Lombok – un air de paradis aux îles Gili

Alors que Bali s’éloigne peu à peu, le bateau se rapproche des îles Gili, souvent liées à Bali et pourtant dépendantes de Lombok. Toutefois, si Lombok est musulmane, les îles Gili ne semblent pas vraiment l’être, cultivant un drôle de mélange touristico-religieux tolérant et pudique, traditionaliste et progressiste à la fois. Après une escale rapide à Gili Trawangan, la plus festive et bâtie des trois îles, le bateau nous emmène directement à Gili Air en dépassant Gili Meno. Il y a effectivement trois îles Gili : Trawangan la festive, Meno la sauvage et Air le compromis. J’ai choisi le compromis et vous comprendrez par la suite que j’aurais préféré choisir la sauvage ! En revanche, le peu que j’ai vu et entendu de Trawangan me fait dire que je n’y foutrai jamais les pieds.

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Qu’y a-t-il à faire aux îles Gili me demanderez-vous ? Rien. Ou presque. Il faut savoir qu’à Gili Air, le courant qui passe entre Lombok et Air rend la nage très difficile, même avec des palmes. Les coraux sur la côte est de l’île n’offrent pas grand chose au snorkeler et seule la barrière de corail au sud est un régal pour les yeux. Côté ouest, l’eau est plus calme mais également moins profonde et il faut justement se méfier des zones où les fonds baissent, synonymes de courants qui peuvent vite vous embarquer au large, d’une île à l’autre ! Autrement dit : on se balade, on glande un peu sur la plage et on saute très vite dans un bateau pour une excursion à la journée sur les trois îles ! L’autre solution est bien évidemment d’être plongeur ou de venir sur ces îles avec une volonté de passer tel ou tel niveau de plongée.

Amusant aussi sur les îles Gili : les véhicules à moteur sont interdits et la plupart des déplacements se font à pied, en vélo ou en carriole tirée par un cheval fourbu par la charge et le soleil. L’état des bestioles m’a d’ailleurs crevé le cœur. Bref : j’ai marché. Beaucoup et ça m’a fait beaucoup de bien après une semaine passée en belle partie sur le scooter ! Autre chose à faire tiens, se lever très tôt. Je logeais sur la pointe nord-est de l’île et c’est le meilleur endroit à mon sens ! On y découvre le soleil matinal se levant sur le mont Rinjani, le grand volcan de Lombok. Le soir, à quelques minutes à pied, on y découvre le soleil se couchant sur Bali et avec un peu de chance, sur l’incroyable Agung. Entre les deux : une journée de balade et de plongée.

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Tant que j’y suis, j’en profite pour vous coller quelques photos de Gili Meno et notamment de sa plage du côté ouest ! Quasiment personne, du vrai sable et non pas un lit de coraux morts, on est très très franchement bien ici même s’il y a nettement moins d’établissements type restaurant / hôtel. J’ai envie de dire qu’importe au vu du peu de monde présent sur place et j’ose espérer que les moustiques n’attaquent pas trop le soir car l’île abrite une sorte de lac naturel en son sein. Bref : à confirmer une prochaine fois mais Gili Meno avait un petit air de paradis pour moi qui sortait de Gili Air,pourtant déjà fort agréable. Oh, et puis il y a une ferme pour les tortues. Tout est dit.

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Passons maintenant au plus intéressant : le dessous de ces eaux cristallines ! Pour la bagatelle de 100.000 IDR (quelque chose comme 6€), c’est parti pour une grosse demie-journée à bord d’un bateau à fond plat et pour une tournée des trois îles. Le programme est en général toujours plus ou moins le même : un arrêt à Gili Trawangan, un à deux à Gili Meno et un autre à Gili Air pour le retour. Pas trop de monde sur le bateau en cette saison (début mai) et une bonne ambiance. Les guides étaient globalement cool et attentifs, laissant les confirmer se balader et guidant convenablement les autres. Pas mal. Au menu de ces balades, plein de choses et beaucoup de bonheur ! La première rencontre est une tortue nageant par plus de dix mètres de fond. Je suis allée la voir, tant bien que mal, restant à distance respectable néanmoins pour ne pas trop l’emmerder. Premier contact puis un second, seul à seul avec une autre tortue suivie là-aussi à distance respectable. Les coraux ne sont également pas mal et en cherchant bien, on peut même tomber sur un petit serpent de mer. On découvre également de magnifiques coraux bleu à Meno ou encore sur la barrière de corail à Air. Rien à dire : cette première sortie en mer donne envie d’en faire une seconde et bien m’en a pris !

