Essai – Abarth 500 esseesse

Le temps d’un weekend, j’ai enfin pu remettre mon séant dans le baquet d’une petite Abarth, mais pas n’importe laquelle : la 500 dans sa version « méchante ». Le kit esseesse (ou SS, ou SuperSport pour ceux qui ne veulent pas parler italien), ce sont des ressorts et une assiette spécifiques, un turbo plus coquin pour sortir une puissance et un couple au mieux de leur forme, une ligne d’échappement Monza délicieuse et des freins à disques plus mordants. Bref : c’est un scorpion qui pique un peu plus que la version de base.

Vue de l’extérieur, cette version esseesse ne se démarque pas tant que ça de sa petite soeur mais adopte simplement des roues 17″ propres au kit. Elle se remarque aussi au travers du « esseesse » marqué sur le capot et un peu plus bas… Oh tiens. Quatre sorties d’échappement. Oui. Quatre. Alors moteur.

Pas de doute, Abarth a bossé sur l’échappement. Dès l’allumage, c’est une sonate ! Pas évident à faire avec un si petit moteur turbocompressé mais la marque s’en sort bien : c’est rauque à bas régime, ça chantonne à mi régime et ça gueule franchement quand on est haut dans les tours. Si l’on devait considérer le kit esseesse d’un simple point de vue acoustique, c’est tout bonnement un régal à vivre. Intérieurement, on vit aussi assez bien le fait de se retrouver dans cette voiture. Abarth, au contraire de certains concurrents, soigne particulièrement l’intérieur de ses voitures et cela se voit. De jolies commandes, de beaux baquets, de nombreux détails sont soignés et travaillés et font que l’on sait que l’on se trouve dans tout sauf une Fiat 500 de base. Plaisant même si les baquets mériteraient d’être remplacés par de vrais baquets, justement.

En parlant du moteur, celui-ci est une belle soufflante et délivre sa puissance et son couple avec énormément de ferveur tout comme celui de la Punto Evo le faisait ! Il est bien aidé en cela par une boîte très correcte sans être époustouflante. Les verrouillages sont francs, les rapports sont convenablement étagés mais on tout de même la sensation qu’Abarth aurait pu faire un peu mieux, un peu plus ardent, que sais-je encore, un peu plus brutal. Et surtout une boîte six, que diable ! On imagine toutefois mal un kit changer la boîte de vitesse qui est celle de l’Abarth d’origine. Alors disons donc que j’aurais aimé une boîte aussi poussée que le reste de la voiture (et à six rapports) !

Les freins du kit SS n’ont en revanche pas à rougir tant ils sont performants, freinant la faible masse de la 500 sans aucun problème, y compris depuis des vitesses bien trop élevées. Les pneus passent très bien la puissance et la décélération, tout comme le reste des trains. L’agilité de la voiture m’a d’ailleurs étonné ! C’est un petit kart, sain, joueur, ça chante, ça tape un peu dans tous les sens avec les ressorts à la rigidité plus poussée mais c’est un régal de virage en virage, d’accélération en freinage, sans vraiment de compromission au confort. Étonnante petite bête. En revanche, il faut oublier le mode Normal pour privilégier le mode Sport, tout le temps ! Ce mode n’a tout bonnement aucun intérêt : pédales molles, direction molle de même… alors qu’en mode sport, tout n’est que bon ressenti et précision du coup de volant.

Une boîte très perfectible, un amortissement sévèrement raide pour un usage de tous les jours (mais supportable, n’abusons pas), une consommation à peine au dessus des 11 L/100 même en tapant dedans sans cesse (vraiment), un prix modéré, une bouille craquante, un moteur de feu, cette Abarth 500 esseesse est imparfaite mais tellement craquante. La 500 de base a déjà un potentiel de séduction assez massif ; avec cette version Abarth et plus encore avec le kit esseesse, elle devient une arme de séduction globale, attirant les regards, les oreilles, mangeant l’asphalte avec envie et clouant au pilori nombre de voitures. L’Abarth 500 esseesse est typiquement le genre de voiture qui me donne envie de quitter Paris pour aller jouer partout ailleurs.