Dernier jour. Alors on se dit qu’il faut voir de jolies choses afin d’achever un séjour magnifique par quelque chose d’aussi beau, d’aussi bluffant que certains des paysages que l’on a pu voir pendant cette semaine sarde. Première étape : se rapprocher de la Corse. Pour cela, il n’y a pas trente six solutions et Castelsardo est l’une d’elles.
Castelsardo, c’est ce bourg accroché à un piton rocheux d’où on aperçoit l’île de Beauté. Bâti au XIIème siècle par les génois et son histoire fut mouvementée ! Espagnols, génois, sardes, tous se sont battus pour avoir l’administration de ce fort imprenable (ou presque). Les ruelles de la ville haute forment une balade agréable bien qu’un poil ardue quand on part du point le plus bas pour arriver sur les remparts !
Mais la vue d’en haut est magnifique. La ville d’un côté, la mer de l’autre, Porto Torres (une ville sans intérêt) et l’Isola dell’Asinara au loin à gauche… et puis la Corse, si proche, à droite.
Un dernier regard en partant, on file vers Porto Torres. La ville en question n’a aucun intérêt alors que Sassari, rapidement traversée en allant à Castelsardo m’a quant à elle donnée des idées de Catania en Sicile. Vieille ville culturelle et étudiante… Passée Porto Torres et en approchant de Stintino, la côte devient diablement belle, agrémentée de quelques stagni et de vieilles tonneries à l’abandon avec vue sur le sable blanc immaculé et la mer turquoise.
Stintino, que l’on peut éviter en arrivant pour rejoindre la fameuse plage de la Pelosa, est un joli petit village de pêcheurs qui a su garder son charme malgré l’arrivée massive du tourisme depuis quelques années dans la région. Un vieux port enclavé entre les maisons, quelques bars et une route côtière de toute beauté longeant de petites criques et plags désertes. Cela vaudrait le coup de revenir ici et de profiter du calme de la bourgade par rapport aux quelques kilomètres suivants ! Les parkings sont pleins au niveau de la petite langue de sable, les touristes se massent comme des bestiaux sur cette langue de gravillons. Les fous ! De la même manière, un ensemble touristique de villégiature a poussé à quelques kilomètres de là : belles villas, routes tracées au cordeau, tout cela pue le fric et l’immobilier dégueulasse.
C’est bien triste car à la plage de la Pelosa, pour peu qu’on s’éloigne de 200 mètres de la langue de sable, il n’y a personne ou presque sur les rochers qui permettent de plonger directement dans l’eau cristalline. Quelle claque visuelle ! Et quel délice de se baigner ici, de traverser le bras de mer pour aller faire le tour de l’îlot sur lequel trône la tour de guet.
Derrière la tour, c’est le parc national dell’Asinara, l’unique royaume du non moins unique âne blanc de Sardaigne. Nous n’avons pas eu le temps d’aller nous balader dans le parc pour rencontrer ces fameuses bestioles, il vaut mieux prévoir une journée complète pour déambuler de crique en crique et de plage en plage. Ce sera pour une prochaine fois mais en attendant, l’on s’est bien gorgé de la vue, bien posés sur nos rochers.
Retour dans la péninsule du Sinis pour la dernière soirée… Dernier coucher de soleil, dernier repas sarde (dieu que la bouffe sarde est bonne), dernier verre posé sur les rochers. Le retour va être difficile.
La bonne nouvelle, c’est que dans tout juste une semaine, j’y repars… Au menu cette fois-ci, la côte est. Nul doute, le retour n’en sera pas moins difficile mais la Sardaigne mérite bien qu’on y retourne à plusieurs reprises.