Alors que le temps chiatique du jour nous prouve bel et bien que nous sommes au mois de mars, il est de bon ton de parler de salles obscures, sèches et correctement chauffées, où il fait bon s'enfermer pour oublier la grisaille.

Qu'importe, le but de ce film est bien de montrer qu'il y avait au sein même de la Wehrmacht des officiers voire même de hauts gradés animés par une volonté d'arrêter cet homme ainsi que la seconde guerre mondiale. Et Tom Cruise nous montre une fois de plus à quel point il peut être bon dans ses films : il est tout à fait crédible en colonel Von Stauffenberg, déterminé à tuer le Führer.
Bon, il ne s'agit tout de même pas du film du siècle, mais on a là un bon divertissement, doublé d'un vrai questionnement sur les différentes formes de résistances plus ou moins occultées lors de l'écriture de l'Histoire par les vainqueurs ! A voir, sans hésiter.

Quant aux acteurs, ils sont magistraux, tant Pitt que Blanchett (qui ressemble à un moment à Carla Bruni, dur …) que les seconds couteaux qui émaillent le film de leur talent.
Le film roule donc comme un fleuve tranquille, au gré de la lecture du journal de Benjamin Button, enrichi de la beauté des acteurs et de la photographie, non dénué d'une certaine morale sur la vie et la mort et surtout riche en émotions.
Il n'empêche, d'aucuns diront que tout cela n'est qu'un emballage pour une histoire d'amour improbable, à la Slumdog Millionnaire … Je leur répondrai "oui, et alors ?" … A voir, absolument.

C'est bien réalisé, c'est souvent très drôle, c'est un film de société tout à fait dans le ton (tromperies, questionnement de couple, questionnement sur le métier de cancérologue, célibataires trentenaires, etc.) sans être tout à fait transcendant.
Seul gros point positif à mes yeux : il n'y a pas de happy end comme c'est souvent le cas dans toutes nos foutues comédies prémâchées. On se retrouve à la fin du film le cul entre deux chaises, tout comme à son début. Certains vont bien, d'autres sont paumés, de nouvelles crises se laissent entrevoir.
Mais peu importe, au fond, on continuera de jouer sur les apparences, c'est bien là la leçon du film. A voir, en coup de vent.