Essai – Mercedes-Benz GLB 250 4MATIC

Un été particulier, disaient-ils sur les bords de Seine… et c’est vrai qu’il l’a été pour de multiples raisons, l’une d’entre elles étant l’arrivée de Mercedes-Benz dans ma désormais classique balade savoyarde en cette belle saison ! Point d’AMG, point de grande berline ou de grand coupé, j’avais envie d’une auto pratique, n’ayant pas peur des chemins et de taille raisonnable. Un Classe G aurait eu du sens… sauf pour le dernier point, mais il y a dans la gamme un « petit » nouveau basé sur la plateforme MFA2 : le GLB.

Je me suis ainsi retrouvé en possession d’une déclinaison GLB 250 4MATIC AMG Line pour mes dix jours de vadrouille autour du parc national de la Vanoise (les articles rando arriveront en octobre !), avec comme premier sentiment en récupérant l’auto et en y glissant mon vélo d’avoir fait le bon choix… ce n’est pas un Classe G mais c’est clairement un mini mix de Classe G et GLS du côté de la forme et c’est exactement ce que je voulais voir !

Avec sa robe blanche métallisée et sa finition AMG Line et le pack Sport Black optionnel (150€, une paille), il a un look plutôt badass, entre finition et assemblages clairement premium et capacité tous chemins pierreux avec ses arches en plastique noir et l’ensemble de la jupe de la même couleur. Alors bien sûr, on a tout sauf envie de rayer les plastiques brillants de certaines zones et encore moins de faire du drift dans les graviers avec ces belles roues AMG Line à 1150€… mais quand même, il donne l’impression de pouvoir y aller assez franchement.

Pour le reste, la robe est carrée comme un petit Classe G. Pas aussi marquée bien sûr, mais on retrouve ici et là des inspirations clairement utilitaires et pratiques là où tous les SUV essaient d’arrondir les angles pour cacher leur vraie nature pratique et parfois même la perdre en tentant de devenir coupés ! Par rapport à un GLA, il n’y à mon sens pas photo, je ne vois vraiment pas l’intérêt de ce dernier face à un GLB nettement plus vivable. Mais oui, il est plus carré, donne l’impression d’être un peu plus massif : le GLB ressemble à un retour aux origines de la praticité, façon de parler ; et à la sauce Mercedes-Benz.

Pour le reste des détails extérieurs, on notera donc une calandre classique mais bien verticale et somme toute un rien agressive, des éléments noirs à profusion tranchant avec la robe immaculée (à noter que cette teinte irisée s’est révélée assez peu salissante, une surprise) et même des freins décorés allant avec l’AMG Line. Dynamique, contrasté mais avec un caractère carré comme on en a perdu l’habitude (sauf le Jimny…).

Pour ce qui est de l’habitacle, vous me pardonnerez d’aller un peu vite car avec mes essais des A 35 et CLA 45 S Shooting Brake, j’ai déjà bien détaillé l’énorme bond technologique que représente cette génération de MBUX dans une « simple » petite plateforme ! Les conclusions dressées alors restent majoritairement vraies, avec toujours la sensation d’être dans un cocon technique et globalement pratique.

La profondeur des réglages du système reste à mon sens toujours inutile et après dix jours d’utilisation, force est de constater qu’une fois le premier setup réalisé, je n’ai touché à rien, si ce n’est à la définition du mode Individual et à un changement de couleur d’ambiance. Pour le reste, CarPlay fut mon meilleur ami, avec une intégration idéale de la fonction à MBUX (certains devraient s’en inspirer), via les deux pads tactiles au volant ; qui restent le petit détail technique que je préfère et et ai sans cesse utilisé.

Pour ce qui est de l’ambiance à bord et du reste des options, mon modèle d’essai était richement doté, avec notamment un affichage tête haute (1200€) que je trouve bien fait et complémentaire de l’affichage derrière le volant. Je disposais également de cuir étendu (même prix) et d’un pack d’assistance à la conduite qui m’a bluffé (2200€ tout de même). La finesse du régulateur de vitesse et l’adaptation extrêmement fluide de la vitesse aux virages et déclivités est un régal à l’usage, tandis qu’il réagit rapidement au clignotant pour changer de voie en toute sécurité.