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C’est le lendemain que la « pêche » est incroyable. Cela commence par une gigantesque crevette se grouillant de rentrer dans sa crevasse ! Coup de bol, la GoPro a été suffisamment rapide et précise car c’est bien la première fois que je tombe sur ça en faisant du snorkeling. Une première tortue ensuite, un brin curieuse, carapace abîmée. L’occasion de vous rappeler un truc : on ne TOUCHE pas une tortue, jamais, même si ça a l’air rigolo comme ça. Cela abîme la protection de leur carapace et les stresse énormément. Compris ? Au même titre qu’on ne marche jamais sur des coraux d’ailleurs. On devrait balancer un grand requin blanc mécanique sur chaque connard qui pose ses palmes sur les coraux. Ce serait tellement drôle.

C’est ensuite qu’a lieu une autre rencontre fabuleuse. Seul à seul avec une tortue pendant une quinzaine de  minutes. Belle, peu farouche, se laissant approcher dans le courant. Je n’osais plus palmer, plus bouger les bras, j’étais à un mètre d’elle, au dessus, elle me regardait et se fichait bien que je sois là. Moment magique. Je me suis éclipsé alors qu’elle remontait prendre son souffle et repartait d’une brasse gracieuse.

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Nouveaux coraux bleu, nouvelles balades le long de la barrière de corail de Gili Air. Mon regard se perd dans une crevasse et je la vois soudain. Murène. Beau gabarit. Je plonge au plus près tout en gardant une marge. Elle ouvre la gueule, me regarde, ne bouge pas d’un iota. Plus tard pendant la plongée, je la montre à un plongeur français qui en remontant me dit « bordel, j’en ai vu des murènes, sacré morceau celle-là ». Je reconsidère mes plongées avec un peu de… prudence ?

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Je reviendrais volontiers sur les îles Gili pour une durée similaire ou un peu plus élevée. Passer mes niveaux de plongée, buller un peu et relâcher après quelques semaines de roadtrip dans toute l’Indonésie… Définitivement, vivement la prochaine fois et les prochaines rencontres sous-marines !

Où dormir à Gili Air ?

J’ai dormi au Sandy Beach Bungalows, un bon compromis services / prix. Bungalow cool et jolie salle de bain, bonne piscine (on comprend pourquoi il est sympathique d’en avoir une à Gili Air si on a lu les premières lignes de l’article) et personnel adorable. Rien à signaler et le petit-déjeuner est très correct.

Où manger à Gili Air ?

Pas mal de restaurants sur la partie sud est de l’île. C’est d’ailleurs là que se concentrent la plupart des adresses. Les restaurants sur cette côte, à mi-chemin du nord et du sud, sont plutôt « lounge » et annoncent la couleur côté musical : une horreur à éviter en ce qui me concerne. Beaucoup de barbecues de poissons frais à choisir soi-même plus bas et offrent un grand choix, au contraire de ceux du nord, plus désertés à cette période. Attention à ne pas choisir de trop gros poissons, leur cuisson est bien plus difficile à maîtriser… Avantage : on peut y manger tranquille les pieds dans le sable. Inconvénient : en cette saison, on a l’impression que toute l’île est là alors je n’ose imaginer la chose en pleine saison !

Où boire un verre à Gili Air ?

Définitivement sur la côte nord, sur le bar offrant la meilleure vue au coucher du soleil ! Venir un peu en avance… et ça s’appelle normalement le Legend Bar, sur la côte nord donc, ici.