Sardaigne – visite du musée archéologique de Dorgali et de Nuraghe Mannu

Après la randonnée à Punta Catirina, un petit café en terrasse à Dorgali, juste à proximité du musée archéologique de la ville, m’a amené à considérer une visite. Il était tôt, il faisait chaud et après avoir relu son descriptif dans le Routard, je me suis dit que cela ferait un très bon complément aux sites déjà visités et à ceux à venir, comme Nuraghe Mannu par exemple. C’était en effet une excellente idée puisque le musée, petit et très intimiste, offre une collection tout à fait remarquable d’objets divers et variés en provenance de Serra Orrios, de Tiscali, de Mannu, d’Ispinigoli et d’autres nuraghes perdus ici et là dans la campagne sarde environnante.

Silex et obsidiennes datant de l’époque paléolithique côtoient les amphores et jarres plus contemporaines de l’époque romaine, avec des lingots de bronze, des systèmes de pesée, de nombreux bijoux et de manière générale d’excellentes explications sur les objets, leur provenance, leur signification pressentie ou certaine et une remise en contexte systématique avec les influences du monde extérieur, les parallèles avec d’autres cultures des différents âges traversés et ainsi de suite. La visite, que je pensais courte, est en réalité prenante car tout est intéressant !

Avec tout ça, j’ai failli rater le rendez-vous suivant, avec le soleil et avec Nuraghe Mannu. Il faut en effet visiter ce site en fin d’après-midi, un peu avant la fermeture. Le soleil passe de l’autre côté de la barrière montagneuse qui surplombe le golfe d’Orosei qui reste néanmoins tout à fait illuminé. Voici, en surplomb de Cala Gonone et au bout d’une route cahoteuse dont certaines sections doivent être arpentées avec prudence quand on roule en FIAT 500, peut-être la plus belle vue du golfe et l’une des plus belles de Sardaigne, en tout cas, facilement accessible…

Le site est par ailleurs bien intéressant, avec plusieurs époques représentées. On tombe d’abord sur d’anciennes casemates romaines, avec leur alignement au cordeau et des techniques de construction des murs bien différentes de celles de la tour nuragique et des maisons nuragiques attenantes. Ce site de Nuraghe Mannu a en effet traversé les âges, de Bronze et de Fer, avant de s’engouffrer dans les échanges maritimes jusqu’au Moyen-Âge. 200 mètres au dessus des flots, la tour domine les flots et le canyon de la Cala Fuili, une position tout à fait stratégique dont on profite aujourd’hui pour la vue imprenable qu’elle offre.

Nous étions seuls sur le site, deux personnes. Le gardien, adorable, après une discussion rapide sur les sites visités et les spécificités de celui-ci, nous a enjoint de nous glisser au sommet de la tour de Nuraghe Mannu. L’accès est normalement clos, protégé par des étais, aussi ne saurais-je garantir que vous pourrez en faire de même mais voilà, le gardien nous a fait confiance pour être délicats dans notre cheminement et quel souvenir que celui-là, au sommet de cette tour, avec le soleil plus doux léchant nos visages, avec tout le golfe d’Orosei devant nous. Nuraghe Mannu est magique. Allez-y (en fin de journée).

Les photos de musée archéologique de Dorgali et du site de Nuraghe Mannu :

La carte de la journée entre Punta Catirina, musée de Dorgali et Nuraghe Mannu :