Corse – de Santo-Pietro-di-Venaco à la chapelle Santo Eliseo

Pour cette nouvelle journée en Haute-Corse, il semblerait que l’on puisse rester quelques heures dans les montagnes avant de ne plus voir ses pieds ou d’expérimenter l’un de ces moments où le ciel se vide totalement sur vous. Mieux encore, la zone où je réside semble être la plus stable pour les premières heures de la journée ! La randonnée est bien vite identifiée : la chapelle Santo Eliseo.

Je prends la route pour quelques centaines de mètre pour rejoindre le joli petit village de Santo Pietro di Venaco, montagnard à souhait, avec sa délicieuse église centrale, ses maisons traditionnelles et ses multiples potagers et arbres fruitiers que l’on devine ici et là. Il y a même un ancien lavoir aménagé en zone de pique nique et un figuier en libre service dont les fruits n’attendent que d’être cueillis, chose qui sera faite au retour de rando…

La randonnée vers Santo Eliseo débute justement au bout du village, montant très rapidement et abruptement à travers les hêtres pour rejoindre une zone de maquis où le chemin continue de grimper gaiment. Le paysage s’ouvre avec la disparition de la forêt, splendide et bien dégagé. Le Monte Cardo se laisse même entrevoir au détour d’un bout du chemin, avant que la sente ne  file plus au sud-ouest pour rejoindre les bergeries de Tatarellu.

Des hêtres et pins complètement remarquables agrémentent le paysage autour de ces vieux édifices séculaires dont le pendant un peu plus moderne prend le soleil sous un autre arbre, avec quelques tables et bancs pour pique-niquer. On aurait presque envie de venir faire un petit tour ici avec les bergers, aussi rustique que cela puisse sembler. Il y a comme un petit goût de paradis, par ici.

L’ascension reprend pendant un temps, un peu plus calmement d’abord puis sèchement à travers une ultime zone forestière peuplée de hêtres incroyables ! Je ne sais pas l’âge de ces arbres illustres mais ils en imposent alors qu’on glisse silencieusement à leurs pieds. On se promène suite à peu près à niveau égal, longeant les tours et détours de la paroi rocheuse pour rejoindre un nouvel ensemble pastoral.

La bergerie de Coda a u Pratu a elle aussi ses anciennes installations et son pendant moderne, le tout situé dans un cirque montagneux de toute beauté. Les nuages d’évaporation des pluies du jour précédent ont toutefois fait leur apparition et le Monte Caro est caché dans les nuages, tout comme le cirque, rendant à l’ensemble un caractère définitivement automnal.

La chapelle Santo Eliseo se laisse entrevoir au loin, sur le chemin du retour. Elle tient toutes ses promesses, tant pour sa délicatesse propre que pour la vue à 360 degrés qu’elle offre sur les alentours. Avec ce temps de plus en plus nuageux, l’ambiance est encore plus particulière et même si je préfèrerais être sous un franc soleil, c’est tout à fait superbe aussi à ce moment précis.

Le reste de la descente depuis Santo Eliseo vers Santo Pietro di Venaco passe par des sentiers aménagés par la municipalité, présentant tant les activités pastorales avec un superbe ensemble d’anciennes bergeries, fromagerie et enclos à brebis que les richesses végétales avec l’identification de nombreuses plantes locales. De quoi finir d’apprécier ce petit village avant de dévorer un véritable monceau de figues ouvertes par les pluies. Il fallait les manger, elles allaient pourrir sous peu, sinon… (quoi ?)

La journée étant loin d’être finie et le déluge initialement annoncé se faisant presque désirer, il y a encore un peu de temps pour un petit bout de roadtrip vers un coin paumé de la corse alpine : le Fiumorbo. Je prends ainsi la (superbe) route du col de Sorba avant de plonger vers le (non moins superbe) village de Ghisoni, lové dans sa vallée encaissée.

La météo est loin d’être idyllique mais quelques rayons de soleil rendent les paysages encore plus impressionnants tandis que les nuées se font tantôt plus menaçantes, tantôt plus légères voire disparaissant au gré d’un coup de vent. Le défilé de l’Inzecca et des Strette que l’on emprunte au sortir de Ghisoni vers la côte est un régal de conduite et de paysages !

Il fait malheureusement trop gris et frais pour envisager une baignade dans l’une des multiples piscines que l’on aperçoit en contrebas ici et là. Tant pis. En revanche, la tentation est grande de continuer le roadtrip sur les routes étroites et sinueuses au possible du Fiumorbo, un sacré bout de Corse secrète !

Direction Prunelli di Fiumorbo, un incroyable mirador de la côte est, pour finir la journée. Pas un chat, enfin si, ceux de l’église ; et les nuées pour compagnes de plus en plus présentes. La pluie est finalement arrivée.

La carte de cette randonnée :

La carte du roadtrip :