Sardaigne – Dans la péninsule du Sinis

Début de matinée, on se dirige vers Terralba, Arborea et Oristano. Si Terralba ne présente pas grand intérêt, il en est autrement d’Arborea, ville voulue par Mussolini et créée à partir de rien sur une grande zone plane, à la terre riche et au fort potentiel agricole. Les longues avenues forment un quadrillage tout sauf naturel, les élevages sont légion et les plantations garnissent le paysage dès qu’on s’éloigne du centre ville « historique » à l’architecture bien particulière, Mussolini oblige.

Oristano ne nous interpelle pas vraiment non plus. Alors on traverse les faubourgs et on prend la direction de Cabras et de la péninsule du Sinis, nettement plus attirante et pleine de promesses d’évasion.

Cette péninsule regorge d’ailleurs de plans d’eau salée qui se transforment avec le soleil en de grands miroirs glacés. En attendant cette transformation ultime, le stagno Sale ‘e Porcus accueille une nuée de flamants roses se baladant dans les zones encore en eaux tandis que la croûte de sel fait son apparition par endroits. Je goûte l’eau par curiosité… Yurk.

La ville de Cabras domine quant à elle le Stagno di Cabras, une énorme étendue d’eau de 440 km² qui communique en son point le plus austral avec le golfe d’Oristano. La pêche est l’une des activités principales et il n’est pas rare de croiser une caisse de poissons abandonnée au soleil. Odeur garantie. Vous ne m’en voudrez pas de ne pas avoir pris de photos, j’ai failli dégobiller.

La journée continue du côté du Capo San Marco après un passage éclair à San Salvatore, lieu de tournage de nombreux westerns spaghettis. Ce promontoire effilé abrite les ruines de l’ancienne Oristano, appelée Tharros. Deux colonnes dominent les eaux turquoise tandis qu’une vieille tour de guet assure un point de vue imprenable sur tout le golfe et ses alentours. Un endroit magnifique que Tharros et la promenade jusqu’au bout du cap se doit d’être faite.

Milieu d’après-midi, il est temps de se trouver un coin où terminer la journée pélouse. Ce sera la plage d’Is Arrutas et son sable en petites billes de quartz blanc, un régal sous le pied, un régal sur la peau car ça n’accroche pas comme le sable. Bref : Is Arrutas, c’est le bien.

Nous avons découvert notre lieu d’hébergement pour la nuit : l’Albergo Residenziale Menhirs, et je vous le recommande plus que chaudement hors saison, on y dormira d’ailleurs de nouveau la dernière nuit en Sardaigne avec la même satisfaction. Mais le soleil se couche, alors allons voir le bout du bout de cette péninsule : Putzu Idu et Su Pallosu.

La péninsule du Sinis a un petit goût d’ailleurs, d’abandon, de sauvage et d’authenticité. On s’y sent bien, doucement bercé par le soleil et par le vent, noyé dans ces grands espaces plans entre mer et montagne, l’une et l’autre à l’horizon. Il y a donc une légère nostalgie alors que l’on quitte cet endroit mais il paraît que la suite n’a pas à rougir de la comparaison.