La Guadeloupe n’est pas seulement une île, c’est plutôt un archipel d’îles et d’îlets avec des caractères et typologies très différentes. Il y a bien sûr l’île principale, le papillon constitué du massif volcanique de Basse-Terre et du plateau corallien de Grande-Terre. Il y a également la grande crête désertique de la Désirade à l’Est, la grande galette corallienne de Marie-Galante au sud-est et enfin, plein sud, les Saintes.
Terre-de-Bas et Terre-de-Haut sont réputées pour être des concentrés de Guadeloupe et si j’avais bien sûr du temps devant moi pendant ces vacances, j’ai fait le choix de ne visiter qu’une seule de ces îles de Guadeloupe : Terre-de-Haut. Pour les autres, il faudra revenir un de ces jours ! Billets réservés, je me rends de bon matin au port de Trois-Rivières pour un embarquement immédiat vers le petit débarcadère de l’île « principale » sur les Saintes. La traversée est agitée, avec le courant par le travers, les sensibles au mal de mer auront intérêt à prendre leur cacheton s’ils ne veulent pas dégobiller. La bonne nouvelle, c’est qu’à la fin, on débouche dans une baie de toute beauté.
Les Saintes sont de petits confettis de terre jetés dans l’océan mais de part leur nature volcanique, elles sont abruptes et escarpées ! Les voitures n’y sont clairement pas légions et c’est plutôt le deux-roues motorisé et toutes ses variantes qui prédominent. Pour visiter l’île, il vaut donc mieux louer un moyen de locomotion, qu’il soit motorisé / électrique ou partiellement assisté. En tout cas, mieux vaut réserver en avance, sachez-le. Cela avait beau être une période de covid, avec très peu de touristes au global, on a failli ne pas avoir de VAE après quelques déambulations dans les jolies ruelles du village de Terre-de-Haut.
Direction le fort Napoléon pour commencer la journée, ça fait les jambes… et surtout le fort ferme le midi, il faut donc y aller le matin si on ne veut pas passer à côté de cet endroit assez remarquable, tant pour son histoire que pour les paysages incroyables qu’il offre sur la baie et sur les alentours. La forteresse date du XIXème siècle, ayant remplacé un ancien fort un peu plus ancien et n’a finalement jamais « servi », si ce n’est à surveiller les alentours puis en tant que pénitencier ou prison politique à l’époque de Vichy.
Le lieu est donc très bien préservé et ses conservateurs prennent également grand soin du jardin et des plantations qui l’entourent, rendant le cadre vraiment agréable. L’intérieur du fort accueille par ailleurs des expositions permanentes présentant avec détails l’histoire des Saintes, les traditions saintoises, l’ensemble est intéressant et permet de se mettre au frais entre deux excursions sur les remparts pour savourer la vue. Vraiment, à ne pas rater et donc n’oubliez pas : allez-y en arrivant, sinon ce sera fermé !
Après cette belle découverte, la route mène à la plage la plus proche, celle de Pompierre. L’anse est splendide, quasiment fermée, mais il y avait ce jour-là pas mal de vent d’ouest et donc une eau un peu agitée. Pas de pause ici pour moi, donc, mais le mieux s’y prête avec des tables de pique-nique ou quelques adresses où manger un bout juste avant la plage.
Avant la baignade, j’ai tout de même bien envie de reprendre une petite dose de panoramas et le meilleur candidat pour ça est le Chameau, le sommet de Terre-de-Haut et point culminant des Saintes. On laisse les vélos à l’intersection entre la route principale et celle accédant au sommet et c’est parti pour la grimpette (car oui, c’est interdit d’y monter en vélo/scoot, même si on a croisés quelques couillons qui sont allés au sommet avec, se foutant de la protection du lieu).
En chemin, quelques jolis panoramas sur l’île et sa grande baie, mais aussi sur le pain de sucre. C’est en haut que le panorama s’élargit, avec l’ancienne tour de guet dont le sommet est malheureusement inaccessible. Ne redescendez pas tout de suite et continuez un peu votre chemin en direction de Terre-de-Bas, il y a là-aussi quelques jolies vues à ne pas manquer !
Le dernier lieu de cette balade sur les Saintes était d’ailleurs visible depuis ce beau point de vue et il est d’ailleurs possible d’y descendre directement via le sentier, mais cela aurait voulu dire l’abandon des vélos… Bref : c’est une bonne idée si on est à pied et qu’on veut se faire une belle journée de randonnée autour du Chameau. Retour par le même chemin pour ce qui me concerne et direction l’anse Crawen pour une belle baignade et pour voir passer doucement les minutes avant le nécessaire retour vers le port et le bateau du retour. Attention aux mancenilliers sur place, il y en a pas mal…
Retour au port. Quelques emplettes, un peu de flânerie dans les ruelles de Terre-de-Haut. Le départ est inéluctable mais j’avoue que je serais bien resté une petite journée de plus sur Terre-de-Haut et une de plus pour aller me balader à Terre-de-Bas. Une prochaine fois, avec plaisir. Les Saintes, c’est un sacré petit bout de paradis juste à côté de sa grande soeur non moins attachante, la Guadeloupe.