L’autre incontournable menant les visiteurs à Yogyakarta, après Prambanan, c’est Candi Borobudur. Cet incroyable monument est en réalité le plus grand au monde pour ce qui est du bouddhisme. Au même titre que pour Prambanan, ce « temple » qui n’en est pas un est accessible depuis le centre-ville en transports en commun. C’est un peu plus complexe car plus loin mais ici aussi, la différence de tarif entre une excursion privée et cette solution vous poussera à vous rendre à l’office de tourisme de Yogyakarta (n’hésitez pas, ils sont adorables et pro au possible) pour identifier les points de départ ou de passage des bus se rendant à Borobudur. De notre côté, nous avions opté pour le point sud, plus proche de notre guest house. Un becak, un bus attrapé au vol et c’était parti pour quelques temps à bord de ce qui est le plus en plus mauvais état que j’aie pris de ma vie !
Toutefois, au delà de l’état déplorable du bout de tôle et du bruit ambiant, c’était une fois de plus un moment parfait pour observer les javanais, la circulation et les différentes us et coutumes des quelques dizaines de kilomètres séparant le centre de la ville du gigantesque monument. Soit dit en passant au sujet de la circulation : de nombreux tour operators vous proposent de vous emmener en passager sur une moto jusque Borobudur. Au vu de la circulation, des conduites dangereuses observées et de l’état des routes, je ne le recommande pas vraiment… ! Le bus, c’est bien et la station n’est qu’à quelques centaines de mètres de marche. On rentre sur site et au terme d’une petite trotte, on découvre réellement le gigantisme du monument après une première volée de marches !
L’ensemble a été construit en l’an 800 et abandonné 300 ans plus tard. Entre 1100 et 1814, le monument fut peu à peu recouvert par la forêt avant d’être remis à jour par un ingénieur de Sir Raffles, H.C. Cornelius. Le site ainsi dévoilé a ensuite survécu à un démantèlement et a bénéficié de plusieurs restaurations assurant sa stabilité et sa pérennité, dont un démontage/remontage quasi complet entre 1975 et 1982, même si ses pierres restent abîmées et sensibles aux conditions météorologiques. L’ascension du gigantesque stupa / mandala de plus de 110 mètres de côté se fait par des escaliers raides au possible. On accès ainsi aux différentes galeries du monument, au nombre de 4, plusieurs km de bas reliefs ! On fait le tour de bas en haut, assistant ainsi à divers éléments fondateurs du bouddhisme, certains reliefs étant narratifs, d’autres purement décoratifs. L’ensemble est incroyable et on se perd dans les détails des différentes gravures. Splendide.
Les derniers niveaux de Borobudur sont des plateformes circulaires recouvertes de petits stupas qui abritent des statues de Bouddha. Toutes n’ont pas la même position et adoptent une mudrâ différente en fonction de l’orientation nord / sud / est / ouest. Certains stupas sont découpés et laissent voir les statues. D’autres sont perforés et on devine alors les statues et leur position. De nombreuses statues ont été décapitées sur l’ensemble du monument, certaines ont même disparu, victimes pour la plupart d’intégristes religieux mais aussi du temps. Au centre de ces plateformes, on note bien sûr le stupa central et dès lors que l’on se retourne, on est stupéfait par la vue. Incroyable Borobudur.
Le soleil tape, il est temps de repartir pour prendre le bus. Le retour semble presque interminable mais on se retrouve à discuter avec un couple de belges également en vadrouille. On se retrouvera pour dîner le soir même. Ils partent le lendemain pour le Bromo tandis que nous décollons pour Bali. Petit pincement au cœur alors que je quitte Java et survole le géant Merapi qui domine la région. Aucun doute possible, il faudra revenir à Java pour voir ses incroyables géants.