Corse – Monte Calva, Punta Di U Diamante et Piscia di Gallu

Il fait beau. Il fait beau ! IL FAIT BEAU ! Vite, vite, vite, filer dans la montagne de l’Alta Rocca pour enfin en découvrir les couleurs, les formes, les villages, les odeurs… Cela doit se tenir pendant un temps, voir pour toute la journée d’ailleurs. Je prends la route du maquis depuis Sartène, admirant les villages traversés (je vous en reparlerai plus tard), apercevant les incroyables aiguilles de Bavella et filant ensuite vers le col d’Illarate.

Bon, il y a des nuages, ici. Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Les sommets ont tout de même l’air dégagés tout autour, donc point trop d’hésitation et direction le nord pour un premier gros bout de randonnée. Le chemin est en partie en forêt, agréable. Il se transforme ensuite en piste carrossable puis en sentier rocailleux à souhait en filant vers le Monte Calva.

Le soleil brille encore largement et la côte sud-est se dévoile de temps à autre, avec le golfe légendaire de Porto Vecchio bien visible et celui de Pinarellu, où j’étais quelques jours auparavant. Tout cela semble si proche et si lointain à la fois, tandis que l’ambiance change doucement, les nuages commençant à s’accumuler sur les crêtes sans réussir à les dépasser.

Le premier sommet du Monte Calva est enfin là, superbe. Sauf que les nuages ont gagné. Le second sommet, de quelques mètres plus haut, est invisible. La frustration est totale et j’avale ma gamelle en ronchonnant comme un photographe très frustré, ce que je suis à cet instant.

Soudain, une éclaircie découvre totalement le voisin, finalement pas si lointain. Je cours, je me dépêche, pour profiter du trou dans les nuages. Las, celui-ci ne durera guère et je finis ma gamelle en ronchonnant de nouveau mais aussi en commençant à rire de moi. Du beau temps pour ce voyage, en 2020, avec le covid ? Voyons…

On oublie donc la vue incroyable sur les aiguilles de Bavella, aperçues le temps d’un clignement d’oeil et on file sur le chemin du retour, d’abord à travers les nuages et puis de nouveau en plein soleil quand on franchit l’altitude frontière. Le retour au col est rapide, la randonnée n’étant pas très longue.

Arrivé au col justement, deux alternatives s’offrent à moi : rajouter une extension à cette randonnée en mettant de côté la déception Monte Calva, en direction de la Punta di U Diamante voisine ou filer vers d’autres horizons. Les nuages semblent avoir déserté la première option… alors qu’ils la recouvraient gaiment lors de mon arrivée au col.

Bon… ça se tente, non ? La trace GPS et le sentier moyennement balisés me guident vers ma cible, cette drôle de pointe triangulaire, enfin plutôt diamantaire, que l’on doit normalement pouvoir gravir ! Je me débrouille tant bien que mal pour progresser à travers le maquis, me perdant ici et là pour découvrir quelques jolis paysages.

A la fin, je m’arrête après une rapide mais rigoureuse ascension au pied de la Pointe du Diamant. Aller plus loin, seul, sur ce granit rendu glissant par les pluies et l’humidité des nuages, n’est pas raisonnable. Je me content donc du paysage bien dégagé qui s’offre à moi vers l’est. Ce n’est, je pense, que partie remise, car ce coin de l’Alta Rocca a beaucoup à offrir.

Est-ce que la journée est finie pour autant ? Sûrement pas ! Il faut profiter de chaque minute sans pluie, après tout et après ces journées frustrantes de pluie qui démarre à 14 ou 15h… Je prends la route du sud, vers Porto Vecchio, pour rejoindre un lieu bien connu du tourisme corse : la Piscia di Gallu.

Le parking est énorme, il y a deux restaurants et il y a foule. Le lieu est couru et après quasiment dix jours sans croiser grand monde, cela fait bizarre. Le sentier n’est pourtant pas si facile que ça et nombreux sont celles et ceux à s’y risquer avec un équipement tout sauf adapté. L’avantage dans notre cas, c’est que ça va vite, quand on est équipé…

On retrouve la Punta di U Diamante désormais bien dégagée (la météo corse, ce troll, en 2020…) et puis plus bas de belles ouvertures vers des canyons creusés par l’érosion. Toujours plus bas et après une descente extrêmement pentue, en marches abruptes et hautes, on découvre le but de la balade : la grande cascade de la Pisse du Coq, la Piscia di Gallu ou du Ghjaddu.

Superbe. Plus qu’à remonter pour enfin accepter de se dire que la journée est belle et bien terminée et que je n’ai pas pris une seule goutte de pluie sur le nez !

Les cartes des randonnées :