Corse – randonnée à Campomoro et menhirs de Filitosa

La tempête qui balaie le sud-ouest de la Corse (et de la France, avec les résultats terribles que l’on connaît) n’est toujours pas partie le lendemain de mon arrivée à Sartène. Les modèles météorologiques semblent en effet d’accord pour dire qu’il va faire à peu près beau sur le littoral, la matinée en tout cas.

C’est avec ce postulat en tête que je prends la direction de Campomoro, petit village niché au fond d’une anse protégée à l’entrée du superbe golfe de Propriano. Qui dit randonnée sur le littoral dit assez peu de dénivelée mais il y a en malgré tout un peu et dès le début !

Le golfe de Propriano est en effet gardé par l’imposante tour de Campomoro et ses murailles percées de meurtrières. La tour est la plus large et la plus massive de Corse et elle abrite en son sein une agréable expo permanente.

Le site est géré par le Conservatoire du Littoral et est fort logiquement payant, c’est plus que mérité ! La restauration est magnifique et le site offre des vues imprenables sur la baie de Campomoro, sur le golfe et sur la côte granitique voisine qui nous attend pour la suite de la balade.

Ce bout de côte sud-ouest, balayée par le vent et les nuages, avec de magnifiques rayons de soleil éclaircissant par moments la roche ou les flots, a tout pour plaire. L’alternance de gouttes et de soleil tout comme l’aspect déchiqueté des roches granitiques n’est pas sans rappeler la Bretagne, d’ailleurs !

Pas vraiment la météo sur laquelle j’avais compté à la base pour ce séjour en Corse mais s’il avait fait un franc soleil, je serais très certainement resté là-haut dans la montagne sartenaise et plus loin, dans l’Alta Rocca. Au même titre que la Castagniccia m’a été « offerte » par le mauvais temps, la découverte des sites archéologiques et de la côte sauvage du sud-ouest l’ont également été.

Après avoir contourné plusieurs ensembles rocheux tous plus impressionnants les uns que les autres, je finis par m’arrêter pour pique-niquer à Canudessu. Un nuage très noir et large s’approche dangereusement et la pluie, annoncée depuis un moment, doit être là-dedans. Comme je ne cours pas non plus après les rando littorales, la décision est prise de rentrer au bercail.

Comme la journée est malgré tout bien loin d’être finie, je me prépare à prendre une nouvelle dose de menhirs ! Le site préhistorique de Filitosa est l’un des plus importants de la Corse et même du bassin méditerranéen, difficile donc de passer à côté même s’il faut un peu patienter car c’est un véritable déluge qui s’abat sur le versant nord du golfe de Propriano.

L’averse passée, on pénètre sur ce haut lieu de la préhistoire corse qui a traversé la bagatelle de huit millénaires ! Depuis le Néolithique jusqu’à l’âge du Bronze et bien après, des êtres humains ont vécu ici, planté, dormi et aussi sculpté. Le site se visite à pieds, en passant d’un ensemble à l’autre. A l’entrée, une reproduction de Filitosa V, le plus beau menhir de Corse, nous attend, annonçant la couleur.

On découvre ensuite une clôture cyclopéenne avec ses multiples petits menhirs ou tronçons de menhirs disposés en demi-cercle sur l’éperon rocheux, dont quelques-uns gravés avec soin. On ne manquera bien sûr pas la reproduction dressée à deux pas de l’éperon, tandis qu’à son pied, on découvre un alignement de menhirs entourant l’un des plus vieux oliviers de l’île (sans oublier le « dinosaure » sculpté par l’érosion un peu plus loin).

Pour finir, on revient doucement sur nos pas, en ouvrant de temps à autre le parapluie. Le musée, où l’on retrouve certains menhirs originaux du site ou d’autres, retrouvés ici et là sur le vaste territoire entourant l’éperon, mérite un long temps de lecture pour se plonger dans ce que l’on sait, ne sait pas, a pensé savoir ou que l’on cherche encore. Belle muséologie. Vous l’aurez compris : allez-y, pour l’ambiance, pour la symbolique, pour l’importance historique.

La carte de la randonnée :

La carte du roadtrip :