Revenir dans les Alpes, encore et encore. Je crois que la série n’est pas près de s’arrêter tant l’espace est vaste et le potentiel de randonnées à arpenter pour ainsi dire infini. Il y aura bien sûr des changements de régions, d’espaces, de paysages mais pour cette nouvelle escale alpine, j’ai choisi de revenir dans les Hautes-Alpes, aux alentours de Briançon pour commencer et ensuite à proximité de deux belles vallées encaissées, le Champsaur et le Valgaudemar.
Arrivé le soir précédent à Saint-Chaffrey, j’ai choisi d’entamer « tout doux » pour la première journée avec la volonté de revoir la gigantesque Meige qui m’avait tant impressionné et séduit l’année passée. Je prends donc de bon matin – enfin presque, c’était le premier jour tout de même – du col du Lautaret. La route qui remonte la vallée de la Guisane est toujours aussi délicieuse et offre déjà des panoramas de toute beauté.
Je ne m’arrête pourtant pas, connaissant déjà un peu les lieux et je file me garer à deux pas du célèbre col où motards, cyclistes et autres automobilistes se retrouvent en terrasse pour admirer qui la Guisane, qui l’Oisans. La randonnée part de là, serpentant doucement à travers la réserve naturelle des Pics du Combeynot. Pas ou peu de dénivelée sur cette section, ce qui permet de chauffer tranquillement les jambes et de savourer la vue sur la Meije vers laquelle on se dirige.
On arrive au bout de la première section, qui est aussi la fin du sentier de découverte accessible au maximum de promeneurs. Le sentier devient balcon, avec la Meije au premier plan, la Romanche et l’Oisans à droite et la vallée d’Arsine à gauche. Epoustouflant panorama auquel il est difficile de s’arracher mais la bonne nouvelle, c’est que le sentier continue doucement, grimpant et descendant légèrement au gré des combes et cassures de la roche.
Le balcon est de plus en plus sensibles, avec quelques zones joliment exposées mais bien sécurisées. Il faut bien sûr garder sa concentration à un bon niveau pour éviter toute culbute mais le sentier est assez large pour que, ici aussi, on se laisse aller à la contemplation de temps à autre, au gré d’une pause. Impossible en tout cas de ne pas être submergé par la beauté des lieux.
Troisième section de la randonnée : les alpages de Villar d’Arêne ! La vallée s’élargit tandis que le niveau du ruisseau remonte vers elle, d’un côté du moins car du côté du refuge du Pavé, c’est encore sacrément encaissé. On sillonne désormais les alpages, repérant ici et là quelques vaches mais aussi de nombreuses marmottes. Jusqu’à ce jeune de l’année, tout sauf farouche et à dire vrai pas très prudent…
Les marmottes ne craignent pas grand chose ici, si ce n’est bien sûr les grands rapaces et la nourriture que les randonneurs pourraient être tentés de leur donner (ce qui est complètement con). Quant aux vaches, mieux rester à distance raisonnable, surtout quand elles sont à la descente !
La dernière étape de la randonnée commence ici, avec un caractère de plus en plus minéral et désolé et des pentes un peu plus ardues aussi. Il faut bien que les 655m de D+ annoncés soient quelque part ! On croise dans ces dernières sections un joli troupeau de moutons, gardés par deux chiens très tranquilles. Ne pas bouger, garder les bâtons près du corps, le laisser me sentir, papoter un peu… et puis hop, on continue avec sa bénédiction.
L’objectif est atteint peu de temps après : le lac du Glacier d’Arsine. Ses eaux laiteuses et glaciales bouillonnent à la sortie de la zone de retenue mais après, c’est le calme plat, sous un soleil aveuglant et avec une vue folle sur les faces nord de sommets célèbres du massif des Ecrins. Quelle beauté que cet endroit plutôt isolé au coeur de la Romanche. Une bien belle première journée…
A la descente, ne pas manquer une petite escale à l’un des deux refuges de l’Alpe de Villar d’Arêne. Ce serait dommage de rentrer trop vite au parking et de ne pas profiter encore un petit moment de ces paysages si romantiques et bucoliques.