Catalogne – Randonnée au Cap de Creus

C’est amusant comme, ayant beau me rendre une à deux fois l’an du côté de Narbonne, Carcassonne ou Perpignan, je m’obstine souvent à rester du côté français de la frontière entre les deux Catalogne. Je reste au Nord, presque toujours. Il faut bien avouer qu’il y a là de quoi explorer et randonner, encore et encore, pendant de nombreuses occurrences !

Cette fois-ci toutefois, j’ai voulu m’aventurer de nouveau en Catalogne du Sud, celle qui défie et contrarie l’Espagne madrilène, en son emplacement le plus oriental, déchiqueté et découpé, brut : la péninsule de Cadaqués. Le village de Dali continue d’attirer les foules à longueur d’année mais il n’est pas qu’un petit port adorable.

C’est aussi la porte d’entrée d’un bel espace naturel protégé, un parmi tant d’autres que compte la Catalogne : le Cap de Creus. Me voici garé au pied du phare qui garde les lieux, en compagnie d’un restaurant paraît-il sympathique (belle terrasse en tout cas !) et d’un troquet servant un bon café.

Le chemin de grande randonnée attaque fort après une belle descente panoramique : la Cala Jugadora est un appel à la baignade, même si pour le moment quelques nuages viennent jouer avec le soleil. Je continue, le sentier me rappelant celui arpenté deux jours auparavant, montant et descendant à travers le maquis, les murs de pierres sèches et autres restes de maisons de bergers préservées par le statut protégé du lieu.

Après un joli bout de marche, on atteint une zone avec quelques constructions. Celles-ci s’étalent, joliment nichées dans le paysage, jusqu’à la Platja Guillola. Il règne une drôle d’odeur sur place et je me demande à dire vrai si ce n’est pas la pollution… jusqu’à ce que j’observe enfin les coques / mues de coques repoussées sur la plage par la marée ! Autant vous dire qu’il faut à cette époque (milieu de printemps) bien choisir sa place sur le sable ou les galets…

Encore un peu plus loin, je décide d’arrêter ma randonnée pour une baignade bienvenue dans la petite crique cachée qui précède la Platja de Sant Lluis. Le soleil a pour ainsi dire vaincu les nuages et ça cogne sec ! L’eau est bien sûr fraîche et ici aussi, il faut choisir son emplacement pour éviter l’odeur doucereuse des coques au soleil… mais quel bonheur à la fin que celui de se baigner en cette dernière journée du mois d’avril.

Au retour, le soleil persiste à gagner sa bataille, découvrant l’azur du ciel et toutes les nuances de la mer. Le paysage est transformé, superbe à l’origine, encore plus étincelant désormais, tandis que mes pas me ramènent doucement mais sûrement le phare du Cap de Creus.

De retour au phare, j’entreprends de faire les quelques mètres qui le séparent de la pointe du Cap de Creus. La roche se fait dénudée, sculptée, désolée. La végétation peine à subsister par ici, assaillie par les visiteurs qui se promènent ici et là, sans réel sentier tracé. Il serait grand temps que la municipalité investisse un peu pour tracer une sente sur le cap… avant qu’il ne soit plus que minéral.

Au retour vers la France et la route du littoral reliant Portbou à Collioure, je frôle le monastère de Sant Pere de Rodes, superbe sur son éperon dominant La Selva. De quoi me faire acheter le guide du Routard sur la Catalogne, en compagnie d’un petit guide de randonnée… ce n’était définitivement qu’un au revoir !