Essai – Ford Fiesta ST

Après avoir essayé Clio RS 200 EDC et 208 GTi, je me devais d’essayer la troisième et à ce jour seule autre voiture de ce segment qui me donne vraiment envie de l’essayer : j’ai nommé la Ford Fiesta ST ! Le petit 4 cylindres de 1.6, comme chez ses ennemies, développe lui aussi ses 200 chevaux en overboost (15 secondes), 182 chevaux en temps normal, servis par une boîte mécanique à six rapports et un petit look agressif pour bien marquer son territoire. Alors, sera-t-elle comme la Focus ST une belle surprise ?

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A l’extérieur, aucun doute possible : cette Fiesta n’est pas comme ses sœurs avec la béance noire qui lui sert de calandre, véritable gueule qui transforme la mignonne petite citadine au regard non moins mignon en hamster énervé voulant manger du bitume, ceci renforcé par le bossage du capot, les étriers peints en rouge et les belles roues de 17″. Le bas de calandre, les flancs et les hanches sont eux aussi légèrement retravaillés et une double sortie d’échappement trône sur le côté droit du diffuseur rajouté pour l’occasion. La griffe ST est présente à l’avant comme à l’arrière, singularisant encore un peu plus la Fiesta. Reste que le constat est le même que pour la Focus ST : la ligne reste assez sobre et n’en fait pas des caisses. Pas un mal.

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A l’intérieur, on retrouve un univers connu pour la personne ayant récemment visité l’habitacle d’une Ford. Une touche, une fonction, ou presque ! Il en résulte un tableau de bord assez chargé dans lequel est encastré un petit écran. C’est là où à mes yeux le bât blesse dans la Fiesta. Sans tomber non plus dans le « trop » technologique, l’arrivée des écrans tactiles chez la concurrence est un net plus par rapport à ce système qui prend un gros coup de vieux. L’interface reste globalement ergonomique et bien foutue mais on perd au final beaucoup plus de temps qu’ailleurs. Dommage. Pour le reste, le volant est spécifique et tient bien en mains, tout comme le pommeau de vitesses, simple et efficace. La qualité des matériaux est correcte mais là aussi reste en deçà de la concurrence, plus cossue et mieux finie, plus chère aussi mais l’équipement reste pléthorique ! On ne peut pas tout avoir semble-t-il.

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L’essentiel reste malgré tout là pour une petite GTi : un pédalier alu, des baquets siglés ST, un mode sport voire un mode esp off si l’on est joueur. En parlant des baquets d’ailleurs, ils sont comme ceux de la Focus : très, pour ne pas dire trop serrés ! Mon gabarit rentre. Un gabarit plus grand ou plus costaud sera quant à lui compressé et je doute du confort au quotidien d’une telle solution. Reste qu’ils font du coup très bien leur travail : on ne bouge strictement plus quand on attaque !

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Fin du tour du propriétaire, il est temps d’appuyer sur le bouton Power et de trouver quelques petites routes sinueuses pour exploiter la bestiole. Premier constat : le son ! Face à une Clio et une 208 un poil atones à mon oreille, le système utilisé par Ford est très flatteur à l’oreille à l’intérieur comme à l’extérieur de l’habitacle. Les retours de waste gate sont également audibles dans l’habitacle dès qu’on commence à bien charger / décharger le moteur. Au quotidien, c’est un doux ronron, quand on attaque le moteur se fait entendre et c’est très bien ainsi. Second constat : la boîte est très bonne avec un bon compromis débattements / verrouillages, quand bien même j’aurais souhaité ceux-ci un poil plus secs alors que l’étagement est quant à lui réussi. La direction s’en sort également bien, tout comme le toucher de pédale, que je pondérerais toutefois par un manque de mordant, à priori du à l’état d’usure des disques et plaquettes ayant subi quelques jours auparavant une grosse session circuit. Soit. A reconfirmer, tout comme la prestation bruits de freins forcément touchée également par cette utilisation intensive. La voiture retranscrit en tout cas ce qu’il faut d’informations de la route et de son équilibre mais s’avère assez raide en usage quotidien sur routes dégradées.

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L’ensemble est globalement très bon, voire excellent. Ford place sa Fiesta là où on l’attendait mais sans trop y croire non plus. C’est simple : elle est au niveau de Clio RS et de 208 GTi. En revanche, là où Clio met une claque à 208 en terme de train arrière joueur, la Fiesta va encore plus loin ! Le train est véritablement joueur sans signifier pour autant que la voiture n’est pas efficace. Je me suis réellement amuser avec cette voiture, plus encore qu’avec Clio même si cette dernière passait certainement plus vite en courbe. Train arrière bien joueur vs train arrière joueur vs train arrière tout sauf joueur. Chaque constructeur a choisi son parti-pris et je dois dire que j’aime beaucoup celui de Ford qui sacrifie peut-être une once d’efficacité pour plus de fun au quotidien (avec au final une conso à 10.2 l/100 sur les 290 km parcourus).

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Le bilan est donc très nettement positif, plus encore que je ne l’escomptais après avoir lu beaucoup d’avis presque dithyrambiques sur cette machine. Ils avaient raison, les cons ! Fiesta ST est réussie, indubitablement. Certes moins à jour technologiquement en apparence, elle est également tape à l’œil et dotée d’un bon caractère, sain et drôle à la fois. Une GTi plus que les deux autres et par conséquent une alternative très crédible qui vient se glisser entre les deux enfants terribles du segment. Chapeau bas Ford pour la constitution de ce qu’on peut désormais appeler un trio infernal.

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Je n’attends désormais plus qu’une chose : faire un comparatif en même temps des trois petits bolides mais la Fiesta a d’ores et déjà remporté la palme du fun dans mon cœur.