Sardaigne – Bosa et le Montiferru

Depuis le Sinis, on se dirige vers Bosa… La solution la plus simple serait de longer la côte mais on manquerait alors tous les paysages du Montiferru. Premier arrêt à Torre Su Puttu, sa tour, son arche rocheuse et ses petites ruelles qui bordent la route principale. Rien de fabuleux mais une petite balade matinale qui fait du bien pour se réveiller avant de se diriger vers Narbolia, Seneghe et Santu Lussurgiu. La région de Seneghe est connue pour sa viande de bœuf fabuleuse, celle de Narbolia pour ses oranges et Santu Lussurgiu pour sa construction dans une cuvette.

Cette région est aussi connue pour ses nuraghe, ces constructions tronconiques datant de l’âge du bronze moyen que l’on trouve quasi exclusivement en Sardaigne, berceau de la civilisation nuraghique. Du coup, nous avons voulu voir à quoi cela ressemblait et nous sommes passés à côté du Nuraghe Losa avant de prendre la route de Cuglieri. Une grande tour, impressionnante même si le nuraghe de Barumini a l’air grandiose. Difficile de croire que ces constructions datent de plusieurs millénaires avant JC.

Les paysages du Montiferru sont splendides, les routes tortueuses aussi bien qu’elles soient parfois un poil piégeuses. Cuglieri est un très joli village de montagne aux ruelles étroites et le dôme argenté de son église domine le paysage. On déjeune dans un petit coin reculé en bord de route, non loin de Modolo, encore un village qui mérite d’être connu. Un renard passe à quelques mètres de nous, chassé par les cris de corneilles pas très heureuses de sa présence.

On découvre Tresnuraghes, Magomadas, Flussio, Sant’Antioco et Suni. Il est temps de descendre du côté de Bosa, réputée comme l’une des plus belles villes de Sardaigne et que l’on a aperçu au détour de quelques virages. L’arrivée sur la ville côté mer met une jolie claque. Les maisons multicolores sont accrochées au promontoire rocheux, dominées par le château en pleine réfaction. Le Temo, seul fleuve navigable de Sardaigne, lui baigne les pieds. D’un côté, la vieille ville. De l’autre, d’anciens entrepôts. Cette ville a un air de Porto, on pourrait presque croire qu’il s’agit du Douro et des chais de la ville…

Les ruelles tortueuses qui montent au sommet valent la balade, il ne faut simplement pas se perdre dans le dédale d’escaliers, de petits chemins et autres raccourcis pendant que les fainéants contournent la ville pour accéder au château en voiture ! Fainéants. Pfff. En plus ils ratent la variation de couleur des maison en fonction des quartiers.

La grimpette achevée, le paysage se laisse admirer depuis le Temo qui s’enfonce dans les montagnes jusqu’à son embouchure, gigantesque cirque dans laquelle l’ancienne Bosa, l’actuelle en pleine effervescence et la Marina s’enchâssent.

Bosa, plus belle ville de Sardaigne ? Assurément l’une des plus belles, c’est sûr. Maintenant, direction Alghero en prenant la SP49 et la SP105 qui forment un parcours de 45 kilomètres de route de toute beauté.