Honnêtement, j’utilise ces fonctions assez rarement car elles me frustrent souvent, manquant régulièrement de progressivité mais là, Mercedes-Benz avec son GLB m’ont convaincu et ont fait que j’ai vraiment régulièrement utilisé le régulateur totalement adaptatif, rendant les trajets montagnards extrêmement fluides et confortables. Je n’aurais pas parié là-dessus.

Rajoutons à tout cela un toit vitré aérant grandement l’habitacle, une finition globalement irréprochable, des sièges chauffés et ventilés, des faisceaux LED un peu partout pour soigner l’ambiance et on est plus que bien à bord pour enchaîner les kilomètres ! Seuls bémols pour moi : un système son pas si premium que ça versus tout le reste qui l’est clairement ; et des sièges pas aussi confortables que je les attendais, je n’ai pas trouvé de réglage me permettant de n’avoir pas mal au dos au bout de 400-500 km ; ce qui est donc arrivé deux fois, à l’aller et au retour.

Pour continuer sur la vie à bord, il faut s’attarder un peu à l’arrière de l’auto, avec son format cubique annonciateur d’espace ! Le coffre est donné pour 130 litres… oui mais 7 vraies places ! Sinon, il est à 500 litres, voire 1680 quand tous les sièges sont rabattus. Pas mal du tout, surtout que le tout est servi par une forme rectiligne facilitant l’exercice Tetris.

Si le fond n’est pas « plat » comme on pourrait l’espérer, le volume est très conséquent et on n’aura donc pas trop de mal à loger beaucoup de bagages et sacs de courses à l’arrière, avec en bonus la possibilité de faire coulisse la banquette arrière sur 14 cm selon l’usage. A noter aussi, il y a un petit logement bien fichu pour le rideau de plage arrière que l’on peut donc mettre ou retirer selon le niveau de chargement.

En revanche, si je me permets une comparaison avec le Berlingo essayé il y a maintenant deux ans, il faut aussi noter que le GLB se place plus côté premium que pratique, reprenant les agencements et principes déployés sur MFA2 au sens large sans trop en rajouter. Avec quelques petites attentions supplémentaires comme le fait la machine ultra pratique de la marque aux chevrons, il aurait été tout simplement irrésistible pour qui cherche une machine polyvalente, baroudeuse et familiale et peut dépenser un billet de 60k€ (54K€ en base, 66 pour le modèle essayé).

Passons maintenant du côté de la conduite avec le mode Confort activé sur une bonne partie de l’aller sur autoroute. La filtration fournie par la suspension adaptative (optionnelle elle aussi, 1200€ qui me semblent bien dépensés) est de très bon niveau avec un silence à bord très satisfaisant et un petit côté tapis volant qui ne génère pas de malaise et permet de lisser une immense partie des imperfections.

La contrepartie à ce confort du mode le plus doux (si l’on excepte le mode Eco), c’est que le GLB se fait très très emprunté dans les virages où ce réglage très souple le pénalise et donne l’impression de se vautrer gentiment, le roulis étant très peu contenu dans ces conditions. Rajoutez à cela une direction très assistée et vous avez un peu de chamallow qui roule…  En bref : le mode Confort est par-fait sur autoroute et nationales mais sur les départementales montagnardes, il n’est pas adapté.

Puisque je parlais du mode Eco, il se montre très pratique sur autoroute afin de limiter les relances et d’éviter de trop consommer car ce « petit » GLB affiche une masse coquette de 1670 kg à vide. Le 4MATIC a la bonne intelligence de répartir le couple comme il le faut pour limiter la consommation, il n’empêche que j’ai terminé mon périple avec une moyenne de 10.1 L/100 (sur 2300 km- 1300 autoroute et 1000 de petites routes). C’est raisonnable pour une auto de ce poids / gabarit / puissance mais je n’ai vraiment pas abusé sur la pédale de droite.

