Il y a des journées plus heureuses que d’autres pendant des voyages, des plus réussies et puis des ratées également. L’objectif, c’est bien sûr de limiter au maximum le nombre de ces dernières mais parfois, tout semble s’enchaîner pour que la frustration s’installe un peu. La bonne nouvelle, c’est qu’on aura appris quelques trucs que je vais pouvoir vous transmettre…
Ainsi, tout avait bien commencé après une nuit très arrosée sur les sommets de Basse-Terre. Le soleil brillait et la météo était annoncée radieuse sur la côte sous le vent, à savoir la face Ouest de la Guadeloupe. L’idée était de faire de premières randonnées aquatiques pour aller trouver de jolies cascades, plus petites que celles du Carbet, certes, mais plus cachées également.
Premier objectif : la Cascade Paradis. Orgues basaltiques, joli bassin bleuté, ça avait l’air parfait. Le départ se fait depuis la superbe vallée enclavée de l’Habitation de la Grivelière, le parking de départ étant celui permettant la visite du lieu, en travaux au moment de mon voyage. Dommage d’ailleurs, ça aurait pu être une compensation de la randonnée ratée ! Enfin bref : le chemin est d’abord un mélange de vieille route et de chemin, avec une belle ambiance, une lumière franche et un très léger brouillard pleuviotant en provenance des crêtes de la Soufrière.
Jusqu’ici, tout va bien, même si l’on devine déjà qu’il y a « pas mal » d’eau dans la rivière que l’on va devoir traverser un peu plus loin. Un ruisseau traverse la route, avec un premier passage à gué déjà pas mal arrosé. On croise un pick-up local qui nous demande notre programme et lève fortement les sourcils quand on lui dit « Cascade Paradis ». Pour lui, ça passe pas… et on le croît. On a quand même marché encore un peu jusqu’au barrage où l’on devait traverser une première fois la rivière. Et ouais, ça passe pas.
Moralité : un bel échec de randonnée… et un apprentissage en Guadeloupe : après de fortes pluies, il est utopique de s’engager sur les randonnées aquatiques, sauf en étant parfaitement équipé (chaussons, sac étanche, etc.) et en ayant bien conscience du fait que le débit peut être fort à certains endroits. Grande prudence donc, il y a des accidents et des morts tous les ans, soit après les pluies, soit parce que des gens s’engagent sur les parcours alors qu’il y a orage dans la montagne plus haut. Gare aux crues.
En tout cas, une chose de certaine : si je reviens en Guadeloupe, je ferai en sorte de venir visiter l’Habitation de la Grivelière et j’irai voir cette fameuse Cascade Paradis !
Bon. Que faire ensuite ? Le Bassin Bleu était une possibilité et elle s’impose forcément, étant assez proche et sur le chemin d’un retour progressif vers Petit-Bourg. Il est en effet quasiment midi avec ces bêtises, la route étant longue jusqu’à la vallée de la Grivelière. Le départ du Bassin Bleu se fait sur les hauteurs de Gourbeyre, avec un parking en bord de route qui offre de belles vues sur les flancs montagneux de la Soufrière (toujours planquée dans les nuages, quand à elle).
L’accès au Bassin Bleu se fait très facilement et rapidement… sauf qu’il est moyennement bleu ! Car oui, sachez-le, il y a une toute petite fenêtre de temps où le soleil donne directement sur le bassin et l’illumine d’un bleu éclatant, presque chimique. L’eau reste magnifique et la baignade est un peu tentante mais il y a un peu de monde, alors on se décide à continuer la remontée de la rivière via un mur de cordes. Il y a paraît-il une autre cascade plus loin, la Cascade Parabole.
C’est parti pour un nouvel enseignement, relatif aux chaussures et à l’équipement pour la randonnée aquatique… Donc là, je me suis engagé dans la randonnée avec mon sac photo habituel et l’appareil photo accroché dessus. Autrement dit, toute glissade était strictement, mais alors strictement interdite. La moralité est claire, vous l’aurez vue venir : prenez un sac étanche pour mettre tous vos effets. Ensuite, les chaussures ! J’avais emmené avec moi deux paires de chaussures de randonnée en Guadeloupe : une à sacrifier et une autre à ramener.
J’ai finalement ramené les deux car après cette première randonnée, force a été de constater que des chaussures de randonnée détrempées sont presque plus dangereuses que d’être pieds nus dans le ruisseau. Les semelles ne sont pas faites pour, tout simplement et on a aussi vite l’impression de traîner plus de poids que nécessaire. Les pieds sont bien sûr bien protégés des chocs mais le mieux reste d’acheter des petits chaussons aquatiques. Prudence par rapport aux chocs, mais le gros avantage reste la semelle suffisamment flexible pour bien épouser les formes des rochers et progresser facilement dans les lits des rivières !
Tout ça pour dire qu’à la fin, on a abandonné en cours de route, un peu trop de débit d’eau en général, quelques passages très amusants et une zone de corde où les probabilités de glissade étaient fortes. Tout est bien qui finit bien… et je vous reparlerai de la Cascade Parabole, vous verrez dans quelques articles que j’y suis retourné, avec succès, fort des enseignements de la journée.