quelle vue !

Le retour se fait donc via le GR, sur la crête. Je traverses les roches dénudées, les scories volcaniques, le grand chemin filant au dessus des pins en plein soleil. Je dépasse enfin le petit sommet de la Tenerista, joliment formé, pour rejoindre un bout de route qui me ramène sur la HI-1. Là où j’avais bifurqué le jour précédent vers la côte nord, à hauteur de l’ermita San Salvador, je file cette fois plein sud pour une descente rapide sous les pins, avec Hoya del Morcillo.

La journée étant bien loin d’être terminée, je me dis qu’une ultime visite – avant une ultime baignade bien sûr – serait la bienvenue ! Me voici à l’EcoMuseo de Guinea, à quelques encablures seulement de Frontera, au pied des falaises est de El Golfo.

Il s’agit en réalité d’un ancien village, habité dès le XVIIème siècle et seulement vidé de ses derniers occupants à l’horizon de 1970… Autrement dit, on y découvre différents styles architecturaux et différents modes de vie des paysans de El Hierro lors de leur migration vers la plaine.

Les maisons et bâtiments sont remarquablement entretenus, avec un vieux four à chaux, des maisons datant du XVIIème, des tubes volcaniques aménagés en cave, une superbe citerne malheureusement pas éclairée lors de ma venue et de nombreux autres édifices et jardins. Un vrai régal, vraiment, visitez-le !

Fin des réjouissances. El Hierro, c’est terminé. Faut-il venir dans ce petit bout des Canaries ? Indubitablement oui. La variété des paysages est surprenante pour un si petit bout de terre et l’île offre par ailleurs des vues incroyables avec sa géologie tourmentée par l’écroulement des falaises d’El Golfo.

Son visage très rural, sa nature bien préservée et sa volonté permanente de (sur)vivre durablement sont également une bonne raison de venir pour prendre quelques leçons et idées, tandis que les habitants sont affables et accueillants, discrets aussi.

El Hierro est encore préservée des masses de part son statut à part et la relative faiblesses de ses infrastructures. L’absence quasi absolue de sources sur l’île rend tout autre développement impossible et c’est tant mieux. Si demain le monde s’effondre, ce bout de terre perdu dans l’océan pourrait bien être un havre intéressant…

Je le quitte à regret. Je crois que j’aurais aimé passer deux ou trois jours de plus sur place mais cette semaine quasi pleine représente un bon compromis pour qui veut vraiment prendre le temps de faire connaissance avec l’île tout n’y passant pas « trop » de temps afin d’aller voir le reste de l’archipel.

La carte de cette journée de randonnée et roadtrip à El Hierro :