Bangkok, cité culte, attachante et bordélique

S’il est des villes qu’il faut absolument voir, vivre et visiter, Bangkok en fait partie. Tantôt bordélique, dégueulasse, époustouflante, charmante, moderne, archaïque, vivante, endormie parfois, cette ville a une âme, un je ne sais quoi qui la rend désirable et détestable à la fois. Le premier contact est difficile et puis on finit par s’habituer à sa folie, à son rythme et son activité trépidante. Lorsqu’on y retourne en fin de voyage, on se surprend à bien l’aimer en sélectionnant les endroits que l’on chérit, à observer d’un autre œil ceux qui nous avaient déplu… Trois journées auront suffi à me faire tomber amoureux de cette ville atypique, symbole parmi d’autres d’une péninsule en ébullition. Cet article sera fleuve, une sorte de pêle-mêle de tout ce que j’ai pu y voir…

Je commence par le marché aux fleurs, situé aux abord du fleuve Chao Phraya, élément incontournable et constitutif de la ville. Il faut absolument y aller la nuit et déambuler parmi toutes celles et ceux préparant les offrandes des temples, alimentant ainsi la vie religieuse de la ville, il faut se perdre aussi, entre ruelles et grandes halles, sentir, toucher, acheter quelques en cas et passer ici du temps, quelques heures finalement calmes au milieu d’une activité trépidante.

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Dans le même registre, le quartier de Yaowarat (Chinatown) est un délice le soir venu. Toute l’activité se concentre dans cette artère majeure et dans les quelques ruelles avoisinantes. Une fois un ou deux pâtés de maison franchis, le calme règne et c’est une autre ville, silencieuse et endormie que l’on découvre. Le contraste est saisissant et l’on passe non sans être perturbé de l’atmosphère chaleureuse et bordélique des restaurants de rue (dont quelques uns de fruits de mer à se damner et se faire exploser la panse chaque soir) à de grandes rues vides nous menant au premier et second hôtel de ce double séjour dans la ville. Clairement l’endroit dans lequel j’ai pris le plus de plaisir à déambuler le soir et surtout, à me restaurer après de longues journées de marche !

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Parlons maintenant du fleuve et de son ballet incessant de bateaux, de long tail boats et de péniches chargées à craquer de riz et autres denrées produites en amont. Il est indispensable de prendre souvent le bateau ici, que ce soit un long tail boat ou bien les navettes qui descendent et remontent le flux d’un embarcadère à l’autre. Si le temps ne vous est pas compté, évitez les versions rapides (fanions bleus si je me souviens bien) ne desservant que les principaux embarcadères, ils contiennent une majorité de touristes et l’ambiance est toute autre sur les autres embarcations aux fanions jaunes notamment ! La Chao Phraya est certes sale mais elle représente parfaitement Bangkok et donne une autre vue de la gigantesque cité.

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Dans un autre registre, la grimpette jusqu’au sommet du mont artificiel abritant le Phu Khao Thong (Golden Mount) vaut le détour puisqu’elle donne là-aussi une autre vision de la ville, à 360°. D’un côté, la ville moderne et ses buildings, ses bars tendance et autres. De l’autre, la vieille ville et ses temples, le fleuve et plus loin la banlieue sillonnée par les khlongs, ces canaux qui traduisent le côté « Venise de l’Asie » de Bangkok et la dangerosité pour la ville de la montée des eaux.

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Après cette vue apaisante, je reviens justement sur ce qui est certainement le seul coin véritablement paisible de la ville : la maison de Jim Thompson, seules habitations traditionnelles en teck de la ville également, nichées non loin du quartier moderne. Ce havre de paix mérite que l’on s’y arrête et s’y repose après les sollicitations incessantes de Bangkok. Je ne vous détaillerai pas ici l’origine du lieu, il faudra vous y rendre pour le savoir ou consulter le site de la fondation du même nom. Une chose est sûre : après une matinée et un début d’après-midi fort actifs, cette halte m’a fait le plus grand bien.

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Pour quitter cet endroit, il existe plusieurs solutions. La première serait de prendre un transport, quel qu’il soit, pour repartir vers le centre. Il existe une autre solution qui consiste à remonter le khlong longeant la maison jusqu’au cœur de la ville. La distance est loin d’être courte et la balade permet de se plonger dans le quotidien des habitants qui se massent le long des canaux. Animaux de ferme, linge qui sèche, petites échoppes et garages, saleté partout. On finit par sortir du chemin longeant le canal par une espèce d’échelle donnant sur une grande route ! Pas vraiment un sentier touristique, vous l’aurez compris, mais un passage obligé pour qui veut voir Bangkok autrement.

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Pour finir une journée, ou bien se poser un instant à peu près au calme, il existe un coin à deux pas de Khao San Road (n’y allez-pas, c’est d’une laideur immonde) : Rambuttri Village. La fameuse rue n’est qu’à quelques centaines de mètres tout au plus mais c’est un autre univers ici. Quelques bars, quelques salons de massage et échoppes éparpillées, un temple de l’autre côté de la rue et surtout pas mal d’ombre… Siroter une bière, étendre les jambes, aller se faire masser rapidement, voilà de quoi se détendre sans aborder l’immonde Khao San, tout juste bonne pour les soulards et les vieux avec leurs filles, de ce que j’en ai vu…

On parlera temples et parcs une prochaine fois… Là j’ai besoin de me replonger dans mes souvenirs des balades sur la Chao Phraya. Bangkok me manquerait presque.