Corse – randonnée au Monte Tolu et roadtrip jusqu’au Cap Corse

Il est temps de changer de région, quand bien même je serais finalement bien resté quelques jours de plus dans la région de Calvi et Lumio pour retourner grimper du côté de Bonifatu, pour explorer plus profondément la Balagne. Ce sera pour une prochaine fois car là, je dois filer vers le Cap Corse.

Hors de question toutefois de prendre directement la route côtière : je vais prendre le temps d’arpenter l’arrière-pays de la Balagne, à savoir la micro région du Giussani. Je prends ainsi les petites routes en direction de Lavatoggio, rejoignant ensuite Avapessa, Muro et enfin Speloncato sur son éperon rocheux.

La route s’élève ensuite vers le Col de Battaglia, point de départ de la randonnée du jour vers le Monte Tolu. Ce sommet, idéalement placé, offre des vues réputées comme étant parmi les plus belles de Corse ! Autrement dit, hors de question de passer à côté pour cette dernière journée dans le coin, d’autant plus que la balade est courte et assez peu difficile (3h00, 300m D+, un peu d’escalade à la fin).

Les vues sont effectivement superbes dès le démarrage de la randonnée, au niveau de la station radio que l’on atteint après quelques centaines de mètres du point de départ. Le chemin est en crête, traversant quelques troupeaux de vaches épars et offrant donc de belles vues à gauche sur le Giussani et à droite sur la Balagne. Cela commence très bien…

On dépasse le col marqué d’une croix de Bocca di Croce d’Olu pour entamer un bout de randonnée nettement plus exposé, sur le flanc nord de la crête. Il faut alors crapahuter un peu plus et l’ambiance devient totalement différente alors que des nuages d’évaporation se créent soudainement et partent à l’assaut de la crête !

Aucune chance de se perdre car le chemin est très bien balisé mais l’humidité ambiante et l’absence de soleil sur cette face nord rendent certains passages clairement glissants. Prudence donc, le temps de contourner cet escarpement rocheux et récupérer une large crête herbeuse et de passer de nouveau côté sud pour contourner deux premiers petits sommets.

On arrive enfin au pied du Monte Tolu. Le chemin continue en crête vers le San Parteo, un sommet fort joliment pointu et donc très tentant mais entouré de nuages. Ce sera pour une éventuelle prochaine fois car pour le moment, je bifurque à droite sur un chemin mêlant grimpette et escalade, certains passages demandant de s’aider des mains.

Au sommet, un petit plateau rocheux agrémenté d’un chien de berger absolument adorable (ne me demandez pas comment il est arrivé là…) offre un emplacement idéal pour déjeuner et achever de remplir la carte mémoire du reflex ! Quelles vues, effectivement, depuis le Monte Tolu !

La descente jusqu’au col de Battaglia est ensuite une formalité et il faut alors décider de la suite. Sachant qu’il n’est pas encore bien tard, je m’engage sur la route du Giussani afin de découvrir les jolies routes de l’arrière-pays. Bien m’en a pris car les villages et les routes sont incroyables dans ce coin de Corse !

Je rejoins le joli village perché de Belgodère via Olmi-Cappella avant de descendre vers la plage de Lozari. Pas de doute : il faudra revenir dans le coin avec une auto digne de ce nom… me dis-je en faisant une petite escale supplémentaire au niveau de la belle plage d’Ostriconi.

Je m’engage ensuite sur la route des Agriate, une région sauvage à souhait entre l’Île-Rousse et Saint-Florent, dans le golfe éponyme.La route justement est ici aussi une merveille, grimpant rapidement jusqu’à un beau col avant de longuement onduler à travers roches et maquis, avec le Cap Corse en fond.

On atteint enfin le golfe de Saint-Florent, plutôt préservé et calme hors saison. Depuis la plage de la Roya et sa voisine plus à l’ouest, on admire la petite Citadelle posée au ras des flots. C’est aussi l’occasion de faire une petite trempette et quelques emplettes avant d’entamer la suite du roadtrip.

La suite ? C’est la côte ouest du Cap Corse. Que dis-je, l’incroyable, la fabuleuse, la démente route en corniche longeant la côte ouest du Cap Corse, voulue et bâtie sous Napoléon III. La montagne, de ce côté-ci du Cap, tombe brutalement dans la mer, découpée par de très courtes et abruptes vallées abritant pour certaines des villages adorables.

Il y a tout d’abord Negru, puis Nonza, avec son promontoire rocheux à tomber de beauté et sa tour Paoline. Ensuite, Albo, puis l’ancienne mine d’amiante, la pointe de Canelle, Canari, la marine de Giottani, Pino et ses incroyables et gigantesques mausolées planqués dans la forêt. La journée touche à sa fin et la côte se retrouve baignée d’une lumière superbe.

Quelle bonne idée ce fut de prendre cette route, certes plus longue que celle passant par la côte est mais les vues et la lumière, ce soit-là, valaient toute la fatigue d’une journée de route sinueuse ! Je ne vous parle pas non plus des vues depuis la remontée sur les hauteurs de Centuri et l’arrivée sur Rogliano au coucher du soleil… Le Cap Corse m’a porté un immense coup au coeur en seulement quelques heures.

La carte de cette journée de randonnée et de roadtrip :

Où dormir dans le Cap Corse ?

J’ai choisi de dormir à Rogliano, très au nord du Cap Corse, afin de pouvoir accéder à la côte est ou ouest de manière assez égale. La petite maison louée, située dans un hameau perdu, était incroyable. Le lieu n’abrite quelques familles et il faut rejoindre la maison à pieds, à travers les ruelles… Un régal de calme, matin et soir.