Aude et Pyrénées-Orientales – Pech de Bugarach et Gorges de Galamus

Voici ce qu’on appelle une belle journée… de celles qui commencent avec quelques doutes et qui s’achèvent avec la certitude d’avoir bien fait et d’en avoir pris plein les yeux ! Ce matin-là, au départ de Céret, je prends le chemin des Corbières. Il fait un temps superbe… mais au loin, ça a l’air nettement moins bien.

Le programme du jour est simple : faire l’ascension du sommet du département de l’Aude, à la frontière avec les Pyrénées-Orientales : le Pech de Bugarach. En arrivant au petit parking au pied du massif rocailleux, c’est un peu la douche froide. La traversée des Gorges de Galamus s’est bien passée (j’y reviendrai) mais la météo en a profité pour changer du tout au tout.

Allez, qu’importe, on entame l’ascension avec l’espoir que le vent à décorner les cocus qui souffle au pied de ce drôle de pic aura sa petite influence sur les nuages qui s’accumulent et se font presque menaçants. La bonne nouvelle en attendant, c’est que la première partie de la montée de 650m de D+ se fait en forêt.

La pente est plutôt constante, pas vraiment éprouvante, ce d’autant plus qu’on est abrité de l’éventuel soleil ou du vent ! On découvre à la faveur de quelques trouées un paysage de toute beauté, dominé par les falaises abruptes que l’on contourne plus au moins en passant d’un lacet à l’autre du sentier.

La forêt finit par s’effacer et le vent se fait pressant, agressif, oppressant même à la hauteur du « Col de la Pique Grosse ». Quel drôle de nom me direz-vous ! Il faut dire qu’elle est grosse, la pique en question, quand on s’aventure sur le petit détour du sentier principal, vers l’ouest.

La vue sur Bugarach est superbe, tandis que le panorama désormais découvert s’étend jusqu’aux Pyrénées lointaines ! Les sommets enneigés sont autant d’appels à la randonnée mais le but du jour est derrière moi, grand mamelon dénudé et désolé, battu par le vent qui cherche à me faire tomber des falaises !

Il reste encore pas loin de 200 mètres de dénivelée à gravir, désormais à l’abri du vent ! Le repos, bienvenu, reste de courte durée car on atteint vite la zone sommitale, battue par le vent. On comprend pourquoi il n’y a guère plus que quelques arbres dans le coin tant ça souffle. La vue là-haut ? Splendide. Un panorama incroyable, à 360°, sur l’Aude, les Corbières, les Pyrénées. Un vrai sommet panoramique.

Une fois redescendu par le même chemin, je m’aventure du côté du village de Bugarach, de nouveau plongé dans l’ombre des nuages. Ambiance calme. Comme si c’était la fin du monde. Ah beh non, c’était censé se passer le 21 décembre 2012. Raté, on est encore là. Pour combien de temps ?

Pour terminer la journée, je me remets à la frontière de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, à savoir dans les Gorges de Galamus. Déjà arpentées le matin la bouche grande ouverte d’émerveillement, je prends cette fois-ci le temps de m’arrêter ici et là (l’avantage d’être là hors saison… car sinon c’est impossible / interdit / non recommandé) pour immortaliser le lieu.

La première partie, dans le sens Aude – Pyrénées-Orientales, est clairement la plus belle et impressionnante. Reste qu’à la sortie, dans l’autre département, il y a un petit parking très accueillant avec un bar tout aussi sympathique. Après un petit verre et l’observation du paysage côté nord (gorges) et sud (Pyrénées), l’ermitage de Galamus, fondé au VIème siècle, m’appelle.

Une superbe randonnée, des gorges exceptionnelles et un ermitage niché en leur sein ? Définitivement, cette journée commencée avec beaucoup de doutes météorologiques s’est finalement bien déroulée, faisant office de piqûre de rappel vis à vis de mon amour pour le département de l’Aude. Alors certes, les Pyrénées-Orientales font tout pour me séduire depuis quelques temps, mais l’Aude n’a à priori pas encore dit son dernier mot !