Fini de jouer. Aujourd’hui, il n’est pas question de trouver un coin de montagne sans pluie ou avec un peu moins de nuages qu’ailleurs : cela n’existe pas. La montagne est à éviter au sens large et les zones côtières ne seront pas non plus épargnées à ce qu’il paraît.
Les modèles météorologiques nous indiquent tout de même que la zone d’Aleria devrait être légèrement épargnée, voir même ensoleillée pour une belle partie de la journée. C’est donc avec ces données d’entrée que j’essaie de me construire une espèce de programme de visite…
Au début, je me suis dit qu’il fallait que je randonne, malgré tout. Le guide Rother de Corse suggérait un joli parcours mêlant forêt de pins côtière et plage paradisiaque. Aguicheur. Sauf qu’une fois sur la plage de Pinia, petite merveille de nature sauvée d’un projet immobilier, force est de constater que c’est plat. Mais alors, plat… !
Logique, pour une plage. Sauf que du coup, je finis par rebrousser chemin à un quart du parcours, non sans faire une escale bronzette et baignade dans cette eau si agréablement tiède. Au loin, les nuages s’amoncèlent déjà sur les contreforts du Fiumorbo, tandis que le massif alpin est totalement masqué. On a vraiment bien choisi la destination du jour.
L’étape suivante était censée être le point le plus septentrional de la randonnée, à savoir l’étang d’Urbino. La côte est de la Corse est riche de ces étangs singuliers, extrêmement riches en vie aquatique et exploités avec parcimonie depuis l’époque romaine.
Urbino, Sale, Diane, Alzitone, Bacciana, autant d’étangs naturels et de réservoirs utilisés pour la pisciculture, l’ostréiculture et tant d’autres, avec moult espèces locales que l’on peut d’ailleurs déguster dans les quelques restaurants ayant les pilotis dans l’eau de ces espaces protégés et gérés avec soin.
L’étang d’Urbino accueille ainsi une zone du Conservatoire du Littoral garantissant sa préservation mais aussi son maintien en exploitation garantissant le fait que le passage avec la haute mer ne finira pas complètement ensablé, transformant l’étang en lagune salée tout à fait invivable. Et on y mange bien…
L’étape suivante est un musée singulier, celui d’Aleria. Il est à la fois historique et préhistorique, s’abritant dans une splendide forteresse de l’époque génoise et entreposant dans ses entrailles une somme incroyable de merveilles de la Corse préhistorique !
Entre vestiges étrusques, grecs ou romains, ce musée départemental est un régal. Céramiques, objets du quotidien, représentations religieuses érotiques, monnaies, glaives ou encore déclarations de citoyenneté romaine ou encore superbe dodécaèdre cristallin, tout y est pour témoigner de l’importance géographique de la Corse, déjà à cette époque.
Le site antique, à quelques centaines de mètres de là, n’est bien sûr pas aussi impressionnant ; mais il dévoile tout de même quelques belles structures partiellement enfouies et quelques vues superbes sur la campagne environnante, puisque logiquement surélevé par rapport à la plaine.
Bref : qu’il fasse beau ou moche, ne manquez pas de vous arrêter sur place.