Le mode Sport est quant à lui relativement inutile. Qui a envie d’attaquer avec une auto utilitaire développant certes 224 ch et 350 Nm mais au centre de gravité très haut et au poids très respectable ? En revanche, ce mode Sport apporte un certain éclairage quand il s’agit de se déplacer sur routes sinueuses : une direction tout à fait satisfaisante et un verrouillage de la caisse de premier ordre sans devenir inconfortable ! La boîte et le moteur répondent vite, très vite, mais est-ce utile ?

Je pense que vous me voyez venir : le mode Individual est la réponse parfaite pour faire du GLB un compagnon idéal sur petites routes ! Moteur et boîte en mode Confort afin de profiter du punch tranquille de ce quatre cylindres très bien rempli ; direction et suspensions en Sport afin de tenir le cap de façon plus naturelle et verrouillée : c’est l’idéal.

Le verrouillage de la caisse est si bien réglé qu’il n’en devient jamais inconfortable sauf à basse vitesse en ville (hop, on repasse en Confort), permettant de passer les virages à bon rythme sans jamais donner la sensation de forcer ou de devenir gênant puisque les sièges n’offrent pas un maintien idéal pour un exercice réellement dynamique. La boîte 8 égraine ses rapports sans qu’on ait besoin d’y penser et les kick-downs, parfois un chouïa lents, se pilotent à l’accélérateur sans souci.

Bref : le GLB est fait pour être enroulé tranquillement ; soit sur autoroute en mode Confort, soit sur les cols sinueux en mode Individual. Dans tous les cas, nul besoin du mode Sport qui a du sens sur d’autres modèles mais pas sur cette version-là à mes yeux. Reste une question : comment est calibrée la suspension passive… ? Je reste persuadé que l’option est intéressante pour profiter du confort et du verrouillage, selon les conditions, sans jamais verser dans l’inconfort malgré les roues optionnelles en 20 pouces.

Avec la base MFA2 très bien née en dessous de l’auto, on se retrouve parfois à chercher quelques cordes avec un peu de gourmandise, ce à quoi le GLB consent si on est fluide et que l’on respecte sa masse, y compris quand les freinages se font plus insistants. Pas de fatigue de ce point de vue mais des crissements très présents une fois les disques avant à température ; on me susurre à l’oreille qu’une contre-mesure arrive sous peu sur le sujet.

Sur les petits chemins alpins donnant accès à certaines des plus belles randonnées de ce séjour, je me suis également surpris à m’amuser à rouler fort et à chercher un peu de glisse, ce que le 4MATIC digère tranquillement, transférant le couple à l’envie entre train avant et arrière. L’équilibre est permanent, sécurisant et prodiguant le bon niveau de confiance et d’amusement. Ajoutez le mode Offroad à tout cela et vous pouvez réellement envisager d’aller croiser des ponts dans les pistes forestières, peut-être en prenant des roues « basiques » tout de même…

Le GLB est donc une auto très pratique et très atypique, offrant sept sièges dans un package premium, ce qui n’existe tout simplement pas sur le marché ; sauf à considérer un 5008 comme premium. Premium access, oui, mais ce n’est tout simplement pas comparable à ce que livre Mercedes-Benz, à prix très respectable certes.

Face à la multiplication des modèles SUV chez les étoilés mais aussi chez la concurrence, ce GLB sonne différemment et curieusement très juste. Il bénéficie des dernières technologies, a une taille importante mais somme toute contenue, se montre pratique et familial, il sait se montrer baroudeur également.

Si on pousse le raisonnement un peu plus loin, on en vient même à se demander à quoi servent les GLA et GLC… Et si l’ennemi était intérieur… ? En tout cas, pour qui veut acheter un SUV réussi et surtout largement plus conforme à l’esprit initial du segment, le GLB est le candidat premium idéal.